OGILVIE (Ogilvy), JAMES, officier et administrateur colonial, né vers 1740, probablement en Écosse ; il épousa une prénommée Penelope ; décédé le 14 février 1813 à Londres.

James Ogilvie commença sa carrière militaire comme enseigne dans le 1er régiment d’infanterie, le 21 septembre 1756 ; puis, en mars 1757, il fut muté au 4e d’infanterie et obtint sa lieutenance le 20 décembre. De 1759 à 1762, il participa aux campagnes de l’armée britannique dans les Antilles. De retour en Grande-Bretagne, il fut nommé capitaine le 30 mars 1764. Le 4e régiment fut envoyé à Boston en juin 1774, et Ogilvie fut passablement actif au cours de la Révolution américaine ; il participa, en particulier, à la bataille de l’île Long (New York), de même qu’à celles de Brandywine et de Germantown, en Pennsylvanie. En 1778, son navire fut pris par les Français au large de l’île Sainte-Lucie. Fait prisonnier, Ogilvie fut amené en France et il retrouva son régiment, en Irlande, en 1780. Le 20 novembre 1782, il reçut le grade de colonel d’armée.

Le 4e d’infanterie fut cantonné à Halifax en 1787 ; à son arrivée, Ogilvie fut fait général de brigade, chargé du commandement dans le district militaire de la Nouvelle-Écosse (qui comprenait aussi le Nouveau-Brunswick). On sait peu de chose de ses relations avec le lieutenant-gouverneur John Parr*. Quant à celles qu’il entretenait avec le lieutenant-gouverneur John Wentworth, elles furent tendues, surtout à cause de l’empiètement de leurs juridictions. Après l’éclatement des hostilités entre la Grande-Bretagne et la France en 1793, Ogilvie, conformément aux instructions de Londres, organisa une expédition contre les îles Saint-Pierre et Miquelon ; formée d’hommes du 4e et du 65e d’infanterie ainsi que du Royal Regiment of Artillery, cette expédition était accompagnée d’une frégate et de plusieurs navires armés. De concert avec un détachement de Terre-Neuve, on attaqua, le 14 mai, la colonie française mal défendue, qui se rendit sans tirer un seul coup de feu. Ogilvie retourna à Halifax le 20 juin avec 570 prisonniers comprenant des fonctionnaires, des soldats et des pêcheurs ; les insulaires qui étaient demeurés sur, place furent déportés l’année suivante en Nouvelle-Ecosse et dans les îles Anglo-Normandes. Le 12 octobre 1793, du seul fait de l’ancienneté, Ogilvie fut promu major général.

En 1794, le prince Edward Augustus devint commandant en chef du district militaire de la Nouvelle-Écosse ; Ogilvie (qui fut promu lieutenant général le 1er janvier 1798) servit pendant quatre ans sous ses ordres, jusqu’au moment où, au printemps de 1798, on lui ordonna d’agir à titre d’administrateur de l’île du Cap-Breton. Voulant rassurer Ogilvie, le duc de Portland, secrétaire d’État à l’Intérieur, décrivit cette île comme un « important poste avancé des possessions nord-américaines de Sa Majesté ». Ogilvie partit pour Sydney, la capitale, le 20 juin 1798, mais le naufrage de son navire, au large de l’île Scatarie, fit qu’il n’y parvint que le 29.

À son arrivée, Ogilvie remplaça David Mathews* et devint le second administrateur de l’île en l’absence du lieutenant-gouverneur William Macarmick. Fondée en 1784, la colonie avait connu plusieurs luttes politiques serrées et une lente croissance économique. Mathews avait envenimé une situation politique difficile en s’aliénant et en emprisonnant des membres du Conseil exécutif, comme William McKinnon, Ranna Cossit et Ingram Ball. Ogilvie avait pour mandat d’enquêter sur ces disputes et d’y mettre un terme. Il entreprit immédiatement son enquête, qui dura tout au long de son séjour d’un an, et en vint bientôt à la conclusion que Mathews était la principale source de mécontentement. Il fut incapable, cependant, de prouver que Mathews était coupable de quelque méfait que ce fût et relâcha tous les conseillers emprisonnés, à l’exception de McKinnon, qui avait besoin d’être défendu par un avocat. Or, Mathews, seul avocat de la colonie, refusa de le représenter. Ogilvie ne put engager un solliciteur général en Nouvelle-Écosse, lequel aurait pu agir à titre d’avocat de la défense, mais McKinnon s’arrangea pour accorder son appui politique à Mathews, en retour de l’abandon des accusations portées contre lui Troublé par ces événements, Ogilvie chercha à quitter la colonie le plus tôt possible.

Le principal apport d’Ogilvie au progrès de l’île du Cap-Breton consista à y faire venir 150 hommes de troupe pour la protection de la colonie, sans défense depuis 1793 ; à organiser la milice coloniale après que Macarmick n’eut rien fait en ce sens (bien que cette réalisation restât largement théorique) ; à améliorer les ouvrages défensifs du port de Sydney ; et à mettre en valeur les mines de charbon. Mathews avait harcelé James Miller, le surintendant des mines, au moment où celui-ci commençait à creuser une nouvelle galerie ; il était allé jusqu’à l’emprisonner. Ogilvie libéra Miller et, malgré le manque de main-d’œuvre, autorisa le creusage de la galerie.

À la suite de la nomination de son successeur, le général de brigade John Murray*, Ogilvie rentra à Halifax en mai 1799, où il exerça les fonctions de commandant en chef intérimaire en attendant le retour du duc de Kent [Edward Augustus], en septembre. Il prit alors sa retraite du service actif, mais fut nommé colonel du 89e d’infanterie le 28 mars 1801 ; il permuta, avec le même grade, au 32e d’infanterie le 4 septembre 1802, puis il fut promu automatiquement général le 25 septembre suivant.

À considérer sa carrière canadienne, James Ogilvie se révèle comme un soldat honnête mais sans imagination. Le lieutenant-gouverneur Wentworth le jugeait lent et sans esprit d’entreprise ; l’historien Harry Piers considère qu’il fut « un homme prudent, non populaire, qui n’eut point la grande influence ni le génie constructif de son successeur [Edward Augustus] ».

Robert J. Morgan

PRO, CO 217/113–121 ; WO 25/747 (mfm aux PANS).— Harry Piers, The evolution of the Halifax fortress, 1749–1928, G. M. Self et al., édit. (Halifax, 1947).— Akins, Hist. of Halifax City, 123.— T. W. Smith, « Halifax and the capture of St. Pierre in 1793 », N.S. Hist. Soc., Coll., 14 (1909) : 80–105.

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Robert J. Morgan, « OGILVIE (Ogilvy), JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/ogilvie_james_5F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
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