Provenance : Lien
MASSÉ, ÉNEMOND, prêtre, jésuite, missionnaire, né à Lyon le 3 août 1575, fils aîné de François Massé, marchand-boulanger, et de Philippe Bica, fit son entrée dans la Compagnie de Jésus au noviciat d’Avignon, le 22 août 1595, et mourut à Sillery, le 12 mai 1646. Il avait reçu au baptême le nom de Nesmes, qu’il changea en Énemond en se faisant religieux.
Après son noviciat, il enseigna au collège de Tournon (1597–1599), y fut aussi assistant du procureur, tout en commençant ses études théologiques, qu’il termina au collège de Dole en 1602. Après son ordination sacerdotale, on le trouve de nouveau à Tournon, puis au collège de Lyon, comme ministre ou économe, fonction qu’il remplira durant une grande partie de sa vie. En 1609, il quitte la province de Lyon pour devenir compagnon à la cour du père Pierre Coton, confesseur de Henri IV. Rochemonteix, à tort, l’a identifié avec son prédécesseur dans cette charge, le père Imbert de Masso.
En septembre 1610, le père Massé est désigné pour accompagner le père Pierre Biard en Acadie, où il arrive le 22 mai 1611. Dès ce moment, il fait valoir le sens pratique qui le rendra indispensable partout où il passera et lui méritera le surnom de Père Utile. À l’été de 1612, il s’essaie à suivre une famille micmaque à la chasse et peu s’en faut qu’il n’y trouve la mort. Chassé de l’Acadie par Argall, le père Massé est de retour en France en octobre 1613. Il passe un an au collège de Clermont, à Paris, puis il est envoyé comme ministre à La Flèche, jusqu’en 1625. il s’astreint alors à de rudes mortifications pour mériter de retourner en Nouvelle-France. Et en effet, il fait partie du premier groupe de jésuites qui débarque à Québec en 1625. Résidant chez les Récollets, il est chargé par le père Charles Lalemant de mener à bien la construction de Notre-Dame-des-Anges, que les missionnaires commencent d’habiter en 1626. Réduit à la famine avec ses compagnons, il est de nouveau expulsé par les Kirke en 1629.
Après un second séjour à La Flèche, le père Massé se rembarque pour le Canada en 1633. Il réside à Notre-Dame-des-Anges jusqu’en 1642, s’appliquant à toutes les besognes quotidiennes les plus humbles. À partir de 1641, l’âge et la fatigue se faisant sentir davantage, il fait plutôt profiter ses confrères de ses conseils et de son expérience. Pourtant, en 1643, on le trouve encore occupé au soin des Indiens de Sillery, où il apprend le montagnais au père Druillettes. À la fin de 1645, le vieux pionnier de la mission canadienne est réduit à l’inactivité. Il achève paisiblement sa course à Sillery, à l’âge de 70 ans. Un monument, élevé sur son tombeau en 1870, à l’endroit de l’ancienne chapelle encore inachevée au temps de sa mort, rappelle aujourd’hui son souvenir.
Le père Massé a laissé peu d’écrits, maniant évidemment avec plus d’aise les outils que la plume. On connaît trois courtes lettres de lui. Le père Jérôme Lalemant a cité une partie de ses notes spirituelles et nous avons trouvé une copie d’une lettre du père Biard rédigée de sa main.
Champlain, Œuvres (Biggar).— Factum (1614).— JR (Thwaites).— Lescarbot, Histoire (Grant), III.— Campbell, Pioneer priests, II : 49–61.— Charlevoix, Histoire de la N.-F., I : 121–140, 159, 178, 367.— Huguet, Poutrincourt,— Jésuites de la N.-F (Roustang).— Léon Pouliot, Premiers Ouvriers de la Nouvelle-France : les pères Énemond Massé et Anne de Nouë, missionaires jésuites (Montréal, 1940).— Rochemonteix, Les Jésuites et la N.-F. au XVIIIe siècle, I : 23–72, 140, 152, 158, 166, 174, 176, 189, 276–279.
Lucien Campeau, « MASSÉ, ÉNEMOND », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/masse_enemond_1F.html.
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Auteur de l'article: | Lucien Campeau |
Titre de l'article: | MASSÉ, ÉNEMOND |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |