PIOT DE LANGLOISERIE, CHARLES-GASPARD, soldat, major et lieutenant à Montréal et à Québec, chevalier de Saint-Louis, baptisé vers 1655 à Hanion, évêché de Chartres, fils de Martin Piot de Langloiserie et d’Anne Petit, inhumé à Québec le 21 février 1715.
Piot de Langloiserie arrive en Nouvelle-France en 1691 comme capitaine d’une compagnie du détachement des troupes de la marine. L’année suivante, après la mort de Jacques Bizard*, Frontenac [Buade*] le nomme major de Montréal avec « Le pouvoir de commander en l’absence du Gouverneur comme Lavoit le feu sr Bizard ». Un brevet, daté du 15 avril 1695, confirme sa nomination ; en même temps, Louis XIV, informé « de la valeur expérience et bonne conduite du Sr de Langloiserie », le nomme commandant à Montréal en l’absence de Callière et de Rigaud de Vaudreuil. En 1697, Langloiserie obtient un congé de traite d’un an et, l’année suivante, passe en France.
Le 28 mai 1699, le roi signe les provisions nommant le sieur de Langloiserie major à Québec à la place de François de Galiffet*. Peu de temps après, « des gens malintentionnés » l’accusent « d’insolence dans le service ». Le militaire, « fort protégé de Monsieur de Callières », selon Vaudreuil, est immédiatement défendu par le gouverneur qui assure « que l’on ne peut pas avoir servi avec plus d’activité, de zèle et d’affection [...] et qu’il faut que sa grande exactitude lui ait attiré ces mauvais offices par des gens qui n’aiment pas qu’on leur fasse leur devoir ». Ce panégyrique n’empêche pas le roi de refuser les demandes subséquentes de Langloiserie, telles la lieutenance à Trois-Rivières et une place de garde de la marine pour son fils ; pourtant presque chaque lettre de Callière contient des demandes pour Langloiserie. En 1700, par exemple, il le propose comme commandant à Chambly mais le poste n’est créé que quelques années plus tard. Vers le même temps, il lui obtient la faculté de « commander dans Québec preferablement aux Capitaines d’Infanterie ».
Enfin, le 1er juin 1703, Langloiserie reçoit la lieutenance de roi à Québec en considération « du témoignage avantageux que vous [Callière] avez rendu de la bonne conduite [...] de Langloiserie ». Mais cette nomination ne le satisfait pas et il quémande encore des augmentations d’appointements et des privilèges pour ses fils. Il demeure la cible de critiques sévères, celle, par exemple, d’avoir « cherché à Luy [Vaudreuil] rendre de mauvais officiers icy », mais le ministre se croit obligé de lui rendre un témoignage d’estime.
Enfin, couronnement de sa carrière, Piot de Langloiserie reçoit, le 24 juin 1705, la croix de Saint-Louis. Ses demandes continuent toutefois d’affluer dans la métropole accompagnées de témoignages d’estime et de considération, ce qui l’aide à obtenir en 1710 une autre augmentation d’appointements et une commission d’enseigne pour son fils.
En 1691 Piot de Langloiserie avait épousé Marie-Thérèse Dugué de Boisbriand, fille de Michel-Sidrac Dugué* de Boisbriand, seigneur de Mille-Îles. En 1706, Piot avait acheté de Jean-Sidrac Dugué, son beau-frère, le fief de l’île Sainte-Thérèse. Le 5 mars 1714, Vaudreuil lui concède ainsi qu’à Jean Petit la seigneurie des Mille-Îles.
Piot de Langloiserie mourut à Québec le 21 février 1715. De son mariage avec Marie-Thérèse Dugué il eut 11 enfants, notamment : Marie-Charlotte qui eut un fils de Pierre Ruette d’Auteuil de La Malotière ; Louis qui fit, semble-t-il, carrière en Louisiane ; Suzanne qui se maria à Jean-Baptiste Céloron de Blainville.
AN, Col., B, 17, 19, 20, 22, 23, 25, 27, passim ; Col., C11A, 12, 13, 16, 17, passim.— Correspondance de Frontenac (1689–1699), RAPQ, 1927–28 : 165, 166, 195.— Correspondance de Vaudreuil, RAPQ, 1938–39 : 16–179 ; 1939–40 : 355–463 ; 1942–43 : 399–443 ; 1946–47 : 3, 371–460 ; 1947–48 : 137–339.— Lettre du gouvernement de Callière au ministre, 7 novembre 1700, BRH, XXXIV (1928) : 746–751.— Taillemite, Inventaire analytique, série B, I.— Fauteux, Les chevaliers de Saint-Louis, 97.— P.-G. Roy, Les officiers d’état-major ; La famille Du Gué de Boisbriand (Lévis, 1918) ; Charles-Gaspard Piot de Langloiserie, BRH, XII (1906) : 38–40.
Nive Voisine, « PIOT DE LANGLOISERIE, CHARLES-GASPARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/piot_de_langloiserie_charles_gaspard_2F.html.
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Auteur de l'article: | Nive Voisine |
Titre de l'article: | PIOT DE LANGLOISERIE, CHARLES-GASPARD |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
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