MīMīY (Gabriel Coté, Mee-may, Pigeon), chef d’une bande de Sauteux, né probablement près du lac du Cygne (Manitoba), décédé le 12 décembre 1884 à la réserve de Cote (Saskatchewan).

Fils d’un sang-mêlé francophone et d’une Sauteuse, Gabriel Coté était un chasseur de renom ; vers 1850, il avait rassemblé autour de lui un petit groupe de sang-mêlé anglophones et de Sauteux. Coté et sa bande vivaient près de la rivière du Cygne et faisaient du commerce au fort Pelly (Fort Pelly, Saskatchewan), poste de la Hudson’s Bay Company sur le haut de la rivière Assiniboine. Chasseurs de la forêt avant tout, Coté et sa bande avaient néanmoins commencé, vers la fin de la décennie 1860, à passer une partie de l’année dans les plaines,

La Hudson’s Bay Company reconnaissait Coté comme le principal chef de la région de la rivière du Cygne ; c’est en cette qualité qu’on le signala aux fonctionnaires du gouvernement canadien Alexander Morris, David Laird* et William Joseph Christie* qui, en septembre 1874, se rendirent au fort Qu’Appelle (Fort Qu’Appelle) pour conclure un traité avec les Indiens de la région. Ces commissaires en vinrent à considérer Coté comme le principal chef de tous les Sauteux ; mais ni les Sauteux des lacs à la Plume ni ceux de la rivière Qu’Appelle ne le reconnaissaient comme leur porte-parole ou leur chef, et c’est un point qu’ils établirent clairement au conseil. De fait, ces groupes se méfiaient de Coté à cause des rapports qu’il avait avec la Hudson’s Bay Company et parce qu’il était disposé à collaborer avec les fonctionnaires du gouvernement. À l’ouverture des négociations en vue du traité, les Sauteux de la Qu’Appelle auraient, dit-on, menacé Coté de mort, puis l’auraient confiné dans sa tente ; ils voulaient ainsi faire connaître au gouvernement canadien leur mécontentement au sujet de la vente de Rupert’s Land que la Hudson’s Bay Company lui avait faite en 1870. Les Sauteux considéraient que cette terre appartenait aux Indiens, et Paskwāw, un de leurs chefs, exigea que l’argent versé à la Hudson’s Bay Company par le gouvernement leur fût remis. Les commissaires expliquèrent que le gouvernement canadien reconnaissait le droit des Indiens sur cette terre et qu’il voulait conclure un traité qui satisferait à bon droit leurs revendications. Ils expliquèrent aussi que la Hudson’s Bay Company avait également des droits sur cette terre et que le gouvernement devait traiter de façon aussi équitable la compagnie et les Indiens. Il semble que les Sauteux jugèrent cette réponse satisfaisante, et Coté reçut la permission de signer le traité no 4, mais au nom de sa bande seulement.

Coté retourna dans la région de la rivière du Cygne et choisit, pour sa réserve, un emplacement à 20 milles en aval du fort Pelly. L’endroit ne plut pas à un certain nombre des chasseurs de la forêt, et environ un tiers de sa bande alla se joindre aux Sauteux qui vivaient sur les bords de la rivière Shoal (Manitoba). Coté, comme le reste de sa bande, environ 270 membres, resta dans la réserve qu’il avait choisie et s’y adonna à l’agriculture jusqu’à sa mort, en 1884.

La considération dont il jouissait auprès des Blancs, Gabriel Coté la devait en grande partie à sa capacité de bien s’entendre avec eux. Ses relations avec la Hudson’s Bay Company expliquent pourquoi les commissaires chargés de conclure un traité le considérèrent à tort comme le principal chef sauteux ; son empressement à collaborer tant avec la compagnie qu’avec les fonctionnaires du gouvernement lui valut la méfiance d’autres chefs sauteux. Une tradition orale, qui a encore cours aujourd’hui chez certaines bandes de Sauteux, désigne Coté comme un « chef de la compagnie », quelqu’un, en d’autres mots, qui devait son rang à la Hudson’s Bay Company. Le fait qu’il était prêt à accepter un nouveau mode de vie amena ceux qui voulaient conserver les anciennes coutumes à rejeter son autorité.

John L. Tobias

APC, RG 10, B3, 3 614, file 4 063 ; 3 625, file 5 489 ; 3 642, file 7 581 ; 3 654, file 8 904 ; 3 716, file 22 541.— Canada, Parl., Sessional papers, 1883, IV, no 5.— Morris, Treaties of Canada with the Indians.— A. J. Ray, Indians in the fur trade : their role as trappers, hunters, and middlemen in the lands southwest of Hudson Bay, 1660–1870 (Toronto et Buffalo, N. Y., 1974).

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John L. Tobias, « MĪMĪY (Mee-may) (Gabriel Coté, Pigeon) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mimiy_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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