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MAUNSELL, GEORGE JOSEPH, officier dans l’armée et la milice, né le 25 août 1836 près de Rathkeale (république d’Irlande), deuxième des trois fils de George Meares Maunsell et de Mary Josepha Ann Stopford ; le 9 août 1862, il épousa Anna Jane Moony (Mooney), et ils eurent sept enfants ; décédé le 15 janvier 1906 à Torquay, Angleterre.
George Joseph Maunsell fit ses études au Royal Military College d’Angleterre et devint enseigne dans le 15th Foot en mai 1855. Son régiment fut envoyé au Nouveau-Brunswick en 1862, mais Maunsell, alors capitaine, demeura en Grande-Bretagne. Il le rejoignit deux ans plus tard, et au printemps de 1865, jusqu’à l’occupation de Richmond, en Virginie, il accompagna l’armée de l’Union, à laquelle il avait été prêté. Le 29 juin 1865, de retour au Nouveau-Brunswick, il fut nommé au poste d’adjudant général de la milice provinciale, et en novembre, promu au grade de lieutenant-colonel.
Maunsell était tout à fait qualifié pour son nouveau poste. Ayant servi dans l’armée britannique et suivi des cours de génie militaire et de tir, il avait reçu une meilleure formation que la plupart des officiers de milice d’Amérique du Nord britannique. En outre, il avait contribué à la réforme de la milice, travail qu’il poursuivit en qualité d’adjudant général. Au cours du printemps de 1866, il prit part à l’organisation de la défense de la province face à la menace d’une invasion fénienne. Puis, quand la milice du Nouveau-Brunswick passa sous l’autorité du gouvernement fédéral, après la Confédération, il demeura adjudant général. En janvier 1869, la nouvelle milice nationale étant en place [V. Patrick Robertson-Ross*], Maunsell fut nommé adjudant général adjoint du district militaire no 8, celui du Nouveau-Brunswick. Sa nomination déplut dans certains cercles mais fut bien accueillie dans la milice même.
Les nouvelles responsabilités de Maunsell étaient importantes. Non seulement commandait-il la milice, mais l’administration et l’entraînement lui incombaient. Il était bon organisateur, savait gérer sainement et avait l’esprit novateur. Intégrer la milice provinciale dans la structure nationale n’était pas facile ; l’accroissement de ses effectifs, exigé par le système fédéral, suscitait peu d’enthousiasme et engendrait même de la résistance. Maunsell cherchait aussi à transformer les bataillons en des unités bien entraînées et efficaces ; pour y parvenir, il mit sur pied des camps annuels d’entraînement pour les brigades, organisa des simulations de bataille et des démonstrations militaires et encouragea la formation de clubs de tireurs et d’associations régimentaires. En 1875, comme la violence sectaire menaçait d’éclater dans plusieurs centres, les unités de la milice appuyèrent les autorités locales. Ce fut la première fois dans l’histoire de la province qu’elles prêtèrent main forte au pouvoir civil. Deux ans plus tard, les membres du 62nd (St John) Battalion assistèrent les citoyens après l’incendie qui avait ravagé la ville [V. Sylvester Zobieski Earle*]. L’efficacité de la milice en ces occasions attestait la compétence de Maunsell. Il en allait de même des efforts qu’il déploya pour entretenir l’enthousiasme des miliciens pendant les restrictions financières de la fin des années 1870.
Respecté pour ses opinions franches et souvent critiques sur la politique de la milice, Maunsell se vit confier en 1881 le commandement du district militaire no 4 à Ottawa. En 1883, le gouvernement décida d’ouvrir des écoles en vue de constituer une armée régulière. Sir Samuel Leonard Tilley* recommanda la nomination de Maunsell à l’Infantry School Corps. L’année suivante, Maunsell retourna à Fredericton pour y prendre le commandement d’une compagnie de l’Infantry School Corps et pour réintégrer ses fonctions d’adjudant général adjoint du district militaire no 8. On ne tarda pas à constater à quel point l’efficacité et la qualité de l’entraînement de la compagnie lui tenaient à cœur. Pendant la rébellion du Nord-Ouest, en 1885 [V. Louis Riel*], il commanda un contingent de milice qui se tint prêt à intervenir. Ce fut la seule interruption notable aux années de travail routinier mais productif qu’il consacra à l’entraînement.
Déjà inspecteur de l’infanterie de l’est du Canada, Maunsell devint, en septembre 1896, le premier officier commandant du Royal Regiment of Canadian Infantry (tel était le nom que portait depuis 1893 l’Infantry School Corps). Les compagnies qui relevaient de son autorité étaient postées à Fredericton, à Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu), à London et à Toronto. Il devait créer un système régimentaire à partir de ces unités éparpillées, les doter d’une administration commune et y uniformiser les manœuvres et l’instruction. C’était une tâche monumentale et par moments frustrante, car il n’y avait pas d’état-major chevronné ni de précédent dont s’inspirer. En deux ans, toutefois, Maunsell réussit à jeter les bases du commandement sur lesquelles ses successeurs allaient pouvoir bâtir avec confiance. Le 27 juillet 1898, peu avant d’atteindre l’âge de la retraite obligatoire, il démissionna de son poste de commandant du district no 8 au profit de Beaufort Henry Vidal. Un an plus tard, il remit à la New Brunswick Historical Society un document très personnel sur l’histoire de la milice provinciale depuis la Confédération. Ce document révélait la grande satisfaction qu’il avait retirée de ses années de service. Avec la générosité qui le caractérisait, il y signalait les nombreuses personnes qui l’avaient aidé à mener ses tâches à bien.
C’est à bon droit que George Joseph Maunsell a été surnommé le père de la milice du Nouveau-Brunswick, car plus que quiconque, ce fut cet officier populaire et respecté, dont on louait le tact et le leadership, qui lui donna son essor après la Confédération. Il mourut en Angleterre, où il s’était installé après avoir pris sa retraite.
George Joseph Maunsell a publié « The New Brunswick militia » dans New Brunswick Magazine (Saint-Jean), 2 (janv.–juin 1899) : 121–132, 186–195, 239–249, 296–305 ; une photographie figure en regard de la page 121.
Colonial Farmer (Fredericton), 27 nov. 1867.— Morning Freeman (Saint-Jean), 4, 11 févr. 1875, 13 juill. 1876.— Saint John Globe, 20 janv. 1906.— Ken Bell et C. P. Stacey, 100 years : the Royal Canadian Regiment, 1883–1983 (Don Mills [Toronto], 1983).— Biog. rev. of N.B. (Jack).— Canada, Dép. de la Milice et de la Défense, Militia list (Ottawa), 1898 ; Regulations and orders for the active militia, the schools of military instruction, and the reserve militia [...] of the Dominion of Canada (Ottawa, 1870) ; Parl., Doc. de la session, 1869–1872, 1876, 1871, 1881, 1894 (rapports du dép. de la Milice et de la Défense).— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898).— D. R. Facey-Crowther, « Fredericton’s military garrison, 1784–1869 » (texte dactylographié, Fredericton, 1985 ; exemplaire aux UNBL) ; « The New Brunswick militia : 1784–1871 » (thèse de m.a., Univ. of N.B., Fredericton, 1965).— R. C. Fetherstonhaugh et G. R. Stevens, The Royal Canadian Regiment [...] (2 vol., Montréal et London, Ontario, 1936–1967 ; vol. 1 réimpr., Fredericton, 1981), 1.— The Fredericton census of 1871, R. F. Fellows, édit. (Fredericton, 1974).— H. G. Hart, The new annual army list [...] (Londres), 1865–1867.— The New Brunswick militia commissioned officers’ list, 1787–1867, D. R. Facey-Crowther, compil. (Fredericton, 1984).
David R. Facey-Crowther, « MAUNSELL, GEORGE JOSEPH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/maunsell_george_joseph_13F.html.
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Auteur de l'article: | David R. Facey-Crowther |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1994 |
Année de la révision: | 1994 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |