PIOT DE LANGLOISERIE (L’Angloiserie), MARIE-MARGUERITE, dite Saint-Hippolyte, sœur de la Congrégation de Notre-Dame, supérieure de la communauté (supérieure générale), née à Varennes, près de Montréal, le 11 février 1702, fille de Charles-Gaspard Piot* de Langloiserie et de Marie-Thérèse Dugué de Boisbriand, décédée à Montréal le 10 février 1781.
Marie-Marguerite Piot de Langloiserie appartenait à deux familles de l’élite de la société canadienne. Son père fut lieutenant de roi à Québec et chevalier de l’ordre de Saint-Louis, et son grand-père maternel, Michel-Sidrac Dugué* de Boisbriand, avait été l’un des premiers seigneurs de la région de Montréal. En 1721, Marie-Marguerite entra au noviciat de la congrégation à Montréal en même temps que Charlotte-Angélique, son aînée de six ans. Sous le nom de sœur Sainte-Rosalie, cette dernière fut membre de la communauté durant 23 ans et mourut le 1er mars 1744, sept ans avant l’élection de sa sœur comme supérieure de la communauté.
C’est sous des auspices favorables que s’ouvrit en 1751 le premier mandat de sœur Saint-Hippolyte à la direction de la congrégation. La santé des sœurs y était meilleure, aucun décès n’ayant été enregistré depuis près de deux ans, alors qu’il y en avait eu 19 au cours des quatre années précédentes. La paix et l’union régnaient dans la communauté, et les autorités religieuses et civiles, en France comme au Canada, soutenaient l’institut de maintes façons. Cependant les six premières années de sœur Saint-Hippolyte comme supérieure ne furent marquées par aucun événement majeur, vu la reprise des hostilités entre la France et l’Angleterre en Amérique. Quand sœur Saint-Hippolyte reprit le gouvernement de l’institut en 1763, succédant à Marie-Angélique Lefebvre* Angers, dite Saint-Simon, le traité de Paris était signé. Comme pour manifester sa volonté de poursuivre son œuvre malgré le changement définitif de régime, la congrégation jeta aussitôt les fondements d’une nouvelle mission à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (Saint-François-de-Montmagny). À cette occasion, se manifesta la gêne extrême de la communauté. Mais, dès l’année suivante, les paroissiens de Saint-François et leur curé, Pierre-Laurent Bédard, firent donation aux sœurs d’un couvent bâti pour elles et leurs pensionnaires.
En fait, l’œuvre de Marguerite Bourgeoys* était sauvée. Pendant que la supérieure se préoccupait de régler les affaires de la congrégation en France, conformément aux ententes entre les couronnes française et anglaise, et qu’elle se résignait à vendre certaines terres pour améliorer la situation financière de la communauté, les sœurs continuaient à dispenser l’instruction aux petites filles à Montréal et dans les missions environnantes de Pointe-aux-Trembles, Lachine, Saint-Laurent, Boucherville, Laprairie (La Prairie) et du Lac-des-Deux-Montagnes (Oka). Dans la région de Québec, les religieuses étaient à l’œuvre dans les missions de Champlain, Sainte-Famille, île d’Orléans, et Pointe-aux-Trembles (Neuville). Elles n’avaient pas encore repris celle de la basse ville de Québec, tandis que la mission de Château-Richer, fondée par Marguerite Bourgeoys elle-même en 1689, ne devait jamais être rétablie. Quant à celle de Louisbourg, île du Cap-Breton, qui survivait à La Rochelle, France, depuis la déportation des missionnaires en 1758, elle s’éteignit avec la mort des deux dernières missionnaires, Marie-Marguerite-Daniel Arnaud*, dite Saint-Arsène, en 1764, et Marie Robichaud, dite Saint-Vincent-de-Paul, en 1766.
À la fin du second mandat de sœur Saint-Hippolyte comme supérieure, alors qu’elle fut remplacée par Marie-Josèphe Maugue-Garreau, dite de l’Assomption, la communauté avait franchi la période de transition que connut toute institution canadienne après la Conquête. L’événement était d’importance. Désormais la Congrégation de Notre-Dame ne pouvait plus douter de son avenir.
ACND, Fichier général ; Personnel, III ; Registre général.— ANQ-M, État civil, Catholiques, Sainte-Anne (Varennes), 11 févr. 1702.— Lemire-Marsolais et Lambert, Hist. de la CND de Montréal, IV ; V.— M. Trudel, L’Église canadienne, II : 333–349.
Andrée Désilets, « PIOT DE LANGLOISERIE (L’Angloiserie), MARIE-MARGUERITE, dite Saint-Hippolyte », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/piot_de_langloiserie_marie_marguerite_4F.html.
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Auteur de l'article: | Andrée Désilets |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |