DOVE, JAMES, ministre méthodiste et historien, né le 3 décembre 1827 à Darlington, Angleterre ; en 1859, il épousa à St John’s Mary White, et ils eurent quatre filles et cinq fils, dont cinq survécurent à leurs parents ; décédé au même endroit le 2 janvier 1908.

James Dove se prépara au ministère à l’époque où Terre-Neuve était une mission de la Conférence wesleyenne britannique. En 1855, avec un autre jeune missionnaire, Charles Comben, il se porta volontaire pour servir dans cette colonie. Marchand en vue de St John’s et chef laïque méthodiste, James Johnstone Rogerson, s’entendit avec la Mission House de Londres pour leur faire traverser gratuitement l’Atlantique. Les deux missionnaires s’embarquèrent sur le brick de Rogerson, le Claudia, à Torquay, et arrivèrent à St John’s le samedi 1er décembre, après un voyage d’un mois. Le lendemain, Dove prononça son premier sermon à l’église méthodiste Gower Street, et le lundi, il célébra à la fois son vingt-huitième anniversaire et le début d’un ministère d’une durée surprenante et d’un certain mérite.

Après une période de probation à titre d’assistant au temple Gower Street, Dove servit deux ans en qualité de remplaçant à Burin. En 1859, il épousa Mary White, fille aînée d’Edward White*, capitaine de phoquier et méthodiste laïque en vue. La même année, il commença à parcourir diverses circonscriptions ecclésiastiques, selon la pratique, courante à l’époque, du ministère itinérant. Un bon nombre de ces congrégations se trouvaient dans la baie Conception, théâtre des premières activités missionnaires des méthodistes en Amérique du Nord [V. Laurence Coughlan*], mais il se rendit aussi dans des endroits plus reculés. Il desservit Port de Grave en 1859–1860, Lower Island Cove de 1860 à 1863, Harbour Grace de 1863 à 1866, Bonavista de 1866 à 1869, St John’s de 1869 à 1872, Twillingate en 1872–1873, Carbonear de 1873 à 1876, Blackhead de 1879 à 1882, Cupids de 1882 à 1885 et Brigus de 1885 à 1888.

Il subsiste peu de détails personnels sur ces années de travail acharné, en dehors de ce que révèlent ses états de service. Du moins sait-on que l’on tenait de plus en plus Dove pour « l’un des prédicateurs puissants du clergé méthodiste ». Le biographe du poète Edwin John Pratt*, David George Pitt, rapporte une anecdote curieuse. En 1882, Dove servait à Blackhead, et le père de Pratt, John, était pasteur à Western Bay, la mission voisine. Dove baptisa le futur poète en lui donnant, à la demande de ses parents, le nom d’Edwin John Dove Pratt. Dix ans plus tard, dit-on, l’Église destitua temporairement Dove pour un délit non précisé, et John Pratt, méthodiste sévère, implacable, « raya pour toujours le nom du vieux patriarche de celui de son fils ».

En 1888, après avoir été pasteur itinérant durant 29 ans, James Dove devint surnuméraire à St John’s ; il œuvrait surtout à l’église wesleyenne George Street, où l’on admirait beaucoup ses sermons de théologie. En outre, il s’occupa de la St John’s Wesleyan Academy (futur Methodist College) à titre de membre du conseil d’administration, du comité de direction et d’autres comités. En reconnaissance de ce travail et du fait qu’il avait été deux fois secrétaire de la Conférence de Terre-Neuve, en 1875 et en 1878, et trois fois président, en 1876, 1879 et 1883, le Mount Allison College, de Sackville, au Nouveau-Brunswick, lui décerna un doctorat en théologie en 1893. Deux ans plus tard, sa brève histoire de l’Église méthodiste de Terre-Neuve parut à Londres ; elle formait l’un des quatre chapitres du supplément ecclésiastique de A history of Newfoundland [...], monumental ouvrage de Daniel Woodley Prowse*. Au moment de sa mort, en janvier 1908, Dove, alors âgé de 80 ans, travaillait à une histoire officielle du méthodisme à St John’s. Ce manuscrit inachevé mais précieux demeure comme une relique du « Nestor du méthodisme terre-neuvien », dernier survivant de l’époque où les missionnaires de l’île venaient de Grande-Bretagne.

G. M. Story

On possède peu de renseignements sur les antécédents familiaux de Dove ; les détails de sa biographie sont basés principalement sur la bible familiale offerte à Mary [White] Dove par son père, le capitaine Edward White, et qui se trouve actuellement en la possession de Mlle Janet Story de St John’s.

Les papiers de Dove, dont son manuscrit intitulé « History of the Methodist Church in St John’s », sont conservés dans les EUC, Newfoundland Conference Arch. (St John’s) ; un second exemplaire, de la main de Dove, se trouve aux EUC, Central Arch. (Toronto).  [g. m. s.]

         Daily News (St John’s), 3 janv. 1908.— Collegian (St John’s), 1960 : 65–84.— Family names of the island of Newfoundland, E. R. Seary et S. M. P. Lynch, compil. (St John’s, 1976).— D. W. Johnson, History of Methodism in Eastern British America [...] ([Sackville, N.-B.], s.d.).—Charles Lench, The story of Methodism in Bonavista [...] (s.l., 1919 ; réimpr., St John’s, 1985), 89.— Methodist Monthly Greeting (St John’s), juill. 1893 ; févr., mars 1908.— D. G. Pitt, E. J. Pratt [...] (1 vol. paru, Toronto, 1984-  ), 13, 370.— G. M. Story, George Street Church, 1873–1973 (St John’s, 1973), 46.— William Wilson, Newfoundland and its missionaries [...] (Cambridge, Mass., et Halifax, 1866).

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G. M. Story, « DOVE, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/dove_james_13F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
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