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ROGERSON, JAMES JOHNSTONE, homme d’affaires, homme politique et philanthrope, né le 21 mars 1820 à Harbour Grace, Terre-Neuve, fils aîné de Peter Rogerson et d’Amelia Palmer ; le 21 janvier 1845, il épousa à St John’s Emma Garrett Blaikie (décédée en 1878), et ils eurent trois fils et quatre filles, puis en 1879, Isabella Whiteford, avec qui il n’eut pas d’enfants ; décédé le 17 octobre 1907 à St John’s.
James Johnstone Rogerson était issu d’une famille écossaise qui avait quelque notoriété à Johnstonebridge, dans le Dumfriesshire. Son grand-père, marchand de Greenock, figure dans des documents terre-neuviens dès 1803 au moins. Son père s’établit en permanence à Harbour Grace en 1817 et épousa peu après une jeune fille de l’endroit. Il avait un banc à l’église anglicane, « bien qu[‘il ait été un] non-conformiste », et il appartenait à un groupe petit mais influent, celui des marchands d’origine écossaise de la colonie, qui faisaient principalement l’importation de produits manufacturés et les échangeaient contre ceux de la pêche.
À l’âge de 13 ans, après avoir fait de bonnes études à la grammar school de Harbour Grace, James Rogerson entra en apprentissage à la Green and Hunter, maison écossaise de St John’s. Ensuite, il travailla dans une vieille société, la J. and W. Stewart and Company. En 1841, son père l’associa à la Peter Rogerson and Son. Cette entreprise, sise à St John’s, affectait chaque saison plusieurs de ses bateaux à la chasse au phoque, mais elle faisait surtout du commerce. Elle importait des marchandises de Liverpool en Angleterre, du sel de Cadix en Espagne, du charbon de Sydney en Nouvelle-Écosse, du bois de Halifax et de l’Île-du-Prince-Édouard, et de la farine de New York. En outre, elle amenait gratuitement des missionnaires méthodistes à Terre-Neuve [V. James Dove]. Par ailleurs, elle exportait du poisson salé et mariné, des peaux et de l’huile de phoque et d’autres produits du genre. Par la suite, Rogerson allait consacrer ses talents à l’exploitation d’entreprises locales. agriculture, exploration minière avec Stephen Rendell*, John Steer, Edward White* et d’autres, ouverture d’une fonderie et d’une fabrique de bottes et de chaussures.
Dans les années 1840, marié depuis peu à Emma Garrett Blaikie, fille du magistrat de police d’origine écossaise James Blaikie, et père d’une famille qui allait devenir nombreuse, Rogerson fit une entrée remarquée dans la vie publique de la colonie. Il fut l’un des premiers membres de la Newfoundland Natives’ Society, dont le but était de promouvoir les intérêts des Terre-Neuviens de naissance en cette nouvelle ère marquée par l’apparition du gouvernement représentatif. En 1850, on le nomma au Conseil législatif, et huit ans plus tard, il entra au Conseil exécutif à titre de représentant des marchands et des méthodistes. Aux élections générales de 1859, il se présenta avec Ambrose Shea dans le district de Burin, sous la bannière libérale, et tous deux remportèrent la victoire après une dure campagne. Rogerson ne se porta plus candidat jusqu’en avril 1870, soit à l’élection partielle déclenchée par suite de la nomination de John Bemister* au poste de shérif du district Northern, et où il fut élu député de la circonscription de Bay de Verde à la Chambre d’assemblée. Réélu en 1873, 1874 et 1878, il assuma la fonction de receveur général de 1874 à 1882, dans les gouvernements de Frederick Bowker Terrington Carter* et de sir William Vallance Whiteway. Pendant la campagne. électorale de 1882, il prit la tête du New Party, regroupement d’électeurs mécontents du gouvernement de Whiteway et surtout de sa politique de construction ferroviaire. Comme la plupart des candidats de ce parti, il fut défait. Lorsqu’il quitta la politique, il portait le titre d’« Honorable » en raison de la probité et de la distinction de sa carrière publique.
De plus en plus, une fois que son fils William fut en mesure de diriger les affaires familiales, Rogerson put consacrer ses prodigieuses énergies à des œuvres philanthropiques, secteur dans lequel lui-même et sa deuxième femme, Isabella Whiteford, étaient tenus dans une rare estime par leurs contemporains. Il se dépensait, comme toujours, dans les cercles méthodistes, et dans la Temperance Society, dont il dirigeait le périodique. Avec Isabella, il participa à la fondation d’un refuge pour pêcheurs et marins ainsi que d’une agence qui donnait du travail aux chômeurs en hiver. En outre, tous deux œuvrèrent pour l’éducation des enfants pauvres, veillèrent à ce que les jeunes délinquants incarcérés à la prison de St John’s aient des instituteurs et distribuèrent des livres et des revues pour faire progresser l’alphabétisation dans les petits villages de pêcheurs de la colonie. Lorsque James Johnstone Rogerson mourut, à l’âge de 87 ans, il laissait à ses contemporains le souvenir vivace de quelqu’un qui avait mené « une vie de charité et de bienveillance sans limites ».
General Protestant Cemetery (St John’s), inscription tombale.— Maritime Hist. Arch., Memorial Univ. of Nfld (St John’s), Keith Matthews coll., ser. I, dossier Rogerson.— Evening Telegram (St John’s), 18 oct. 1907 (notice nécrologique rédigée par D. W. Prowse*).— Royal Gazette and Newfoundland Advertiser, 28 janv. 1845.— The book of Newfoundland, J. R. Smallwood et al., édit. (6 vol., St John’s, 1937–1975).— P. K. Devine, Ye olde St. John’s, 1750–1936 (St John’s, 1936).— Encyclopedia of Nfld (Smallwood et al.), 1 : 679–749.— G. E. Gunn, The political history of Newfoundland, 1832–1864 (Toronto, 1966).— J. [K.] Hiller, « The railway and local politics in Newfoundland, 1870–1901 », Nfld in 19th and 20th centuries (Hiller et Neary), 123–147.— K[eith] Matthews, Lectures on the history of Newfoundland, 1500–1830 (St John’s, 1988), particulièrement 163–165.— Methodist Monthly Greeting (St John’s), novembre 1907 (notices nécrologiques rédigées par James Dove, qui prononça l’oraison funèbre de Rogerson, et Charles Hackett).— Nfld. men (Mott).— R. E. Ommer, « The Scots in Newfoundland », Nfld Quarterly, 77 (1981–1982), n° 4 : 23–31.— Paul O’Neill, The story of St. John’s, Newfoundland (2 vol., Erin, Ontario, 1975–1976), 2.— Prowse, Hist. of Nfld (1895).— G. M. Story, George Street Church, 1873–1973 (St John’s, 1973).
G. M. Story, « ROGERSON, JAMES JOHNSTONE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/rogerson_james_johnstone_13F.html.
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Auteur de l'article: | G. M. Story |
Titre de l'article: | ROGERSON, JAMES JOHNSTONE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1994 |
Année de la révision: | 1994 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |