LAWSON, GEORGE, botaniste, auteur, professeur et fonctionnaire, né le 12 octobre 1827 en Écosse et baptisé le mois suivant dans la paroisse de Forgan, Fifeshire, fils d’Alexander Lawson et de Margaret McEwan ; il épousa à Édimbourg Lucy Stapley (décédée en 1871), et ils eurent deux filles, puis en 1876, à Halifax, Caroline Matilda Knox, née Jordan ; décédé le 10 novembre 1895 dans cette ville.
George Lawson grandit à Dundee, en Écosse, mais c’est dans la région de Kilmany, où il passait ses étés, que son amour de la nature trouva son origine. Il prit l’habitude de recueillir des spécimens végétaux qu’il transplantait chez lui pour les étudier. Après avoir eu des précepteurs, il entra comme stagiaire chez un solicitor de Dundee, ce qui ne l’empêcha pas de poursuivre sa formation scientifique, en autodidacte, à la Watt Institution Library. Déjà, il manifestait les talents d’organisateur et de communicateur qui le caractériseraient au Canada, en faisant circuler dans les années 1840 le « Dundee Natural History Magazine », mensuel manuscrit destiné aux naturalistes de la ville, et en participant à la fondation de la Dundee Naturalists’ Association.
Non seulement Lawson ne se sentait pas à l’aise dans l’étude du droit, mais vers 1846 il se mit à éprouver une insatisfaction générale devant les perspectives d’avenir que lui offrait l’Écosse. C’est pourquoi il décida de s’adresser à sir William Jackson Hooker, directeur des Royal Botanic Gardens de Kew (Londres). Il voulait un conseil, disait-il, pour « un ami » qui songeait à aller faire « un tour en Amérique » et qui se demandait si quelqu’un de « prêt à supporter des épreuves, dangers ou difficultés de toute nature » et à « consacrer sa vie à la recherche des richesses des forêts d’outre-Atlantique » serait récompensé par « de brillantes découvertes ». Hooker ne dut pas lui prodiguer beaucoup d’encouragements, car en 1848 Lawson s’inscrivit à la University of Edinburgh pour devenir professeur de sciences.
Commença alors une décennie durant laquelle Lawson étudia les sciences naturelles et physiques et fut membre d’organismes scientifiques locaux. Secrétaire adjoint et conservateur de la Botanical Society of Edinburgh, il dressa en outre un catalogue type de la collection d’ouvrages de la Royal Society of Edinburgh, dont il était bibliothécaire adjoint. Ses activités au sein de la Caledonian Horticultural Society et de la Scottish Arboricultural Society le préparèrent aussi aux fonctions semblables qu’il allait exercer au Canada.
Lawson évoluait donc dans un milieu où se trouvaient de grands botanistes. Celui qui influença le plus sa vision des sciences fut le professeur de botanique John Hutton Balfour, doyen de la faculté de médecine de la University of Edinburgh et conservateur du Royal Botanic Garden de la ville. Balfour perfectionna la recherche en laboratoire à Édimbourg, notamment l’étude microscopique de la morphologie et de la physiologie végétales. Il emmenait régulièrement ses étudiants dans la campagne écossaise afin qu’ils recueillent des spécimens et puissent observer de près l’effet du milieu sur les formes des plantes. Le leadership que Balfour exerçait à la Botanical Society of Edinburgh et à l’Edinburgh Botanical Club allait inspirer à Lawson une action semblable une fois au Canada.
La conception que Balfour avait de la botanique déviait peu des idées alors en vogue sur la fixité des espèces, mais il encourageait l’observation indépendante. Il fut l’un des pionniers des études biogéographiques, qui s’intéressaient à la répartition et à la variation des plantes plutôt qu’aux formes fixes. Adepte d’une vision globale de la végétation terrestre, il soutenait que la connaissance de la flore demeurerait imparfaite tant qu’il resterait aux botanistes de vastes régions du monde à explorer. À elle seule, sa tendance globaliste aurait pu l’amener à s’intéresser à la flore de l’Amérique du Nord britannique, mais il avait surtout un faible pour les plantes alpines, dont la répartition géographique s’étudiait mieux dans les régions nordiques que partout ailleurs. En faisant valoir que les mousses et les lichens les plus minuscules avaient leur importance, car ils transformaient des rochers stériles en sol fertile et préparaient ainsi la voie au peuplement humain, et en montrant que l’Écosse, terre nordique, recélait une flore passionnante, Balfour justifiait par avance les. études botaniques que Lawson réaliserait par la suite au Canada.
Lawson travaillait alors comme préparateur au laboratoire de Balfour, à l’université, où il enseigna peut-être à James Barnston*, futur professeur de botanique au McGill College. Cependant, occuper une place de subordonné pendant dix ans n’était pas de nature à combler ses ambitions sociales et professionnelles. Et quand James Hector, qu’il connaissait, partit en 1857 à titre de géologue avec la célèbre expédition que dirigeait John Palliser* dans le Nord-Ouest de l’Amérique du Nord britannique, il ressentit encore plus vivement qu’il n’avait pas d’avenir à Édimbourg.
En 1858, par le truchement de l’Église presbytérienne, Lawson apprit que le Queen’s College de Kingston, dans le Haut-Canada, cherchait un professeur de chimie et d’histoire naturelle. À la suite d’une chaleureuse recommandation de Balfour, le conseil du collège s’empressa d’embaucher ce candidat qui avait obtenu l’année précédente un doctorat ès sciences à l’université de Giessen (République fédérale d’Allemagne) et qui avait déjà publié plus de 50 articles sur la botanique et la microscopie ; on le considérait comme un atout pour la réputation du collège. Les journaux de Kingston firent état de ses remarquables antécédents et signalèrent qu’il toucherait un salaire plus élevé que celui d’autres professeurs déjà en place. Le collège, qui comptait beaucoup de personnalités fortes mais était dirigé mollement, connaissait déjà de sérieux conflits ; l’arrivée de Lawson, à l’automne de 1858, risquait de mettre le feu aux poudres.
Lawson se vit confier une lourde charge d’enseignement en histoire naturelle et en chimie. De plus, il monta un laboratoire de chimie et de botanique, équipé de microscopes, afin de transmettre aux étudiants la formation moderne qu’il avait reçue en matière d’expérimentation et d’observation. Il espérait aussi stimuler le goût des sciences dans la population canadienne. Peu après son arrivée, il prononça un discours à l’exposition d’agriculture de Kingston, et en 1859 il donna au Mechanics’ Institute une série de conférences sur la chimie appliquée.
Toutefois, sa principale contribution à l’organisation de la botanique canadienne fut la fondation de la Botanical Society of Canada, en décembre 1860. Comme plusieurs autres professeurs du Queen’s College, il estimait que le Canada négligeait depuis trop longtemps les « obligations » que lui imposaient ses immenses richesses naturelles. La connaissance de la botanique, affirmait-il, permettrait une meilleure mise en valeur des ressources. Une société de botanique attirerait l’attention du public sur de nouvelles sources de prospérité industrielle. Selon lui, elle devrait aussi coordonner la recherche sur la répartition géographique des plantes, en comptant sur l’aide précieuse des botanistes amateurs. Toute l’Amérique du Nord britannique devait devenir un territoire d’herborisation, tel était son message, d’ailleurs fort différent de celui de William Hincks*, professeur d’histoire naturelle à la University of Toronto, qui ne s’intéressait qu’aux secteurs habités de la région. Lawson tenait pour acquis que le Canada abritait beaucoup de spécimens encore inconnus en Grande-Bretagne et aux États-Unis.
Lawson trouva, à la Botanical Society of Canada, des gens tout disposés à partager son enthousiasme et ses idées ambitieuses. L’assemblée de fondation attira 91 personnes, qui résolurent d’aménager un jardin botanique, d’herboriser à Kingston et dans les environs et de publier un catalogue de la flore canadienne qui rendrait compte aussi bien des collections locales que de celles des autres régions. Sous la direction de Mme Lawson, botaniste amateur accomplie, on admit les femmes à titre de membres à part entière. À sa deuxième assemblée, en janvier 1861, la société attira 140 membres cotisants, dont des hommes politiques de la ville comme John Alexander Macdonald et Alexander Campbell. Le directeur du Queen’s College, William Leitch*, fut élu président, et Lawson, secrétaire. Dès la troisième réunion, l’assistance s’élevait à 200 personnes. Sir William Edmond Logan* fit beaucoup pour la reconnaissance officielle de la société en lui confiant, en 1861, les collections de plantes de la Commission géologique du Canada. Elle suscita aussi des commentaires favorables de la part de certains botanistes d’outre-mer, qui espéraient enfin connaître les limites septentrionales des espèces végétales. Dès la publication du premier volume de ses Annals, en 1861, la Botanical Society of Canada avait un tel prestige que ses membres avaient commencé d’ajouter à leur nom les initiales fbsc (fellow of the Botanical Society of Canada).
Dès sa fondation, la société remplit à la fois une mission théorique et pratique. Elle conseillait les fermiers sur l’élimination des maladies et des insectes nuisibles aux plantes, et distribuait de nouvelles semences, notamment celle du cerfeuil bulbeux, substitut de la pomme de terre. Les algues, faisait valoir Lawson, pourraient servir d’engrais pour les terres des côtes du Bas-Saint-Laurent et de l’Atlantique. Lui-même et son étudiant Andrew Thomas Drummond* proposaient des plantes à des manufacturiers de papier et des lichens à des fabricants de teintures. Par ailleurs, la société recevait de certains de ses membres, dont John Christian Schultz, qui s’était inscrit pendant ses études au Queen’s College, des indications sur la répartition géographique des plantes dans les régions depuis le Haut-Canada jusqu’à la colonie de la Rivière-Rouge (Manitoba).
Dans les années 1860, sir William Jackson Hooker manifesta l’intention de publier une nouvelle série de flores des colonies britanniques, ce qui encouragea fortement les botanistes canadiens à recueillir des spécimens. Comme il prévoyait diriger lui-même la composition du volume sur l’Amérique du Nord britannique, on crut qu’il viendrait bientôt au pays avec ses assistants. Les rumeurs à ce sujet persistèrent, et l’on fut d’autant plus déçu quand le gouvernement de la province du Canada refusa de financer la contribution de la colonie au projet impérial. En cette période de crise politique, il y avait des problèmes plus urgents à résoudre. Peut-être hésitait-on aussi en raison de l’aide financière octroyée à Léon Provancher, dont l’ouvrage intitulé Flore canadienne avait paru à Québec en 1862. Dans l’espoir de convaincre les autorités, Lawson maintenait la liaison entre les botanistes impériaux et les milieux politiques au Canada, mais il ne parvint même pas à obtenir des fonds pour les expéditions que la Botanical Society of Canada projetait de faire dans les régions non peuplées du pays.
Lorsque Hooker décida de mettre quand même son projet à exécution, Lawson n’était plus à Kingston pour superviser la collaboration de la Botanical Society of Canada. En effet, les querelles entre le conseil d’administration du Queen’s College et la faculté de médecine, où il enseignait aussi, s’étaient envenimées. À force de vouloir modifier la constitution du collège, Lawson épouvantait les administrateurs. En 1861, il s’attira l’inimitié du secrétaire démissionnaire de la faculté de médecine, John Stewart, en lui succédant à ce poste. Finalement, en janvier 1863, l’abcès creva : la faculté s’estimait trahie par les nouveaux statuts de l’université, qui définissaient l’autorité du conseil d’administration. « Il faut passer quelques années dans une colonie, confia Lawson à Balfour, pour constater combien il existe de mal dans le monde. » En octobre 1863, il démissionna du Queen’s College, laissant derrière lui « tumulte et confusion ». Stewart était en prison et un autre professeur avait été renvoyé ; Leitch, le directeur, allait mourir quelques mois plus tard, vraisemblablement à cause de toutes ces tensions. Lawson fut vite remplacé au poste de professeur de chimie et d’histoire naturelle par un de ses anciens étudiants, Robert Bell*, mais la Botanical Society of Canada avait tellement besoin de son cercle de relations que son départ lui porta un coup fatal.
Engagé le 3 octobre en qualité de professeur de chimie et de minéralogie par le Dalhousie College, réorganisé depuis peu, Lawson quitta Kingston pour Halifax. Encore une fois, il avait trouvé un poste grâce à sa réputation d’homme de science et à ses antécédents presbytériens. Il intégra le travail en laboratoire aux principales matières qu’il enseignait, ainsi qu’à la botanique et à la chimie médicale. Son cours de botanique comprenait des excursions régulières sur le terrain. Il prononçait aussi des conférences au Halifax Medical College, et en 1877 il participa à la fondation du Technological Institute of Halifax, où il donnait, le soir, des cours de chimie aux ouvriers de l’industrie chimique.
Lawson s’intéressait depuis longtemps au progrès agricole et avait publié dans sa jeunesse un livre sur l’agriculture britannique. Il fut secrétaire du Central Board of Agriculture de la Nouvelle-Écosse de 1864 à 1885, année de l’abolition de cet organisme, puis accéda au nouveau poste de secrétaire de l’Agriculture. À Sackville, il exploitait une ferme d’élevage renommée pour son excellence. Il fallait, disait-il, importer de Grande-Bretagne du bétail de race et de nouvelles lignées de culture ; d’ailleurs, en 1875, en revenant d’un séjour en Écosse, il ramena sur le vapeur des vaches, des porcs et des moutons. Dans sa ferme, baptisée Lucyfield en l’honneur de sa première femme, il avait une résidence d’été où se trouvaient peut-être sa bibliothèque et son herbier. Lawson conseillait les responsables de l’école d’agriculture de Truro sur l’enseignement de l’agronomie et l’emploi du microscope en botanique. De 1865 à 1885, à titre de secrétaire du Central Board of Agriculture, il dirigea la publication du Journal of Agriculture (devenu plus tard le Nova Scotian Journal of Agriculture) où parurent nombre d’articles dans lesquels il examinait des problèmes agricoles dans une perspective scientifique.
Membre actif du Nova Scotian Institute of Natural Science (rebaptisé plus tard Nova Scotian Institute of Science), Lawson fit partie de la direction et présenta des communications qui parurent dans les actes de cet organisme. Ses études en botanique s’inspiraient toujours des travaux de ses maîtres britanniques, et particulièrement de ceux de Joseph Dalton Hooker sur la répartition des plantes. En 1862, dans une communication intitulée « Outlines of the distribution of Arctic plants », reproduite dans les Transactions de la Linnean Society de Londres, Hooker avait salué l’exploit que Charles Darwin avait accompli en expliquant le mode de relations phylogénétiques des espèces végétales et avait confirmé l’importance des indices nord-américains dans l’explication des structures mondiales de répartition des plantes. Lawson appliquait les théories de Hooker à ses propres travaux sur les espèces végétales d’Amérique du Nord britannique. Ainsi il découvrit que, par rapport aux régions intérieures, les plantes nordiques s’étendaient plus au sud le long de la côte atlantique et que les plantes de marécages trouvées dans la province du Canada poussaient aussi sur les versants des collines de la côte est. Par ailleurs, sur d’autres questions, il demeurait prudent. Il hésitait à se prononcer, par exemple, sur l’origine des espèces végétales car il estimait que l’argumentation de Darwin n’était pas assez convaincante. Il encourageait les botanistes amateurs à recueillir des échantillons de bruyère afin de déterminer si cette plante alpine poussait naturellement sur la côte est de l’Amérique du Nord britannique, comme Hooker le soutenait, ou si des colons l’avaient apportée, comme John William Dawson et d’autres adversaires de Darwin l’affirmaient avec insistance. En 1864, Lawson confirma la théorie de Hooker sur la migration des végétaux, particulièrement en montrant que la bruyère était une plante indigène de la Nouvelle-Écosse et qu’elle avait jadis été fort répandue dans toute l’Amérique du Nord.
L’installation de Lawson à Halifax élargit les horizons des botanistes amateurs du Canada et accrut leurs responsabilités. À Kingston, Drummond maintenait en partie les fragiles relations que la Botanical Society of Canada avait nouées avec des particuliers et correspondait avec des collectionneurs comme Louis-Ovide Brunet* et John Macoun*, mais le dépôt central où devait se préparer le catalogue des plantes canadiennes se trouvait désormais à Montréal. Lawson continuait de recueillir des échantillons pour ce catalogue et d’espérer la relance des Annals. Toutefois, ces objectifs semblaient de plus en plus hors de portée. À cause de la Confédération et de l’expansion transcontinentale du nouveau dominion, le nombre de nouvelles espèces et de lieux dont le catalogue devrait rendre compte allait connaître une croissance exponentielle. Lawson croyait que la flore des territoires non encore colonisés se révélerait plus variée et plus développée que celle de l’est du pays. Il participa au financement des explorations que Macoun fit en 1868 à la source de la rivière Trent, en Ontario. Il caressait le projet de publier un ouvrage critique sur toutes les plantes du Canada, mais les échantillons accumulés étaient si nombreux qu’un tel travail lui semblait impossible. Il s’appliqua donc à préparer une série de monographies sur des aspects précis de la flore canadienne. Il en publia plusieurs dans les années 1870 (chacune soulignait la présence d’une famille de plantes dans tout le pays), mais jamais il ne produisit quelque chose qui s’approchait d’une flore complète.
Par ailleurs, Lawson s’intéressait toujours davantage, tant du point de vue théorique que pratique, aux explorations nordiques de la Commission géologique du Canada. Selon lui, les chercheurs en botanique devaient étudier les plantes sous divers climats et dans de vastes régions du globe afin de connaître leur variation, leur adaptation et leur survie. Il préconisait d’utiliser la botanique pour voir dans quelle mesure on pourrait peupler et cultiver avec profit les côtes de l’Arctique et de la baie d’Hudson. C’est pourquoi, dans les années 1880, il suivit attentivement les cartes et rapports d’exploration de Robert Bell sur la répartition des arbres dans l’Arctique.
Dans la décennie suivante, Lawson se mit à craindre un déclin de la systématique, qu’il jugeait toujours essentielle au progrès de la botanique canadienne. Dans une communication lue à la Société royale du Canada en 1891, il déplora l’absence d’une association qui aurait regroupé en « une armée d’explorateurs » les botanistes disséminés dans tout le pays. La même année, il fonda le Botanical Club of Canada, organisation souple qui se donnait pour mission de rassembler les renseignements envoyés par les amateurs des régions et de classer des richesses botaniques si abondantes que leur cueillette, leur identification et leur catalogage prendraient des décennies.
Membre fondateur de la Société royale du Canada, Lawson en fut le président en 1887–1888. Dès 1862, le McGill College lui avait conféré un doctorat honorifique en droit. Il était associé ou membre correspondant de plusieurs sociétés scientifiques de Grande-Bretagne et d’Europe, notamment la Royal Horticultural Society de Londres, et au moment de sa mort il était président du Nova Scotian Institute of Science.
Lawson ne parvint jamais à vaincre l’erreur populaire selon laquelle les botanistes n’avaient besoin que d’un territoire relativement petit pour évaluer un district donné. Il ne réussit jamais, non plus, à obtenir de subventions publiques pour une vaste étude botanique. Même si ses visions ne manquaient pas de grandeur, il croyait que les travaux d’inventaire botanique se feraient mieux à l’échelle locale. Cependant, sa méthode de recherche, plus caractéristique d’un secrétaire infatigable que d’un imaginatif directeur des études botaniques canadiennes, est peut-être plus révélatrice à cet égard. Il ne s’aventura jamais hors des étroites pistes de recherche que lui avaient indiquées Balfour et Joseph Dalton Hooker, contrairement à Asa Gray, de la Harvard University. De plus, travailler à la rationalisation de l’agriculture néo-écossaise l’épuisa, car il y avait conflit entre ses énormes responsabilités administratives et son obsession des études botaniques exhaustives. Il mourut d’une crise cardiaque dans sa soixante-neuvième année.
Même si George Lawson n’atteignit pas tous les objectifs qu’il s’était fixés en matière de botanique et d’organisation, il avait un tel enthousiasme pour sa matière et était si bon pédagogue que grâce à lui la botanique put compter sur l’apport d’une nouvelle génération de collaborateurs efficaces. Sa carrière se termina au moment même où cette discipline acquérait ses lettres de noblesse dans les universités canadiennes. Tout comme Brunet et Provancher au Québec, il avait beaucoup contribué à consolider ses bases au cours des premières années de transition.
George Lawson est l’auteur de plusieurs ouvrages traitant de botanique ; on trouve une importante bibliographie complète de ses œuvres dans SRC Mémoires, 1re sér., 12 (1894), proc. : 49–52, même si on doit la consulter avec prudence parce qu’elle renferme quelques erreurs. Un certain nombre d’entrées contenues dans cette bibliographie se trouvent également dans le National union catalog.
Les écrits de Lawson sur le Canada contiennent : « Address, delivered by Dr. Lawson, at the agricultural show at Kingston, on Thursday, 28th October, in the Crystal Palace », paru dans le Canadian Agriculturist (Toronto), 9 (1858) : 232–235 ; et les textes qui accompagnent les séries 3 et 4 des collections d’aquarelles de [Maria F. A. Morris*] Miller, Wild flowers of Nova Scotia and New Brunswick [...] (Halifax et Londres, 1866) et Wild flowers of North America [...] (Londres, 1867). Le texte de son allocution devant la société intitulée « On the present state of botany in Canada, with suggestions as to the promising lines of investigation, and a proposal for united effort in systematic observation throughout the several provinces and territories », a été publié dans les Mémoires, 1re sér., 9 (1891), sect. iv : 17–20.
DUA, MS 2-159 ; MS 2-381, George Lawson à Bell, 11 oct. 1883, 18 déc. 1886, 12, 28 mars 1887.— GRO (Édimbourg), Forgan, reg. of births and baptisms, 18 nov. 1827.— Justus Liebig-Universität, Universitätsarchiv (Giessen, République fédérale d’Allemagne), George Lawson, record of d.phil. degree, Grossherzogliche Ludwigs-Universität Giessen, 6 août 1857.— McGill Univ. Arch., MG 2046, George Lawson à Logan, 2 janv. 1861.— Royal Botanic Garden Library (Édimbourg), J. H. Balfour corr., George Lawson à Balfour, 22 sept. 1857, 31 janv., 7 févr., 12–13 mars 1862, 2 janv., 2 juill., 4 déc. 1863.— Royal Botanic Gardens, Library (Londres), W. J. Hooker corr., Lawson à Hooker, 24 juin, 11, 22 août 1846, 18 janv. 1860, 24 oct. 1862, 31 mars 1864 ; lord Monck à Hooker, 13 nov. 1862 ; J. B. Hurlburt à Hooker, [1862].— A. H. Mackay, « Memoir of the late Professor Lawson », SRC Mémoires, 2e sér., 2 (1896), proc. : B1–B6.— Nova Scotian Institute of Science, Proc. and Trans. (Halifax), 9 (1894–1898) : xxiv–xxx.— D. P. Penhallow, « A review of Canadian botany from 1800 to 1895 », SRC Mémoires, 2e sér., 3 (1897), sect. iv : 3–56.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), 2.— Morgan, Sketches of celebrated Canadians.— H. [M.] Neatby et F. W. Gibson, Queen’s University, F. W. Gibson et Roger Graham, édit. (2 vol., Kingston, Ontario, et Montréal, 1978–1983), 1 : 69–71, 77, 90, 102–103.— Jacques Rousseau et W. G. Dore, « l’Oublié de l’histoire de la science canadienne – George Lawson, 1827–1895 », Pioneers of Canadian science, G. F. G. Stanley, édit. (Toronto, 1966) : 54–80.— Suzanne Zeller, Inventing Canada : early Victorian science and the idea of a transcontinental nation (Toronto, 1987).
Suzanne Zeller, « LAWSON, GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/lawson_george_12F.html.
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Auteur de l'article: | Suzanne Zeller |
Titre de l'article: | LAWSON, GEORGE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |