STREET, THOMAS CLARK (CLARKE), avocat, homme d’affaires et homme politique, né probablement en 1814, fils de Samuel Street* et d’Abigail Ransome, décédé célibataire le 6 septembre 1872 à Chippawa, Ont.
Le père de Thomas Clark Street, Samuel, loyaliste d’ascendance anglaise, possédait, en copropriété avec Thomas Clark*, plusieurs scieries et moulins dans la région de Niagara. À la mort de Clark, en 1837, Street prit la succession des affaires et leur donna de l’expansion en y ajoutant l’industrie du textile. Son fils, Thomas Clark, étudia le droit à Toronto sous la direction de Christopher Hagerman* et de William Henry Draper et fut admis au barreau en 1838. Il retourna à Chippawa pour y exercer sa profession mais les affaires l’accaparèrent plus que le droit. La mort de son père, en 1844, le plaça à la tête « d’une fortune respectable » qu’il sut, par la suite, administrer d’une manière très heureuse. Il fut plus tard l’un des administrateurs de la Niagara Falls Suspension Bridge Company et, au moment de sa mort, il en était le président. De 1862 à 1868, il fut président de la Gore Bank ; il fit également partie du conseil d’administration de la British American Assurance Company, de la Canadian Bank of Commerce et de la Bank of Upper Canada. Il fit des placements dans les valeurs mobilières ; il détenait des actions dans bon nombre d’établissements financiers et de sociétés de transport.
À l’instar de beaucoup. de ses collègues du monde des affaires, Street investit des sommes considérables dans les placements immobiliers et hypothécaires. Avant l’instauration du scrutin secret, ces genres d’affaires étaient fort utiles en politique. Comme le faisait remarquer le Niagara Mail de St Catharines en 1851, au moment où Street posa pour la première fois sa candidature aux élections, ses principaux atouts étaient « son argent et ses hypothèques ». Il fut élu représentant de Welland à l’Assemblée législative en 1851 mais fut battu en 1854, au terme d’une lutte particulièrement dure. Réélu en 1861, il représenta Welland jusqu’à sa mort, d’abord sous l’Union puis sous la Confédération. Tout au long de sa vie, Street fut un conservateur. En 1851, il avait fait campagne en tant qu’indépendant, se qualifiant de « réformiste constitutionnel », mais les réformistes voyaient en lui un tory du « Family Compact ».
Quoique sa carrière politique, qui passa toujours après ses affaires, ait été longue et apparemment sans histoire, Street n’en a pas moins été un homme politique important. Les hommes de la trempe de Street ne sont pas de ceux qui, en chambre, se mettent à la remorque d’un chef de parti ; en effet, Street ne comptait pas sur son parti pour garnir sa caisse électorale et n’avait besoin ni de son indemnité parlementaire ni d’un poste accordé par favoritisme. Il moussa le plus possible ses intérêts financiers personnels et il fit souvent montre d’indépendance et de courage. Il appuya fortement le principe de la représentation basée sur la population, non que la mesure lui plut particulièrement mais parce qu’il redoutait ce qui pourrait advenir si cette mesure n’était pas adoptée ; il refusa de faire partie du cabinet de John A. Macdonald* quand ce dernier le lui demanda en 1862, et cela en signe de protestation contre le rejet de la mesure. En outre, il appuya le projet de loi fort impopulaire que présenta Richard William Scott* en 1863, au sujet des écoles séparées. Macdonald reconnaissait l’importance de Street et, en 1867, il lui assura qu’un fauteuil l’attendait au Sénat. « [Puisqu’]il se produit des vacances chaque année, lui disait-il, lorsque vous vous sentirez las de bien faire aux Communes, vous pourrez vous acheminer vers la retraite pleine de dignité que constitue notre Chambre des Lords. »
Street avait tout de l’aristocrate et, en 1860, il « reçut [le prince de Galles] avec une munificence rarement égalée dans aucune des colonies de l’Angleterre ». Il appartenait à l’Église d’Angleterre et fit partie du conseil d’administration de l’University of Trinity College de Toronto. Il était lieutenant-colonel dans la milice de Welland et juge de paix. Il mourut en 1872, à Chippawa, peu de temps après avoir été réélu sans opposition à la chambre des Communes. Il laissait une succession qui se situait entre $3 000 000 et $4 000 000 et qu’on a souvent considérée comme la fortune la plus considérable de l’époque en Ontario.
APC, FM 26, A (Papiers Macdonald), 338, 513.— PAO, W. H. Merritt papers ; Samuel Street papers.— Gazette (Montréal), 1872.— Globe (Toronto), 1861–1872.— Leader (Toronto), 1872.— Mail (Toronto), 1872.— Niagara Mail, 1851–1861.— Can. directory of parliament (Johnson).— Can. parl. comp., 1872.— M. F. Campbell, Niagara : hinge of the golden arc (Toronto, 1958).— Cornell, Alignment of political groups.— Creighton, Macdonald, young politician.— Ross et Trigge, History of the Canadian Bank of Commerce, II.— Swainson, Personnel of politics.
Donald Swainson, « STREET, THOMAS CLARK (Clarke) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/street_thomas_clark_10F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
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