La Grande-Bretagne ne consulta personne avant de déclarer la guerre le 3 septembre 1939, quoique, cette fois-là au moins, elle avait l’appui du premier ministre canadien, William Lyon Mackenzie King, et de son gouvernement. La déclaration de guerre du Canada fut elle-même retardée parce que King dut convoquer le Parlement et, comme promis, le laisser en décider. La Chambre des communes, en majorité libérale, se réunit pour une session d’urgence le 7 septembre et la décision qui paraissait si controversée un an plus tôt fut adoptée le 9 presque à l’unanimité. King réitéra l’engagement pris devant le Parlement en mars de ne pas imposer la conscription pour le service outre-mer. Sa stratégie comportait des inconvénients, mais elle permit néanmoins que le Canada entre en guerre sans être irrémédiablement divisé. Le Canada dirigé par King jouerait un rôle considérable dans la Seconde Guerre mondiale. Les premiers convois de la Marine royale du Canada partirent dès septembre 1939, suivis en décembre par la 1re division canadienne de l’armée. Isolée après la chute de la France en juin 1940, la Grande-Bretagne dépendrait de la puissance industrielle et militaire de l’Amérique du Nord pour sa survie. Aux jours les plus sombres, le Canada lui fournit une bonne part de ses troupes et de ses vivres. Les États-Unis lui procureraient du matériel selon une entente de prêt-bail en 1941, avant d’entrer eux-mêmes en guerre, mais le Canada, compte tenu de sa taille, contribua davantage que son voisin américain. La production industrielle augmenta rapidement et les généreuses modalités de paiement consenties par le gouvernement permirent à la Grande-Bretagne d’acheter de la nourriture et des munitions canadiennes. L’effort de guerre fut à tous égards remarquable.
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