BURNS, ROBERT EASTON, avocat et juge, né le 26 décembre 1805 à Niagara (Niagara-on-the-Lake), Haut-Canada, aîné des cinq enfants du révérend John Burns et de son épouse Jane, décédé à Toronto, Haut-Canada, le 12 janvier 1863.
Robert Easton Burns (prénommé ainsi en l’honneur du révérend Robert Easton* de Montréal) était le fils d’un ministre presbytérien de l’Associate Synod of Scotland, lequel avait quitté la Pennsylvanie pour le Haut-Canada en 1804, se fixant d’abord à Stamford, puis à Niagara en 1806. Burns reçut son instruction primaire à la maison avant de fréquenter la Niagara District Grammar School, où son père était instituteur. En 1822, alors qu’il était âgé de 16 ans, Burns commença d’étudier le droit chez John Breakenridge à Niagara. Il termina ses études en 1827 et fut admis au Barreau du Haut-Canada la même année. Il mit sur pied une étude à St Catharines et, pendant les neuf années qui suivirent, pratiqua avec succès dans les régions de Niagara, St Catharines et Hamilton.
Son talent lui valut d’être nommé juge du district de Niagara, le 16 juillet 1836. Insatisfait du travail routinier d’une cour de district, il démissionna de son poste au printemps de 1838. Il déménagea à Toronto, où il s’associa avec Christopher Alexander Hagerman*, alors procureur général du Haut-Canada. À cause de sa nombreuse clientèle, Hagerman avait besoin d’un associé qui le soulagerait d’une partie de son travail. Burns pratiqua intensivement à la Cour de la chancellerie, qu’il suivit d’ailleurs lorsqu’elle fut déplacée avec le siège du gouvernement à Kingston en 1841. La cour retourna à Toronto en 1844 ; Burns y forma aussitôt une société avec Oliver Mowat* et Philip Michael Matthew Scott VanKoughnet, deux avocats récemment admis au barreau. L’étude de Burns, Mowat et VanKoughnet était l’une des plus importantes de Toronto à cette époque. Le 19 août 1844, Burns fut nommé juge à la Cour du district de Home ; il se dissocia de Mowat et VanKoughnet l’année suivante, lorsqu’une loi vint interdire la pratique privée aux juges des cours de district. Il siégea à cette cour pendant quatre ans, durant lesquels il écrivit A letter on the subject of division courts (1847), sa seule œuvre publiée. Adressée au procureur général du Haut-Canada, sa lettre proposait des améliorations dans le système des cours de division, notamment dans la juridiction sur les petites causes, se basant sur des changements législatifs effectués en Grande-Bretagne en 1846.
Burns démissionna du banc des magistrats en 1848 et retourna à la pratique privée, cette fois avec John Duggan de Toronto. Cependant, vers la fin de 1849, il fut proposé comme candidat avec Henry John Boulton à la Cour du banc de la reine, au poste laissé vacant par la mort de Hagerman. Grâce à l’influence de Francis Hincks*, Burns fut nommé juge puîné de cette cour, le 21 janvier 1850. Il y siégea d’ailleurs jusqu’à sa mort. Tout au long de sa carrière, Burns fut un membre actif de la Law Society of Upper Canada dont il fut trésorier en 1849–1850. Populaire parmi les étudiants en droit, il fut à plusieurs reprises élu président de l’association étudiante Osgoode Club.
Il s’occupa également des affaires de l’University of Toronto. Le 20 juillet 1848, Burns, John Wetenhall et Joseph Workman* reçurent du gouvernement de Louis-Hippolyte LaFontaine et Robert Baldwin* une commission pour examiner les finances de l’University of King’s College et de l’Upper Canada College. Leur rapport, présenté en 1852, critiquait sévèrement l’administration financière des deux institutions [V. Henry Boys]. Le 11 décembre 1857, Burns fut nommé chancelier de l’University of Toronto, en remplacement de William Hume Blake ; il conserva ce poste jusqu’à la fin de 1861.
Burns avait épousé, le 10 février 1835, Anne Flora Taylor, de St Catharines, dont il eut quatre fils. Elle mourut en septembre 1850 ; six ans plus tard, Burns épousa en secondes noces Britannia Warton, de Toronto, qui mourut en 1858. Lui-même décéda à sa résidence de Toronto en 1863.
Bien que sa carrière ne fût pas exceptionnelle, Burns s’appliqua néanmoins assidûment à ses tâches d’avocat et de juge ; ses décisions étaient mûrement réfléchies et bien rendues. Il était réputé pour son intégrité et ses vues libérales. « Il était, écrivit David B. Read*, avant tout un autodidacte dont l’intégrité et l’application au travail furent reconnues de tous ceux qui entrèrent en contact avec lui. »
R. E. Burns, A letter on the subject of division courts with proposed alterations in the jurisdiction and details of the system (Toronto, 1847).— Canada, prov. du, Legislative Assembly, Final report of the commissioners of inquiry into the affairs of King’s College University, and Upper Canada College (Québec, 1852).— Upper Canada Law Journal (Toronto), IX (1863) ; 29–31.— Globe, 13 janv. 1863.— Leader, 13 janv. 1863.— Read, Lives of the judges.— William Gregg, History of the Presbyterian Church in the dominion of Canada [...] (Toronto, 1885).— Historic sketches of the pioneer work and the missionary, educational and benevolent agencies of the Presbyterian Church in Canada (Toronto, 1903).
Brian H. Morrison, « BURNS, ROBERT EASTON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/burns_robert_easton_9F.html.
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Auteur de l'article: | Brian H. Morrison |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
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