WALSH, WILLIAM, prêtre catholique, archevêque et auteur, né le 7 novembre 1804 à Waterford (république d’Irlande), aîné des 14 enfants de Joseph Walsh ; décédé le 11 août 1858 à Halifax.

William Walsh fréquenta le St John’s College, à Waterford, puis poursuivit ses études au séminaire de Maynooth. Ordonné prêtre dans l’église Holy Trinity, à Waterford, le 25 mars 1828, il exerça au cours des 12 années subséquentes les fonctions de vicaire à Clontarf et à Kingstown (Dun Laoghaire), près de Dublin. Il fut aussi nommé vicaire apostolique de Calcutta, mais cette nomination demeura lettre morte. Ses carnets révèlent qu’il fut très occupé pendant cette période : il entendait les confessions, prêchait, célébrait la messe et pourvoyait aux besoins de ses paroissiens.

En 1841, son nom fut de nouveau mis de l’avant pour une charge plus importante, celle d’évêque coadjuteur de la Nouvelle-Écosse. La décision de nommer un coadjuteur à Mgr William Fraser, vicaire apostolique de la Nouvelle-Écosse, était l’aboutissement d’une série de démarches de la part de représentants des catholiques irlandais de Halifax. Ces derniers croyaient que Mgr Fraser, qui avait choisi d’habiter à Antigonish, négligeait leurs intérêts. Le 1er mai 1842, Walsh fut sacré en Irlande évêque titulaire de Maximianopolis et coadjuteur de Mgr Fraser, avec droit de succession.

Peu après son sacre, Walsh reçut une pétition signée par 13 prêtres de la Nouvelle-Écosse, dans laquelle ils soulignaient que sa nomination avait été faite sans consultation, ni avec Mgr Fraser ni avec le clergé du diocèse. Les signataires imputaient les difficultés survenues à Halifax « à une faction méprisable de mauvais catholiques du siège métropolitain de ce vicariat ». Walsh écrivit immédiatement à Rome pour offrir sa démission, mais la Propagande refusa de l’accepter. Accompagné de Thomas Louis Connolly*, son secrétaire et éventuel successeur, Walsh arriva à Halifax le 16 octobre 1842 et se rendit à Antigonish afin de rencontrer Fraser. Même s’il déclara avoir été « accueilli avec la plus grande bienveillance par l’estimable Mgr Fraser », il devint bientôt évident que son séjour à Halifax allait être difficile. Non seulement Fraser n’avait pas été consulté au sujet de la nomination d’un coadjuteur, mais il avait appris cette nouvelle par un journal au lieu d’en être informé par Rome. L’arrivée de Walsh ne fit qu’empirer les choses.

Walsh trouva deux factions rivales au sein de l’Église catholique de Halifax : l’une, dirigée par l’abbé John Loughnan, vicaire général de Mgr Fraser, englobait ceux qui se rangeaient sous l’autorité de l’évêque, et l’autre, conduite par l’abbé Richard Baptist O’Brien, arrivé récemment d’Irlande, comprenait d’importants marchands et des hommes de professions libérales de nationalité irlandaise qui s’étaient prononcés en faveur de la nomination d’un coadjuteur. Fraser confia à Walsh la direction des affaires temporelles de l’Église à Halifax, mais il laissa à Loughnan, en sa qualité de vicaire général, la juridiction sur les questions d’ordre ecclésiastique et spirituel.

Pendant 18 mois, Walsh tenta de collaborer avec Loughnan et s’efforça de demeurer neutre dans la querelle opposant les deux factions. Walsh se trouvait dans une situation délicate, puisque c’était lui et non Loughnan, le représentant nommé par Fraser, que ses compatriotes irlandais considéraient comme leur porte-parole dans les relations avec Fraser. Néanmoins, Walsh prit immédiatement l’initiative dans un certain nombre de domaines. Conformément aux instructions qu’il avait reçues, il prit en charge les revenus ecclésiastiques, dont la gestion avait été confiée jusque-là aux marguilliers et aux électeurs de la cathédrale St Mary. En outre, il commença la construction d’une nouvelle église dans la ville, surveilla l’aménagement d’un nouveau cimetière et l’érection d’une nouvelle chapelle, et chercha à réorganiser le fonctionnement du St Mary’s Collège. Pendant toute cette période, Walsh vécut dans un hôtel parce que ni Fraser ni Loughnan ne lui avaient permis de résider au presbytère. Walsh tenta de prévenir Fraser du malaise que causait Loughnan, qu’il qualifiait de « pire ennemi de [Son] Excellence ». Encore sous le coup de l’affront que Rome lui avait infligé et convaincu que Walsh serait rappelé, Fraser refusa d’intervenir et demeura à Antigonish. Tout en s’efforçant d’en venir à un accord avec Loughnan et Fraser, Walsh exhortait la Propagande, l’organisme qui l’avait placé dans ce « cruel dilemme », à diviser le diocèse en confiant à Fraser et à un coadjuteur la responsabilité de l’extrémité est de la province, et en déléguant à lui-même l’autorité sur le reste du territoire. Il écrivait que Fraser, tout en étant « sans malice, d’un bon naturel » et « de bonne foi », était « inapte à faire face à la situation ou à pourvoir aux nombreux besoins de [son] grand diocèse ».

Le 3 mars 1844, Walsh partit pour Rome afin de plaider lui-même sa cause et d’obtenir un prompt règlement de la situation. Fraser aussi bien que Walsh reconnaissaient la nécessité de scinder en deux le diocèse, mais ils ne s’entendaient pas sur la façon de procéder à une telle séparation. Finalement, le 22 septembre, on procéda à la division du diocèse, « selon les limites proposées par Mgr Fraser ». Ainsi, le 20 juillet 1845, Fraser, sans coadjuteur, devint évêque d’Arichat, diocèse qui comprenait l’île du Cap-Breton et le territoire qui englobe maintenant les comtés d’Antigonish et de Guysborough. Quant à Walsh, il fut nommé évêque de Halifax ; son diocèse incluait le reste de la province ainsi que les Bermudes. Sa position étant assurée, Walsh entreprit de construire de nouvelles écoles et de trouver un plus grand nombre de prêtres pour le diocèse. Il établit à Halifax le couvent des Sœurs de la charité [V. Rosanna McCann*] et celui des Religieuses du Sacré-Cœur, afin que celles-ci enseignent dans les écoles catholiques.

Le 4 mai 1852, après la mort de Fraser, Walsh fut nommé archevêque de Halifax avec juridiction sur la province ecclésiastique de la Nouvelle-Écosse, nouvellement formée. Il devenait ainsi le premier archevêque en Amérique du Nord britannique, après celui de Québec. Sa présence dans la capitale et son enthousiasme constituaient pour les catholiques un symbole visible de la place de plus en plus importante qu’ils occupaient à Halifax et partout dans la province. Il voyagea beaucoup dans son archidiocèse et favorisa l’établissement de nouvelles paroisses. Il fut aussi un auteur prolifique : il écrivit des lettres, des poèmes et d’importants ouvrages religieux qui furent publiés et largement distribués.

William Walsh mourut le 11 août 1858 après une longue maladie qui l’avait tenu éloigné quelque temps de la vie publique. Une notice nécrologique disait de lui : « Il était un orateur éloquent et un écrivain vigoureux ; [il] avait une présence et une finesse d’esprit remarquables et une grande affabilité, qualités qui en faisaient un homme de bonne conversation comme on n’en a jamais vu et qui n’est pas près d’être surpassé. Nous ajouterons seulement, et nous avons tout lieu de croire que cela est scrupuleusement vrai, que dans toutes les grandes questions sur lesquelles les opinions et les sentiments sont nettement divisés, Mgr Walsh avait des idées plus larges et manifestait un plus grand libéralisme que celui que l’on trouve ordinairement chez les hommes dont les professions et les associations, de même nature que les siennes, les portent naturellement à considérer de telles questions dans une optique partisane. »

David B. Flemming

AAH, T. L. Connolly papers ; William Fraser papers ; William Walsh papers.— Acadian Recorder, 14 août 1858.— Evening Express (Halifax), 16 août 1858.— David Allison, History of Nova Scotia (3 vol., Halifax, 1916), 2.— A. A. Johnston, Hist. of Catholic Church in eastern N.S., 2.— T. M. Punch, Irish Halifax : the immigrant generation, 1815–1859 ([Halifax], 1981) ; « The Irish in Halifax, 1836–1871 : a study in ethnic assimilation » (thèse de m.a., Dalhousie Univ., Halifax, 1977) ; Some sons of Erin in Nova Scotia (Halifax, 1980).— K. F. Trombley [Tremblay], Thomas Louis Connolly (1815–1876) : the man and his place in secular and ecclesiastical history (Louvain, Belgique, 1983).— J. E. Burns, « Archbishop William Walsh », N.S. Hist. Soc., Coll., 25 (1942) : 131–143.— C. M. Kelly, « William Walsh, first archbishop of Halifax (1804–1858) », Irish Ecclesiastical Record (Dublin), 66 (1945) : 11–18.

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David B. Flemming, « WALSH, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/walsh_william_8F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
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