MORIN, LOUIS-SIMÉON, avocat et homme politique, né à Lavaltrie, dans le Bas-Canada, le 20 janvier 1831, du mariage de Joseph Morin, cultivateur, et de Félicité Peltier, nièce de Salomon Juneau*, le fondateur de Milwaukee, Wisconsin, décédé célibataire à Lavaltrie, Qué., le 7 mai 1879.
Louis-Siméon Morin fit ses études classiques, de 1841 à 1849, au collège de L’Assomption, pour ensuite se former à la profession d’avocat dans l’étude de Côme-Séraphin Cherrier* et d’Antoine-Aimé Dorion*. Il fut admis au Barreau du Bas-Canada en 1853 et il forma une société à Montréal avec Gédéon Ouimet* et Louis-Wilfrid Marchand. Très jeune, il brilla au prétoire par son éloquence et son habileté, surtout dans les procès criminels. Il collabora à la Patrie, journal qui parut à Montréal de 1854 à 1858 pour appuyer modérément la coalition libérale-conservatrice.
Aux élections générales de 1854, dans la circonscription de L’Assomption, Louis-Siméon Morin mena une lutte brillante mais sans succès contre le candidat prestigieux du « parti rouge », Joseph Papin* ; il fut élu sans concurrent député de Terrebonne aux élections générales de 1857 et, en 1860, il entrait comme solliciteur général pour le Canada-Est dans le cabinet de John Alexander Macdonald* et de George-Étienne Cartier. Au cours de l’élection qui, à l’époque, était nécessaire après l’entrée d’un député dans un cabinet, les adversaires du gouvernement représentés par Godefroy Laviolette* lui firent une lutte très violente dont il sortit vainqueur, mais il fut défait aux élections de 1861, dans Terrebonne, par Louis Labrèche-Viger. Il se présenta alors dans Laval où il triompha de Joseph-Hyacinthe Bellerose*. En 1863, Morin fut de nouveau défait dans Terrebonne par Louis Labrèche-Viger.
En 1865, le gouvernement le nomma secrétaire français de la commission de codification des lois du Bas-Canada en matières civiles pour remplacer Joseph-Ubalde Beaudry élevé au poste de commissaire à la suite de la mort du juge Augustin-Norbert Morin*. Il remplit cette fonction jusqu’à ce que la commission termine sa tâche à la veille de la naissance de la Confédération, en 1867 [V. René-Édouard Caron]. Il vécut ensuite à Lavaltrie en dehors de la vie publique. Le 27 juillet 1871, le gouvernement du Québec le nommait, en même temps que Joseph-Octave Désilets, protonotaire conjoint de la Cour supérieure et greffier de la couronne pour le district de Joliette. Il mourut à Lavaltrie le 7 mai 1879.
Dans Souvenirs et biographies, 1870–1910, Laurent-Olivier David*, tout en faisant un grand éloge des talents de Morin, l’a jugé ainsi : « Devenu ministre à l’âge de vingt-huit ans, entouré d’amis et d’admirateurs, il lui manqua, pour continuer à s’illustrer et à honorer son pays les habitudes de tempérance, de travail et l’amour du devoir qu’il avait perdus dans le brouhaha politique. Il montra qu’il avait plus de talent que de caractère ; ses meilleurs amis furent consternés, le peuple désappointé. »
La Minerve (Montréal), 13 mai 1879.— La Patrie (Montréal), 1854–1858.— Beaulieu et Hamelin, Journaux du Québec, 135.— Dom. ann. reg., 1879, 415s.— L.-O. David, Souvenirs et biographies, 1870–1910 (Montréal, 1911), 49–54.— Anastase Forget, Histoire du collège de L’Assomption (Montréal, [1933]), 541.
J.-C. Bonenfant, « MORIN, LOUIS-SIMÉON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/morin_louis_simeon_10F.html.
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Auteur de l'article: | J.-C. Bonenfant |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
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