LEGARDEUR DE REPENTIGNY, JEAN-BAPTISTE (aussi Legardeur d’Arpentigny), écuyer, garde de la marine, conseiller au Conseil souverain, fils de Pierre Legardeur* de Repentigny et de Marie Favery, né à Thury-Harcourt, Normandie, en 1632, mort à Montréal le 9 septembre 1709.

Legardeur de Repentigny arrive au Canada en 1636, avec ses parents. Mêlé tôt à la traite des fourrures, il est accusé en 1660 par Jean Peronne* Dumesnil d’avoir tué son fils Michel d’un coup de pied en pleine figure à la suite d’une dispute relative au troc des fourrures et de l’alcool. Toutefois, il n’y eut aucune suite à cette accusation qui, fondée ou pas, ne semble avoir en rien influencé la carrière de Legardeur ; le 6 octobre 1663, en effet, il est élu premier maire de Québec, charge qu’il ne devait cependant conserver qu’un mois, le Conseil souverain la considérant inutile. Le 2 mai 1670, il reçoit de sa mère la seigneurie de Repentigny, que la Compagnie de la Nouvelle-France avait accordée à son époux en 1647. Fidèle à la tradition militaire de la famille Legardeur, il commande en 1665 une compagnie de volontaires qui réussit à délivrer Trois-Rivières, menacée par les Iroquois. En janvier 1666, il participe à la malheureuse expédition de Courcelle [Rémy*] contre l’Iroquoisie ; à l’automne de la même année, il y dirige les miliciens québécois sous les ordres de Tracy [Prouville*]. Il devient lieutenant dans les troupes coloniales en 1688, capitaine réformé en 1692 et garde de la marine en 1694. Callière écrit à son sujet, en 1701, qu’il est « de bonne conduitte et capable ». Lorsqu’il prend sa retraite en 1702, il touche une pension annuelle de 600#. Nommé conseiller au Conseil souverain en 170–1, il est installé le 16 novembre 1705 seulement. Frontenac [Buade*] avait pour lui « une estime et une amitié particulières ».

En 1656, Legardeur de Repentigny avait épousé Marguerite Nicollet, fille de Jean Nicollet* de Belleborne, et ils eurent 21 enfants. Cette nombreuse famille fut la cause d’incessants tracas financiers que Frontenac, dans ses lettres au ministre, invoqua souvent pour demander au roi une pension pour son « loyal serviteur ». Malgré la multiplicité des fiefs que Legardeur possédait, il se trouvait, à l’instar de la majeure partie des officiers militaires et de justice, souvent « réduit aux extrémités ».

Robert Lahaise

AJM, Greffe de Claude Maugue, 21 sept. 1679.— Correspondance de Frontenac (1689–1699), RAPQ, 1927–28 : 85— Jug. et délib., passim.— Recensement du Canada, 1666 (RAPQ).— P.–G. Roy, Ce que le gouverneur de Callières pensait de nos officiers militaires en 1701, BRH, XXVI (1920) : 326 ; Inv. concessions, I : 62 ; II, passim ; III : 26.— Ivanhoë Caron, Les censitaires du coteau Sainte-Geneviève (Québec) de 1636 à 1800, BRH, XXVII (1921) : 98.— P.–G. Roy, La famille Legardeur de Repentigny, BRH, LIII (1947) : 195–198.

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Robert Lahaise, « LEGARDEUR DE REPENTIGNY (Legardeur d’Arpentigny), JEAN-BAPTISTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/legardeur_de_repentigny_jean_baptiste_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    28 novembre 2024