McGREGOR, JAMES DRUMMOND, homme d’affaires, homme politique et fonctionnaire, né le 1er septembre 1838 à New Glasgow, Nouvelle-Écosse, fils de Roderick McGregor et de Janet Chisholm et cousin de James Gordon MacGregor ; le 12 décembre 1867, il épousa à Halifax Elizabeth A. McColl (décédée en 1891), et ils eurent trois enfants, puis le 11 octobre 1894 à Montréal, Roberta Ridley ; décédé le 4 mars 1918 à New Glasgow.
James Drummond McGregor naquit dans une famille de marchands solidement établie à New Glasgow. Son grand-père et homonyme, le révérend James Drummond MacGregor*, avait été l’un des premiers ministres presbytériens du comté de Pictou. Fervent presbytérien lui-même, McGregor serait conseiller presbytéral et œuvrerait durant la plus grande partie de sa vie dans des organisations telles la Lord’s Day Alliance et la British and Foreign Bible Society. En 1830, son père et son oncle, Roderick et James McGregor, avaient ouvert un commerce de gros et de détail. Ils avaient mis fin à leur association en 1843 et James s’était lancé dans la quincaillerie. Par la suite, Roderick eut une entreprise d’approvisionnement, de commerce général et d’expédition, la R. McGregor and Sons, à laquelle ses deux fils, James Drummond et Peter Archibald, étaient associés. Elle prit rapidement de l’expansion. Lorsque James Drummond succéda à son père en tant qu’associé principal, les McGregor étaient l’une des deux plus riches familles de la région de New Glasgow.
Au début des années 1880, à cause du déclin du commerce maritime, sur lequel reposait son entreprise, McGregor décida de diversifier ses intérêts. Il acheta 10 000 $ d’actions de la Nova Scotia Steel Company Limited en 1882, au moment où elle fut constituée juridiquement, et en devint ainsi l’un des plus gros actionnaires. Cette société avait été fondée par deux métallurgistes de New Glasgow, Graham Fraser et George Forrest McKay, qui n’avaient pas eux-mêmes assez de capital pour construire ce qui allait être la première usine d’acier brut au Canada. La compagnie était dotée d’un capital de 150 000 $ ; McGregor et d’autres marchands de New Glasgow fournirent 55 000 $, Fraser et ses associés, 40 000 $, et le solde de la somme nécessaire pour bâtir la nouvelle aciérie et acheter l’équipement fut versé par divers autres bailleurs de fonds, dont John Fitzwilliam Stairs*, de Halifax. En raison de sa forte contribution, McGregor fut le premier à occuper la présidence de la Scotia (c’est ainsi qu’on désignerait la compagnie par la suite). Toutefois, le directeur général, Fraser, en vint à désapprouver ses méthodes. Selon lui, McGregor était un marchand trop conservateur pour être un industriel et, quelquefois, il était tout bonnement incompétent. Le conflit se régla seulement en 1889, quand Fraser remplaça McGregor à la présidence.
Libéré de ses fonctions à la direction, McGregor se tourna vers la politique. Son expérience de la chose publique était déjà longue. Nommé en 1860 commissaire d’école du district sud du comté de Pictou, il était devenu l’un des juges de paix du comté dix ans plus tard et le quatrième maire de New Glasgow en 1879. Il fut élu en 1890 député libéral du comté de Pictou à l’Assemblée de la Nouvelle-Écosse. En 1894, il sollicita sans succès un deuxième mandat, mais il remporta la victoire en 1897 et siégea à l’Assemblée jusqu’en 1900, année où il démissionna pour tenter sa chance sur la scène fédérale. Défait dans Pictou par le gouvernement libéral de sir Wilfrid Laurier aux élections générales de 1900, il fut nommé au Sénat en avril 1903. Un de ses parents par alliance, James William Carmichael*, avait occupé le même siège juste avant lui. Cependant, McGregor passait le plus de temps possible à New Glasgow car il ne se sentait pas à l’aise à Ottawa.
Peu après avoir accédé au Sénat, McGregor tenta de reconquérir la présidence de la Scotia. Six ans auparavant, Graham Fraser avait pris le poste de vice-président pour permettre à John Fitzwilliam Stairs d’occuper celui de président. En novembre 1903, après un différend d’ordre financier avec les autres membres du conseil d’administration, Fraser quitta la Scotia. McGregor était alors vice-président. Après la mort subite de Stairs en septembre 1904, il estima avoir droit à la présidence. Selon la presse financière, il était le candidat qui avait les meilleures chances. Durant des mois, avec les administrateurs de New Glasgow qui l’appuyaient, il lutta contre les administrateurs de Halifax, qui favorisaient leur concitoyen Robert Edward Harris*, avocat et vice-président d’une société fondée par Stairs, la Royal Securities Corporation Limited. Les gens de Halifax, trouvant McGregor incompétent en tant qu’industriel et financier, firent tout pour empêcher sa nomination. Apprenant finalement que « [sa] candidature au poste de président ne convenait pas », McGregor, consterné, répliqua qu’il aurait « aimé la présidence, même pour une courte période ».
Après cet échec, James Drummond McGregor retourna au Sénat et à ses nombreuses activités publiques et religieuses. La mort d’Alfred Gilpin Jones* en mars 1906 lui fit espérer qu’il serait nommé lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, mais à son grand dépit, cet honneur échut à Duncan Cameron Fraser*, lui aussi de Pictou. Fraser décéda en septembre 1910, et McGregor reçut enfin, dans le mois suivant, la récompense qu’il convoitait. La Gazette de Montréal nota qu’il était un « homme discret, modeste et capable dont l’élévation [venait] honorer les qualités de citoyen ». D’après son journal personnel, il goûta, jusqu’à la fin de son mandat en 1915, le décorum qui entourait ses fonctions. Dans les dernières années de sa vie, il se consacra surtout à ses activités publiques, tout en continuant de participer aux réunions du conseil d’administration des entreprises auxquelles il s’était associé, dont Scotia.
PANS, MG 1, 168, dossier 8 ; MG 2, 1242–1249 ; RG 2, 58.— J. M. Cameron, Industrial history of the New Glasgow district ([New Glasgow, N.-É., 1960]).— L. D. McCann, « The mercantile-industrial transition in the metals towns of Pictou County, 1857–1931 », Acadiensis (Fredericton), 10 (1980–1981), n° 2 : 29–64.— Nova Scotia Steel Company, Reports of directors and financial statements, 1883–1910 (s.l., s.d. ; exemplaire aux PANS, Library).
Gregory P. Marchildon, « McGREGOR, JAMES DRUMMOND », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mcgregor_james_drummond_14F.html.
Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique:
Permalien: | http://www.biographi.ca/fr/bio/mcgregor_james_drummond_14F.html |
Auteur de l'article: | Gregory P. Marchildon |
Titre de l'article: | McGREGOR, JAMES DRUMMOND |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
Année de la révision: | 1998 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |