MACAULAY, WILLIAM, ministre de l’Église d’Angleterre, né le 9 août 1794 à Kingston, dans le Haut-Canada, fils de Robert Macaulay*, loyaliste, et d’Ann Kirby*, décédé à Picton, Ont., le 2 mars 1874.
William Macaulay fit une partie de ses études sous la direction de John Strachan*, à Cornwall et à York (Toronto) ; puis, de 1816 à 1818, il fréquenta Queen’s College, à Oxford, mais n’y obtint pas de diplôme. Il reçut le diaconat à Londres en juillet 1818, et fut ordonné à Québec en octobre 1819 par l’évêque Jacob Mountain*. La même année, il reçut l’autorisation officielle d’exercer le ministère, à titre de missionnaire de la Society for the Propagation of the Gospel, à Hamilton (Cobourg). Il y construisit la première église St Peter ; il étendit aussi son ministère aux cantons voisins. À son retour d’un voyage en Angleterre, en 1827, on lui confia la mission de Hallowell (Picton), dans le comté de Prince Edward, où il possédait des biens et avait commencé en 1825, dans une large mesure à ses frais, la construction d’une église de brique. Il desservit la région qui s’étendait autour de Hallowell jusqu’à ce que d’autres missions y soient ouvertes. De 1821 à 1835, succédant à John Strachan, il occupa la charge d’aumônier du Conseil législatif.
William Macaulay s’occupa d’une manière très active de l’administration des « réserves » du clergé. À partir de 1820, il fit partie de l’Upper Canada Clergy Corporation qui avait été mise sur pied pour gérer ces réserves dans le Haut-Canada. En 1836, sa mission de Hallowell fut érigée en paroisse et dotée de terres provenant des réserves. Quand, en 1854, on sécularisa les réserves, Macaulay fut le seul curé que Strachan ne put convaincre d’adhérer au plan de rachat qui permettrait à l’évêque d’investir l’argent reçu afin de constituer une dotation. À partir de ce moment-là et jusqu’à sa mort, Macaulay reçut des appointements du gouvernement.
Macaulay quitta Picton en 1871 et se rendit en Angleterre dans le dessein de s’y fixer, mais dès 1872 il était de retour à Picton où il se retira jusqu’à sa mort, le 2 mars 1874. En 1829 il avait épousé Anne Catherine Geddes qui mourut le 20 août 1849. En secondes noces, il épousa, en 1852, Charlotte Sarah Vesconte qui lui donna deux filles ; elle mourut en 1884.
Macaulay nourrissait l’ambition de devenir évêque. Dans une lettre à sa mère, datée du 18 octobre 1837, son frère, John Macaulay*, qui était alors conseiller législatif du Haut-Canada, parle de William en toute franchise et, semble-t-il, avec justesse : « Il a la conviction qu’on l’oublie dans l’Église. Ses visées sont très ambitieuses et il a une haute opinion de lui-même, mais il a toujours commis l’erreur fatale de ne pas chercher à convaincre d’autres personnes de cette opinion [...]. Il croit qu’il devrait être nommé évêque. J’oserais dire qu’aucun autre membre du clergé ne partage ce point de vue. » L’ambition chère à Macaulay ne devint jamais réalité, ce qui eut pour effet de rendre souvent difficiles ses rapports avec John Strachan, même avant que celui-ci ne soit nommé évêque en 1839. Toutefois, les liens étroits qui unissaient au début les deux hommes ne furent jamais complètement rompus et, en 1844, lors de la visite pastorale de l’évêque à Toronto, Macaulay prononça un sermon éloquent, que reproduisit le Church, au cours duquel il fit l’éloge de son ancien précepteur.
Bien que Macaulay ait été un prédicateur de talent, sa réputation ne franchit jamais les frontières des deux endroits où, pendant plus de 50 ans, il exerça son ministère. On dit que c’est lui qui donna à ces deux endroits leur nom actuel.
D’après sa notice nécrologique, « c’était un pasteur de la vieille tradition anglicane, orthodoxe et logique, courtois et aimable envers tout le monde ». Frances Stewart [Browne], dans Our forest home, témoigne de sa bonté et de sa générosité. Macaulay était conservateur, pointilleux dans l’accomplissement de son devoir, et il se mêla étroitement à la vie des localités où il vécut. Il fut aussi un homme indépendant d’esprit et d’action.
PAO, Macaulay family papers ; D. B. Stevenson papers ; John Strachan letter books.— Queen’s University Archives, William Macaulay papers.
Trois sermons de Macaulay ont été publiés : The harvest blessing, or a word to prudent men, being a sermon preached [...] August 28th, 1853 (Kingston, s.d.) ; The portraiture of a true and loyal Orangeman ; as sketched in a sermon (Toronto, 1854) ; A sermon preached [...] on the occasion of the funeral of Mrs. Catherine Wright (Picton, H.-C., [1837]).— Scadding, Toronto of old.— [Frances Stewart], Our forest home, being extracts from the correspondence of the late Frances Stewart, E. S. Dunlop, édit. (2e éd., Montréal, 1902), 17, 19.— [John Strachan], The John Strachan letter book : 1812–1834, G. W. Spragge, édit. (Toronto, 1946).— Church (Cobourg), 4 déc. 1841, 28 juin 1844.— Church Herald (Toronto), 6 mars, 12 mars 1874.— New Nation (Picton), 7 mars 1874.— Wilson, Clergy reserves of Upper Canada, 65–67, 69, 154s.
T. R. Millman, « MACAULAY, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/macaulay_william_10F.html.
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Auteur de l'article: | T. R. Millman |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
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