VanKOUGHNET (Vankoughnet), PHILIP MICHAEL MATTHEW SCOTT, homme politique et juge, né le 21 janvier 1822 à Cornwall, Haut-Canada, fils de Philip VanKoughnet* et de Harriet Sophia Scott ; il épousa Elizabeth, fille du colonel Charles Barker Turner, qui donna naissance à deux fils ; décédé le 7 novembre 1869 à Toronto.

Philip Michael VanKoughnet étudia sous la direction de Hugh Urquhart à l’Eastern District Grammar School ; il était destiné à la prêtrise dans l’Église d’Angleterre. Au cours de la rébellion de 1837–1838, il servit dans le bataillon de milice de son père, qui participa à la bataille de Windmill. Influencé peut-être par cette expérience et par un vigoureux discours loyaliste et opposé à la rébellion prononcé par Christopher Alexander Hagerman*, procureur général du Haut-Canada de 1837 à 1840, il décida d’étudier le droit. À l’automne de 1838, il entra à l’étude de George Stephen Benjamin Jarvis* de Cornwall. Travailleur acharné et brillant élève, il alla s’installer à Toronto où il entra au service de la société de John Shuter Smith et de Robert P. Crooks et, en 1843, fut admis au Barreau du Haut-Canada. Il se joignit ensuite à la firme de Robert Easton Burns et d’Oliver Mowat*. VanKoughnet se spécialisa en équité bien qu’il s’occupa également d’affaires de droit commun ; il fut l’un des rares avocats du Haut-Canada qui pratiqua dans ces deux branches du droit. Il acquit une réputation si exceptionnelle qu’en 1850, le gouvernement de Louis-Hippolyte La Fontaine et de Robert Baldwin* le proposa comme conseiller de la reine malgré les divergences d’opinions politiques entre VanKoughnet et le gouvernement. Il siégea au conseil de l’University of Trinity College et y donna des cours sur la jurisprudence fondée sur l’équité.

En 1856, devant l’insistance de son ami John Alexander Macdonald*, qu’il connaissait depuis au moins la réunion de la British American League de 1849, il accepta les postes de président du Conseil exécutif et de ministre de l’Agriculture dans le gouvernement d’Étienne-Paschal Taché et de Macdonald. Au cours de la même année, il remporta les élections dans le district de Rideau, le premier siège du Conseil législatif mis aux voix. En qualité de ministre de l’Agriculture, il transforma en ministère actif ce que l’on avait toujours considéré comme une sinécure. Il offrit par exemple une récompense de $500 pour le meilleur exposé sur la lutte contre le charançon, la mouche hessoise et autres insectes qui s’attaquaient aux récoltes. Henry Youle Hind* obtint le prix, et son travail apporta des renseignements utiles aux fermiers.

Après la manœuvre du « double shuffle » en 1858, il fut nommé commissaire des Terres de la couronne et devint surintendant en chef des Affaires indiennes en 1860 lorsque les autorités impériales abandonnèrent la direction de ce département [V. Richard Theodore Pennefather]. Il réussit à régler quelques revendications de terres qui traînaient depuis longtemps. Il établit un système de vente de cantons en bloc et en fixa le prix à $0.50 l’acre ; la vente pouvait être conclue à la fois au comptant et à crédit. Ces mesures aboutirent à l’ouverture rapide de quelques routes de colonisation. Il mit les entrepreneurs forestiers en garde contre les pertes causées par les incendies et fit valoir la possibilité de créer une loi visant à la prévention des incendies. VanKoughnet tenta également, mais sans succès, de faire adopter par le parlement un régime de retraite contributoire pour les fonctionnaires de l’État.

Au cours de sa campagne électorale de 1856, VanKoughnet avait émis l’opinion que la charte de la Hudson’s Bay Company était invalide et que la province du Canada devait revendiquer la possession du Nord-Ouest. Il lui incomba également, en qualité de commissaire des Terres de la couronne, d’organiser les expéditions d’exploration de Simon James Dawson* et de Henry Youle Hind vers l’Ouest. Il se joignit à d’autres expansionnistes, dont William McMaster*, William Pearce Howland*, John McMurrich* et Sandford Fleming* qui, en 1858, demandaient la reconnaissance juridique de la North-West Transportation, Navigation, and Railway Company. Dans une autre foulée expansionniste, il représenta le gouvernement canadien à Londres, en 1861, pour y demander l’appui financier impérial à la construction de l’Intercolonial qui devait être entreprise par la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et la province du Canada.

En mars 1862, VanKoughnet fut nommé chancelier de la Cour de la chancellerie du Haut-Canada et se distingua dans cette charge par la clarté, la netteté et l’humanité de ses jugements. Il devint chancelier de l’Ontario en 1867. Il mourut le 7 novembre 1869 après une brève maladie ; sa veuve et ses deux fils lui survécurent.

W. L. Morton

Chadwick, Ontarian families,I : 60–62.— Dent, Canadian portrait gallery, IV : 127–129.— DNB.— Morgan, Sketches of celebrated Canadians.— Read, Lives of judges.— Hodgetts, Pioneer public service.— R. S. Lambert, Renewing nature’s wealth ; a centennial history of the public management of lands, forests & wildlife in Ontario, 1763–1967 ([Toronto], 1967).— W. L. Morton, Critical years.

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W. L. Morton, « VanKOUGHNET (Vankoughnet), PHILIP MICHAEL MATTHEW SCOTT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/vankoughnet_philip_michael_matthew_scott_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    28 novembre 2024