WATTS, JOHN WILLIAM HURRELL, fonctionnaire, dessinateur et architecte, né le 16 septembre 1850 à Teignmouth, Angleterre, fils de John Watts, commissaire de bord, et de Susan Hurrell ; le 16 juillet 1872, il épousa Elizabeth Blanche Morris, et ils eurent deux filles et deux fils ; décédé le 26 août 1917 à Ottawa.
Après avoir étudié dans une école privée, John William Hurrell Watts fut élu membre de l’Architectural Association de Londres le 22 novembre 1867. Il reçut sa formation à l’école de cette association et dans un bureau d’architectes au moins jusqu’au début de 1871. En mai 1870, le Builder de Londres dit beaucoup de bien d’un « Plan pour la façade d’un magasin de Londres » qu’il avait exposé dans la classe de dessin de l’association. Tout au long de sa carrière, Watts resterait fidèle aux principes de l’association : dessin de qualité et professionalisme.
Watts travailla en tant que dessinateur, arpenteur et évaluateur à Londres avant d’immigrer au Canada en 1873. Le 19 juillet de cette année-là, il réalisa pour le Canadian Illustrated News de Montréal une illustration d’un bureau de poste conçu par l’architecte Walter Chesterton. Peu après, il fut engagé comme dessinateur par Thomas Seaton Scott*, l’architecte en chef du département des Travaux publics, mais il continua de produire des illustrations pour le Canadian Illustrated News, le Dominion Illustrated de Montréal et Picturesque Canada [...] publié par George Monro Grant* à Toronto de 1882 à 1884. Le premier travail de Watts au département consista à exécuter des épures pour l’aménagement intérieur de la bibliothèque du Parlement, et il conçut aussi les tables entourant une statue de la reine Victoria. Son carnet de devis des années 1870 fait notamment état d’un hangar d’accueil pour les immigrants, d’un manège militaire et d’un pénitencier de même que des portes Kent et Saint-Louis à Québec, qui faisaient partie d’un projet d’amélioration des fortifications conçu par lord Dufferin [Blackwood*]. En prévision de l’arrivée au Canada du marquis de Lorne [Campbell] en 1878, Watts conçut une « arche de la fonction publique ». Cette imposante structure de 50 pieds comportant quatre tourelles surmontées de drapeaux fut érigée sur la colline parlementaire grâce à des souscriptions.
En 1880, Lorne créa l’Académie royale des arts du Canada, qui devait tenir des expositions annuelles. Les personnes élues à l’académie devaient faire don d’« un tableau qui deviendra[it] propriété nationale et sera[it] placé [...] dans une galerie d’art ». La Galerie nationale (aujourd’hui le Musée des beaux-arts du Canada) relèverait du département des Travaux publics. Tout en conservant son poste de dessinateur, Watts fut nommé conservateur de la galerie. Il était chargé des morceaux de réception présentés par les candidats et d’autres trésors du gouvernement. Cependant, c’était Lucius Richard O’Brien*, président de l’académie durant les dix premières années, qui déterminait les orientations esthétiques de la galerie et dirigeait la constitution de la collection. La Galerie nationale obtint des locaux dans l’édifice de la Cour suprême en 1882, et Watts se mit à concevoir des plans pour un cabinet d’estampes. Membre du conseil de direction de l’Art Association d’Ottawa, il encourageait les élèves à visiter la galerie. Dans son rapport sur l’année 1889, il écrivait : « Afin que la Galerie suscite un intérêt constant, il importe au plus haut point de faire chaque année de nouvelles acquisitions ; en outre, ces œuvres doivent être d’une valeur artistique telle qu’elles soient dignes de [figurer dans] une collection nationale. » En 1886, il installa la section d’art canadien à la Colonial and Indian Exhibition de Londres. Peut-être profita-t-il de l’occasion pour rendre visite à Lorne, qu’il tenait au courant des progrès de la collection depuis que celui-ci avait quitté le Canada en 1883.
Watts avait été élu membre associé de l’académie en 1880 dans la catégorie des dessinateurs. Il fut promu au titre d’académicien en 1881 en soumettant son morceau de réception, un dessin à la plume représentant un escalier. Régulièrement, il exposait des dessins de meubles, d’intérieurs et d’édifices ainsi que des toiles, des gravures et des aquarelles de paysages. En prévision de l’exposition de 1881, il produisit des dessins pour des édifices parlementaires à Toronto. Il exposait aussi à l’Association des beaux-arts de Montréal et à l’Ontario Society of Artists. Son talent en matière de décoration intérieure fut reconnu dans des concours parrainés en 1880 et en 1881 par l’American Architect and Building News.
En 1881, Thomas Fuller* avait succédé à Scott au poste d’architecte en chef. L’année suivante, Watts se vit confier, à titre d’architecte adjoint, la supervision des dessins et de l’atelier de dessin. En 1892, Fuller affirma lui donner toutes ses instructions. En 1897, Watts quitta la fonction publique pour se lancer dans la pratique privée. Vers 1900, il devint l’un des architectes les plus recherchés d’Ottawa. Il n’avait pas d’associés ; ses fils l’aidaient dans les travaux de dessin. Parmi ses édifices les plus importants, on peut signaler la résidence d’Andrew Walker Fleck, construite de 1903 à 1905, et celle du beau-père de Fleck, John Rudolphus Booth*, achevée en 1909. Les maisons conçues par Watts se caractérisent par l’utilisation de stuc et de boiseries sculptées pour la décoration intérieure ; elles présentent souvent un hall d’entrée avec un imposant escalier. Watts obtint également des commandes pour des lieux de culte : par exemple, à Ottawa, l’église anglicane St Matthews en 1898, l’église presbytérienne St James en 1904 et la synagogue Adath Eshuroon en 1904, de même que l’église anglicane St Augustine à Galetta en 1902. À l’église anglicane St Margaret d’Ottawa, où il était marguillier nommé par les fidèles, il peignit pour l’autel une scène représentant le Christ assis entre sainte Marguerite et sainte Lucie ainsi que des emblèmes des apôtres pour le plafond du sanctuaire.
Cofondateur de l’Ontario Association of Architects en 1889, John William Hurrell Watts devint le premier président du chapitre d’Ottawa en 1906. Il fut élu en 1907 trésorier du nouvel Institut d’architecture du Canada (on ajouta le mot « royal » à ce nom en 1909). Il exposa une dernière fois à l’Académie royale des arts du Canada en 1913 et mourut en 1917.
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John B. Collins, « WATTS, JOHN WILLIAM HURRELL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/watts_john_william_hurrell_14F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
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Date de consultation: | 2 décembre 2024 |