RANSONNET, SYLVESTRE-FRANÇOIS-MICHEL, prêtre des Missions étrangères, originaire de l’évêché de Liège, Pays-Bas autrichiens (Belgique), décédé probablement dans son pays natal après 1743.
Sylvestre-François-Michel Ransonnet était membre du séminaire des Missions étrangères de Paris lorsqu’il séjourna à Rome, pour seconder Mgr Dosquet*, procureur des Missions étrangères auprès du Saint-Siège depuis la fin de l’année 1726. C’est vraisemblablement durant ce séjour et grâce à l’influence de Mgr Dosquet, son « proche parent », que Ransonnet avait obtenu le titre de protonotaire apostolique qu’on lui attribuera par la suite. Revenu à Paris en 1728, il fut nommé directeur du séminaire des Missions étrangères le 27 mai 1729, alors qu’il n’était pas encore ordonné. Les directeurs du séminaire s’étaient préalablement assurés, comme le mentionne l’acte de réception, que Ransonnet avait l’intention de ne « jamais quitter l’état ecclésiastique », mais que si cela devait arriver, « il cesserait aussitôt d’être directeur du séminaire ». Entre-temps, à la demande de Mgr Dosquet, il avait fait imprimer à Avignon La vie de la sœur Bourgeois [...]. Cette biographie dut être rédigée soit d’après des notes de Mgr Dosquet, qui avait été, de 1721 à 1723, aumônier de la Congrégation de Notre-Dame, à Montréal, soit d’après une autre biographie écrite par l’abbé Charles de Glandelet*.
Ransonnet partit pour le Canada à la fin de mai 1734, en compagnie de Mgr Dosquet, devenu évêque de Québec depuis 1733, à la suite de la démission de Mgr de Mornay. À peine arrivé, Ransonnet fut ordonné prêtre le 18 septembre 1734 ; peu après, en octobre, l’évêque de Québec demanda au ministre Maurepas d’octroyer gratuitement à son parent des lettres de naturalisation, avec faculté de jouir des bénéfices ecclésiastiques. Ransonnet n’obtiendra ces lettres qu’en avril 1738.
Ayant occupé le poste de directeur du séminaire des Missions étrangères à Paris, il était naturel que Ransonnet exerçât une fonction au séminaire de Québec, où il se rendait. Rien n’indique quel fut son emploi au début, si ce n’est la recommandation des directeurs de Paris « qu’il fallait le charger de la procure du temporel » du séminaire de Québec, puisqu’il avait occupé cette charge au séminaire de Paris. Quoi qu’il en soit, non seulement Ransonnet fut agrégé, mais, dès son arrivée, il fut l’un des directeurs de la maison, signant comme tel les délibérations du conseil. En plus, il fut supérieur ecclésiastique de l’Hôtel-Dieu de Québec durant cinq ans, à partir de 1735. Cependant, nulle part on ne voit qu’il ait été procureur en titre du séminaire. Il fut plutôt le substitut du supérieur François-Elzéar Vallier, qui séjourna en France de l’automne de 1739 à l’été de 1741. Par ailleurs, les directeurs du séminaire de Paris, appréhendant la mort possible de Vallier, qui souffrait d’une très grave maladie, avaient déjà recommandé, dès le 10 mai 1739, son remplacement par Ransonnet. C’est sans doute ce qui explique que Mgr de Lauberivière [Pourroy*], successeur de Mgr Dosquet, démissionnaire, écrivit à Ransonnet qu’il comptait loger au séminaire à son arrivée et lui demandait de lui préparer une chambre. De même, après la mort prématurée du jeune évêque, Ransonnet assista, avec le procureur du séminaire, Balthazar André, à l’inventaire de ses effets.
En 1740, les relations entre le séminaire et le chapitre de Québec étaient très tendues à propos de leurs droits et privilèges réciproques sur la cathédrale ; Ransonnet avait reçu assez cavalièrement deux chanoines venus l’interrompre durant l’office des vêpres pour lui demander d’utiliser les élèves du séminaire comme enfants de chœur à la levée du corps de Mgr de Lauberivière. Le chapitre sévit pour cette offense et Ransonnet se soumit de bonne grâce à la pénitence imposée. Était-il lui-même chanoine ou remplaçait-il encore là l’abbé Vallier, théologal du chapitre » Nous n’avons pas trouvé la réponse. Toutefois, c’est durant cette même année, qu’ayant découvert dans le fond de la procure du séminaire une liasse de documents concernant le chapitre, il prit sur lui de les remettre tout bonnement aux mains des chanoines. Ces derniers s’en serviront plus tard pour intenter des procédures contre le séminaire et l’évêque [V. Charles-Antoine Godefroy de Tonnancour ; Jean-Félix Récher].
Ransonnet, qui était faible de santé, dut réduire ses activités peu avant de quitter le Canada à l’automne de 1743, un peu sur les instances de son père ; il retourna aux Pays-Bas autrichiens et on perd sa trace par la suite.
ASQ, Chapitre, 129, 202 ; Évêques, 202 ; Grand livre de délibération, 1734–1736 ; Lettres, M, 85, 102 ; Paroisses de Québec, 6 ; Polygraphie, XXIII : 27 ; Séminaire, XIV : 4 ; Séminaire, LXXVIII : 18.— P.-G. Roy, Inv. jug. et délib.,1717–1760, III : 253.— Gosselin, L’Église du Canada jusqu’à la conquête, II.— Albert Jamet, Marguerite Bourgeoys, 1620–1700 (2 vol., Montréal, 1942).— Adrien Launay, Mémorial de la Société des Missions étrangères (2 vol., Paris, 1912–1916), II : 543.— J.-E. Roy, Notes sur Mgr de Lauberivière, BRH, I (1895) : 6s.— Henri Têtu, Le chapitre de la cathédrale de Québec et ses délégués en France, BRH, XV (1909) : 205.
Honorius Provost, « RANSONNET, SYLVESTRE-FRANÇOIS-MICHEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/ransonnet_sylvestre_francois_michel_3F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |