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RANVOYZÉ (Ranvoizé), FRANÇOIS, orfèvre, né le 25 décembre 1739 à Québec, fils d’Étienne Ranvoizé, boutonnier, et de Jeanne Poitras ; le 25 novembre 1771, il épousa dans la même ville Marie-Vénérande Pèlerin, et ils eurent dix enfants ; décédé le 8 octobre 1819 dans sa ville natale.
Dès son enfance, François Ranvoyzé fut en contact avec le travail des métaux, puisque son père fabriquait des boutons à partir de laiton ou de cuivre. Toutefois, il n’avait que dix ans lorsque celui-ci mourut. Plusieurs faits incitent à croire que Ranvoyzé fut mis en apprentissage chez l’orfèvre Ignace-François Delezenne*, sans qu’il soit possible cependant d’en préciser la date – l’âge habituel du début de l’apprentissage variait entre 12 et 16 ans. L’atelier de Delezenne était situé rue de la Montagne à quelques pas de la résidence des Ranvoyzé. De 1756 à 1759, Delezenne employa de nombreux orfèvres et apprentis, parfois engagés sous seing privé, pour fabriquer des quantités phénoménales de bijoux servant au troc des fourrures ; Ranvoyzé a pu être l’un d’eux. De plus, une partie du vocabulaire décoratif de Ranvoyzé s’apparente à l’esprit des motifs primitifs et répétitifs que l’on retrouve sur les objets de traite.
Selon la tradition, Ranvoyzé aurait terminé son apprentissage à l’âge de 21 ans, soit vers 1760–1761. Par la suite, il travailla probablement avec Delezenne comme compagnon ou associé. On note l’existence de liens étroits entre les deux orfèvres en plusieurs occasions. En 1771, lors de la signature de son contrat de mariage avec Marie-Vénérande Pèlerin, Ranvoyzé présenta Delezenne comme « son amy luy tenant lieu de père ». Par ailleurs, les nombreuses similitudes dans les formes et les décors de leurs pièces d’orfèvrerie ne peuvent se comprendre que par une étroite collaboration. Cette hypothèse pourrait expliquer en partie le fait que Delezenne changea son poinçon IF,D pour DZ, marque qui rappelle deux lettres de son nom de même que le Z de Ranvoyzé – cette dernière lettre ne se trouve dans aucun autre nom d’orfèvre contemporain. De 1771 à 1775, les deux artisans habitèrent à quelques pas l’un de l’autre. En 1772, Ranvoyzé avait choisi Delezenne comme parrain de son premier-né, puis, en 1778, Marie-Catherine Delezenne*, fille de l’orfèvre, fut séquestrée chez les Ranvoyzé lors d’aventures matrimoniales rocambolesques [V. Pierre de Sales Laterrière].
À l’époque de son mariage, Ranvoyzé possédait déjà une « Boutique d’orpheverie » avec tous les outils nécessaires, ainsi que des économies de 1 500 « shelins courant [...] provenant de son travail et industrie ». Un paiement, daté de 1771, pour des réparations faites à deux objets de la fabrique Notre-Dame-des-Victoires, à Québec, constitue la première facture professionnelle connue de Ranvoyzé. Celui-ci habitait alors rue Saint-Jean ; à partir de 1780, il fut locataire d’une propriété qu’il allait par la suite acquérir de la succession de Pascal Soulard. Apparemment, il y demeura jusqu’à sa mort. Cette longue et complexe transaction immobilière, touchant plusieurs héritiers, dénote la ténacité, l’entregent et la patience de Ranvoyzé.
Peu de faits saillants marquèrent la vie familiale et sociale de Ranvoyzé. Des dix enfants issus de son mariage, sept étaient mentionnés dans son testament du 1er avril 1817, rédigé un an après le décès de son épouse. En plus de sommes d’argent totalisant £2 000, Ranvoyzé leur léguait sa propriété de la rue Saint-Jean, une autre, rue des Remparts, et une troisième sise rue des Ursulines. Deux de ses quatre filles étaient alors mariées, ses fils Louis et Étienne* pratiquaient le notariat, tandis que François-Ignace était prêtre. Le partage des biens entre eux était fortement personnalisé. La vie sociale de Ranvoyzé se résuma à son rôle de marguillier de la fabrique Notre-Dame de Québec, en 1798–1799, à son affiliation à la Société du feu de Québec et à sa contribution financière à la Loyal and Patriotic Society of the Province of Lower Canada, en 1813. En 1802, il avait reçu deux lots dans le canton de Simpson en récompense des services qu’il avait rendus comme milicien lors de l’invasion américaine [V. Benedict Arnold ; Richard Montgomery*]. Il s’empressa de les vendre au marchand Josias Wurtele* pour la somme de £7 et « d’autres bonnes considérations ». En 1795, il s’associa à six autres orfèvres pour contester une loi réglementant l’utilisation des feux de forge [V. Michel Forton]. À la suite de son décès en 1819, les nécrologies parues dans plusieurs journaux le désignèrent comme « un ancien et respectable citoyen » ; il fut inhumé dans le cimetière des Pauvres.
Tous les enfants du couple Ranvoyzé jouissaient d’une sécurité matérielle et sociale qui avait sûrement coûté des efforts constants quant à leur instruction et à leur éducation. Les portraits du couple, attribués à François Baillairgé*, présentent Ranvoyzé comme un bon bourgeois souriant, énergique, honnête, travailleur et bien établi. Il semble que Ranvoyzé n’ait pas été mêlé à des procès litigieux, à des transactions commerciales importantes et à des spéculations foncières répétées. Somme toute, ce fut un homme tranquille qui consacra sa vie à sa famille et travailla assidûment à son œuvre.
Par contraste, l’œuvre de Ranvoyzé fascine par son ampleur, sa diversité, sa qualité et sa complexité. Elle s’évalue à plusieurs centaines d’objets, peut-être même plus d’un millier. Leur dispersion, liée à leur fréquente extraction des contextes originels d’utilisation, explique que personne n’ait encore réussi à mener à terme un catalogue raisonné ou une étude approfondie. Heureusement, les livres de comptes des fabriques permettent quelques commentaires. Environ 200 entrées se rapportent à l’orfèvre, à ses œuvres ou à des réparations qu’il effectua. Ces relevés s’échelonnent depuis 1771 jusqu’à 1818. Ranvoyzé a donc soutenu une activité professionnelle régulière pendant au moins 48 ans, sans compter son apprentissage.
De 1774 à 1794, Ranvoyzé travailla pour une douzaine de paroisses de la région de Montréal, tant était grande son emprise sur le marché de l’orfèvrerie religieuse. Il est vrai qu’à cette époque les orfèvres montréalais Michael Arnoldi, Robert Cruickshank, Charles Duval* et Pierre Huguet, dit Latour, canalisaient leurs énergies dans la fabrication d’orfèvrerie de traite. Dans les années 1790, Laurent Amiot* obtint à son tour plusieurs commandes des fabriques, ce qui réduisit progressivement la clientèle de Ranvoyzé dans la région de Montréal. À partir de 1803, ce marché passa aux mains de Pierre Huguet, qui obtint même des commandes jusque dans le bas du fleuve. Ranvoyzé ne manqua cependant jamais de travail ; durant toute sa carrière plusieurs paroisses nouvelles virent le jour, alors que les anciennes faisaient fréquemment appel à ses services pour renouveler ou augmenter leur inventaire.
Les exigences qu’imposait la clientèle lors d’une commande expliquent en partie la disparité morphologique et stylistique de l’œuvre de Ranvoyzé. En effet, plus que n’importe quel autre orfèvre, Ranvoyzé savait adapter sa production aux goûts du client. Sa versatilité, liée à son imagination créatrice, arrivait à satisfaire tous les goûts. Tout au long de sa carrière, Ranvoyzé copia des objets de styles divers souvent à la demande expresse du client. Son œuvre se situe donc aux antipodes du style uniforme et répétitif imposé par Amiot, et c’est ce qui la rend si attachante. Ranvoyzé surprend toujours par une forme ou par un motif décoratif unique ou différent.
En ce qui concerne l’entretien d’objets brisés ou anciens, Ranvoyzé les réparait ou ajoutait des éléments à leur décoration. Cette solution était sûrement la plus économique pour la fabrique. Par contre, en apposant son poinçon par-dessus les anciens, Ranvoyzé dérouta plusieurs historiens de l’art par l’incohérence apparente de la simultanéité de styles décoratifs antinomiques sur le même objet.
Sur quelques factures, Ranvoyzé distinguait le prix du matériau du coût de la façon. Ainsi, seuls les clients nantis pouvaient se payer un objet richement décoré qui exigeait un travail beaucoup plus long de la part de l’orfèvre. Les autres devaient se contenter d’un modèle répété à plusieurs exemplaires, comme dans le cas de certains calices, croix de procession ou boîtiers de saintes huiles. Mais l’aspect financier n’est qu’une variable parmi d’autres ; le goût des curés était prépondérant lorsqu’il s’agissait de choisir un orfèvre ou le style à donner à un objet liturgique.
Il est extrêmement difficile de donner une image claire de l’évolution chronologique de l’œuvre de Ranvoyzé. Seulement une centaine d’œuvres religieuses peuvent être datées avec précision. On peut d’ailleurs mettre en doute la représentativité de cet échantillonnage réduit, puisqu’il découle de la précision aléatoire des inscriptions aux livres de comptes et des vicissitudes des disparitions ou destructions. Pour certains types d’objets, Ranvoyzé reproduisit les mêmes modèles tout au long de sa carrière : la croix de procession du séminaire de Québec (1774) et celle de Sainte-Anne-de-Beaupré (1814) sont identiques ; ainsi en est-il du calice des ursulines (1779) et de celui de L’Islet (1810), copiés sur des pièces de style Louis XIV. Quant aux aiguières, boîtiers de saintes huiles, chandeliers et piscines, leur étude fournit peu d’informations susceptibles de caractériser des périodes dans l’évolution du style de Ranvoyzé. Seules les œuvres suivantes permettent de poser des jalons pertinents : bénitiers, calices, ciboires, encensoirs, navettes, lampes de sanctuaire et plateaux.
De 1771 à 1781, Ranvoyzé copia des formes et des motifs décoratifs empruntés aux pièces françaises importées sous le Régime français, ainsi qu’aux œuvres de Paul Lambert*, dit Saint-Paul, et d’Ignace-François Delezenne. Un motif décoratif semble avoir été particulièrement utilisé durant cette première période : il s’agit d’une succession de petits cercles irrégulièrement espacés, enserrés entre deux lignes disposées en forme de demi-cercle. Primitif et naïf, ce motif rappelle le caractère des décors des bijoux de traite. Cet ornement surmonte parfois une feuille échancrée, stylisée et symétrique, très souvent utilisée.
Le ciboire de Saint-Roch-des-Aulnets (Saint-Roch-des-Aulnaies), exécuté en 1782, est le premier objet où apparaît le style distinctif qui fit la renommée de Ranvoyzé : un décor de feuillages et de gros fruits exotiques qui envahissent la surface de leur charme et de leur liberté. Dans les années 1790, les fruits semblent devenir plus rares, et les motifs végétaux s’organisent davantage en forme de frise allongée. C’est en 1798 que Ranvoyzé utilisa pour la première fois un décor géométrique fait de guirlandes de feuilles de laurier et de godrons larges, inspiré du style Louis XVI que Laurent Amiot avait rapporté de Paris en 1787. Toutefois, ce style caractérisera davantage son œuvre à partir de 1803. Le dernier objet orné de motifs végétaux que l’on ait trouvé, le bénitier de Charlesbourg, date d’ailleurs de cette année-là ; significativement, ceux-ci sont écrasés dans l’étau de deux motifs géométriques. Quant aux très nombreux calices copiés sur celui de Guillaume Loir conservé à l’église Notre-Dame de Montréal, ils ont tous été fabriqués dans les années 1780.
Il est surprenant que Ranvoyzé ait pu produire une œuvre aussi importante sans l’aide d’apprentis ou d’associés. Certains auteurs ont prétendu que Joseph-Christophe Delezenne avait été son apprenti ; en fait, celui-ci semble plutôt avoir travaillé avec son père. D’autre part, une très abondante historiographie, fondée sur une seule source orale, rapporte que Laurent Amiot aurait fait son apprentissage avec Ranvoyzé. Mais ces récits sont tellement contradictoires qu’il est hasardeux d’y prêter foi. D’autres hypothèses voient des collaborateurs de Ranvoyzé dans les personnes de ses fils Étienne et François-Ignace. On pourrait même ajouter le nom de Louis Ranvoyzé, frère de François, qui par son métier d’armurier et de serrurier travaillait déjà les métaux. Aucune source d’archives ne permet cependant d’étayer de telles hypothèses pour expliquer la grande quantité de variantes dans les poinçons de l’orfèvre, et plus particulièrement les poinçons ER, FIR et IFR. L’ostensoir en or de L’Islet, dont la fabrication est abondamment documentée, a été entièrement façonné par Ranvoyzé et il porte trois variantes de ses poinçons, notamment le fameux ER. De plus, une variante, dont les lettres sont en italique, a parfois été mal poinçonnée, donnant ainsi l’impression que la hampe du R se dédouble pour former un I. Quant aux styles de toutes ces œuvres qui portent des variantes, ils sont tout à fait comparables à ceux des œuvres attribuées avec certitude à Ranvoyzé. Il est donc possible que Ranvoyzé ait pu produire seul cette œuvre immense, car celui-ci consacra toute son énergie à sa profession. La variété de ses poinçons ne serait qu’une manifestation supplémentaire de sa personnalité, semblable à la diversité des formes et des décors de ses œuvres.
Bien que l’œuvre religieuse de François Ranvoyzé fût prépondérante, celui-ci fabriqua quelques pièces importantes d’orfèvrerie domestique et de nombreux ustensiles. Toutefois, cette production aide peu à définir et à dater les différentes périodes de son style, ou encore à en comprendre l’évolution. Elle n’est pas non plus celle où il exprime le plus son originalité. Quant à l’orfèvrerie de traite, un seul objet a été attribué à Ranvoyzé. En plus d’être le seul parmi les orfèvres québécois à avoir laissé trois pièces en or massif, soit les calice, ciboire et ostensoir de L’Islet, Ranvoyzé demeure sans contredit le plus créatif et le plus imaginatif d’entre eux ; une anthologie des grands artistes québécois ne saurait ignorer son nom.
Une partie de l’œuvre de François Ranvoyzé se trouve dans la collection Henry-Birks d’orfèvrerie canadienne, gardée à la Galerie nationale du Canada (Ottawa) et au Musée du Québec. Le fonds Morisset, conservé au MAC-CD, possède des dossiers sur Ranvoyzé, sous la cote 2, R213.5/F825, et sur Ignace-François Delezenne, sous la cote 2, D348.3/I24.3, dans lesquels de nombreux renseignements ont été puisés pour cet article.
Une biographie approfondie et un catalogue raisonné de l’œuvre et des poinçons de François Ranvoyzé restent encore à écrire. Sur les débuts de la carrière de Ranvoyzé, sa clientèle, son style et son œuvre résumée, on se référera au catalogue d’exposition du Musée du Québec, intitulé François Ranvoyzé, orfèvre, 1739–1819 (Québec, 1968). La question de l’apprentissage et du compagnonnage de Ranvoyzé avec Delezenne est développée dans l’article de Robert Derome, « Delezenne, le maître de Ranvoyzé », Vie des arts (Montréal), 21 (1976), no 83 : 56–58 ; du même auteur, on consultera également « Delezenne, les orfèvres, l’orfèvrerie, 1740–1790 » (thèse de m.a., univ. de Montréal, 1974), 52, 68–76, 106s., 172–174. L’ouvrage de Gérard Morisset*, François Ranvoyzé (Québec, 1942), reste encore la synthèse principale sur l’activité de l’orfèvre et l’analyse stylistique de sa production. [r. d. et j. m.]
ANQ-Q, CE1-1, 26 déc. 1739, 4 sept. 1749, 27 oct. 1750, 25 sept. 1758, 7 sept. 1772, 16 nov. 1773, 26 nov. 1774, 10 mars 1776, 25 août 1777, 9 mai 1779, 19 mars 1782, 1er déc. 1785, 3 mai 1787, 17 avril 1789, 2 juill. 1804, 7 janv. 1805 ; CN1-23, 5 févr. 1813, 5 nov. 1814, 1er avril 1817 ; CN1-25, 3 févr. 1778 ; CN1-79, 23 juill. 1756 ; CN1-83, 14 mars 1787 ; CN1-178, 15 mai 1799, 10 avril 1801 ; CN1-189, 9 févr. 1767 ; CN1-205, 30 nov. 1778, 7 juin 1779 ; CN1-207, 27 nov. 1752, 25 avril 1771, 13 mai 1772, 21 août 1773 ; CN1-212, 21 déc. 1816 ; CN1-230, 13 nov. 1795 ; CN1-248, 24 nov. 1771 ; CN1-262, 11 juin 1803 ; CN1-285, 20 févr. 1801, 26 juill. 1802.— AP, Notre-Dame de Québec, Cahiers des délibérations de la fabrique, 1768 ; Notre-Dame-des-Victoires (Québec), Livres de comptes, 1771.— ASQ, Lettres, P, 22, 29, 35.— Le Courrier du Bas-Canada (Montréal), 16 oct. 1819.— La Gazette de Québec, 3 janv. 1820.— Quebec Mercury, 5 mars 1816, 12 oct. 1819.— Michel Cauchon, Jean-Baptiste Roy-Audy, 1778–c.1848 (Québec, 1971).— Langdon, Canadian silversmiths, 65.— Gérard Morisset, Évolution d’une pièce d’argenterie (Québec, 1943), 6s.— Traquair, Old silver of Quebec.— Marius Barbeau, « Anciens orfèvres de Québec », La Presse, 1er juin 1935 : 73.— E. A. Jones, « Old church silver in Canada », SRC Mémoires, 3e sér., 12 (1918), sect.
Robert Derome et José Ménard, « RANVOYZÉ (Ranvoizé), FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/ranvoyze_francois_5F.html.
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Auteur de l'article: | Robert Derome et José Ménard |
Titre de l'article: | RANVOYZÉ (Ranvoizé), FRANÇOIS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1983 |
Année de la révision: | 1983 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |