THOM, ALEXANDER, officier, chirurgien, propriétaire de moulins, juge de paix, juge et homme politique, né le 26 octobre 1775 en Écosse, probablement à Aberdeen, fils d’Alexander Thom, fermier ; le 5 décembre 1811, il épousa à Niagara (Niagara-on-the-Lake, Ontario) Harriet E. Smythe (décédée en 1815), et ils eurent des enfants, puis Eliza Montague (décédée en 1820), et finalement Betsy Smythe, et de ce mariage naquirent un fils et deux filles ; décédé le 26 septembre 1845 à Perth, Haut-Canada.
Alexander Thom obtint une maîtrise ès arts du King’s College d’Aberdeen en 1791. Le 25 septembre 1795, il entra dans le 88th Foot à titre d’aide-chirurgien ; un an plus tard, il assumait les mêmes fonctions dans le 35th Foot. Il devint adjoint au chirurgien le 9 mars 1797 et chirurgien le 30 août 1799. Au mois de mai 1803, il rejoignit le 41st Foot, alors en garnison dans le Bas-Canada, et y servit jusqu’à ce qu’il devienne chirurgien d’état-major le 29 juillet 1813. Sa présence dans le cortège funèbre officiel de sir Isaac Brock* au fort George (Niagara-on-the-Lake) en octobre 1812 est une preuve du prestige dont il jouissait dans l’armée. Fait prisonnier au moment de la prise du fort George par les Américains en mai 1813, Thom demeura en captivité jusqu’au mois d’août. Il obtint alors du révérend John Strachan* l’autorisation d’utiliser son église, à York (Toronto), en guise d’hôpital.
Vers la fin de la guerre, le gouvernement britannique cherchait des moyens de protéger les voies de communication canadiennes contre les invasions éventuelles en provenance du sud. Le Saint-Laurent s’avérait peu sûr, mais il restait la possibilité de relier Montréal et Kingston par une route le long des rivières des Outaouais et Rideau, à condition d’ouvrir ce secteur à la colonisation. On fit donc des plans dans le but d’y attirer des sujets britanniques fiables avec, de préférence, une certaine expérience militaire [V. sir Francis Cockburn*]. Le premier établissement allait être Perth et, comme il devait demeurer sous la protection de l’armée pendant la période de développement, le gouvernement britannique accepta de fournir un médecin aux pionniers. On recommanda Thom pour occuper ce poste le 15 août 1815. En décembre de la même année, il lui incomba apparemment de présenter un mémoire au gouvernement provincial de la part du premier groupe de colons écossais qui, pour avoir entendu dire que la terre et le climat laissaient à désirer, hésitaient à partir pour Perth. Dès juillet 1816, Thom était à Perth, à la demi-solde. Il retourna à la vie civile le 15 février 1817 et continua de servir à titre officiel de médecin de la colonie jusqu’à la fin de la tutelle militaire en 1822.
Thom demeura à Perth le reste de sa vie et contribua à assurer la survie et la croissance de la ville. Les conditions dans lesquelles il exerça sa profession durant les premières années furent souvent pénibles. En septembre 1816, comme la population avait atteint 1 600 âmes, il réclama la venue d’autres médecins et la construction d’un hôpital. C’est à peu près à ce moment-là qu’il entreprit une carrière d’homme d’affaires, qui allait d’ailleurs bien vite le tenir fort occupé. Il construisit d’abord un moulin à scier sur la rivière Tay, et les premières planches en sortirent au mois de juillet 1817 ; peu après, il bâtit un moulin à farine. Selon William Bell*, premier ministre presbytérien de Perth, Thom se laissa accaparer par ces entreprises au point de négliger parfois ses obligations de médecin. En 1819, il obtint des concessions de terre à Perth et dans les cantons de Bathurst, de Drummond, de Sherbrooke et d’Elmsley. Deux ans plus tard, avec des concitoyens, il signa une pétition pour réclamer l’établissement d’un marché et d’une foire. Magistrat depuis 1816, il fit partie du conseil d’enquête, institué en 1819 par Cockburn, surintendant militaire de l’établissement, qui permit de découvrir les détournements de fonds de Joseph Daverne, secrétaire et garde-magasin de Perth. En 1824, il s’acquitta avec d’autres magistrats de la pénible obligation de réprimer les émeutes survenues dans le canton de Ramsay auxquelles on a donné le nom de « Ballyghiblin » [V. James FitzGibbon*].
À mesure que Perth progressait, l’influence d’Alexander Thom diminuait. D’allégeance tory, il s’était retiré des élections générales de 1824 en faveur d’un autre tory, William Morris*, contre qui il perdit en 1834. Élu à l’élection partielle tenue dans Lanark en février 1836, Thom se fit battre par Malcolm Cameron* et John Ambrose Hume Powell en juillet. Selon William Bell, Thom était un homme respectable et il fut le seul médecin de Perth capable de s’élever au-dessus des soucis financiers pendant l’épidémie de choléra de 1832. Alors que les autres médecins refusèrent de former un bureau de santé, Thom déclara qu’il servirait seul si nécessaire. L’année suivante, il se battit en duel avec Alexander McMillan « pour régler une affaire d’honneur ». Les deux hommes échangèrent des coups de feu et Thom fut légèrement blessé, mais « l’incident se termina amicalement ». Nommé juge de la Cour de district en 1835, il mourut à Perth dix ans plus tard.
AO, Land record index ; MS 552 (transcription).— APC, RG 5, A1 : 13388–13390 ; RG 8, I (C sér.), 291 : 30 ; RG 68, General index, 1651–1841 : 427, 537.— National Arch. (Washington), RG 98, 685.— Univ. of Aberdeen Library,
Charles G. Roland, « THOM, ALEXANDER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/thom_alexander_7F.html.
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Auteur de l'article: | Charles G. Roland |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1988 |
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