LAIRD, ALEXANDER, fermier et homme politique, né en 1830 à New Glasgow, Île-du-Prince-Edouard, fils d’Alexander Laird* et de Janet Orr ; en janvier 1864, il épousa Rebecca P. Read (décédée en 1882), du lot 25, Île-du-Prince-Édouard, et ils eurent huit filles et quatre fils, puis en 1884 Ann Carruthers, de North Bedeque, Île-du-Prince-Édouard, et de ce mariage naquirent une fille et trois fils ; décédé le 9 août 1896 à Wilmot Valley, Île-du-Prince-Édouard.

Durant sa jeunesse à la belle ferme familiale de New Glasgow, Alexander Laird acquit bien des traits qui avaient fait de son père un agriculteur prospère et un homme politique respecté. Fervent presbytérien, ce dernier avait été un libéral en politique et s’était montré parfois radical sur la question des terres de l’Île-du-Prince-Édouard ; après avoir quitté le parti libéral en raison de sa position sur la lecture obligatoire de la Bible dans tout le réseau scolaire, il avait terminé sa carrière politique comme conservateur en 1866. Deux de ses six fils allaient jouer comme lui un rôle important dans les affaires publiques : Alexander et David*, né en 1833.

Alexander Laird passa les 30 premières années de sa vie à New Glasgow, où il fit ses études, et à Wilmot Valley, où il acheta des terres et établit une florissante entreprise agricole. Les années 1860 allaient marquer un grand tournant dans sa vie. Il commença à se mêler d’affaires publiques en s’associant plutôt librement avec la ligue des locataires (Tenant League) et, en 1864, épousa Rebecca P. Read qui, avant sa mort prématurée en 1882, allait lui donner le bonheur et 12 enfants.

En 1867, Laird amorça sa carrière politique comme député du 4e district du comté de Prince et siégea jusqu’en 1870 dans les gouvernements libéraux de George Coles*, de Joseph Hensley et de Robert Poore Haythorne. Élu au Conseil législatif en 1874 dans le 2e district de Prince, il fut membre du gouvernement de Louis Henry Davies* de 1876 à 1878. Défait aux élections de 1882 alors qu’il s’était porté candidat à l’Assemblée dans le 4e district de Prince, il fut réélu au Conseil législatif en 1886, puis réélu aux élections générales de 1890. L’année suivante, le premier ministre Frederick Peters le nomma à son cabinet ; Laird y resta jusqu’à sa mort en 1896.

Les positions politiques de Laird étaient aussi solides et constantes que l’homme lui-même. Son libéralisme réformiste, son intérêt pour le règlement de la question des terres, son opposition au soutien des écoles confessionnelles, son scepticisme à l’égard de la Confédération et ses attentes toutes presbytériennes quant à la moralité dont on devait faire preuve dans la vie publique ne changèrent jamais. Tant ses amis que ses adversaires politiques voyaient surtout en lui un homme sensé, loyal et déterminé. La campagne électorale de 1876 permit d’ailleurs de mesurer sa force politique. Dans le débat portant sur les subventions publiques aux écoles confessionnelles, débat qui était au cœur de la campagne, Laird se révéla l’allié le plus fidèle et le plus efficace de Davies en préconisant le financement public d’un système d’enseignement non confessionnel amélioré.

Tout en menant sa carrière politique, Laird joua un rôle important à titre de fermier et de représentant de la communauté agricole. L’une des plus belles de la province, sa propriété était « un modèle de ce que [pouvaient] devenir les fermes de l’île », selon ce que le Patriot écrivit dans la notice nécrologique qu’il lui consacra. Fondateur et président de l’Agricultural Mutual Fire Insurance Company, président de la Farmers and Dairymen’s Association, il accomplit aussi beaucoup à la direction de l’exposition du comté de Prince et de la Government Stock Farm. Intéressé par le journalisme, comme son jeune frère David qui avait fondé le Patriot, Laird était au moment de sa mort président du Pioneer, journal de Summerside.

Fait non moins important, Laird était un homme profondément attaché à sa famille. En 1884, soit deux ans après la mort de sa femme Rebecca, il se remaria et ajouta, aux dix enfants vivants qui lui restaient de son premier mariage, quatre autres enfants qu’il eut avec sa seconde épouse, Ann Carruthers. Le dernier naquit en septembre 1895, soit moins d’un an avant la mort de Laird.

Les deux dernières années de la vie d’Alexander Laird furent cependant douloureuses et tragiques : attaqué par un taureau enragé, il resta handicapé mentalement et physiquement. Sa mort en août 1896, à l’âge de 66 ans, fut probablement un soulagement pour lui ; elle n’en constituait pas moins une perte pour son entourage, son parti, sa congrégation et sa famille.

Andrew Robb

Î.-P.-É., House of Assembly, Debates and proc., 18671896 ; Legislative Council, Debates and proc., 1867–1896.— Daily Examiner (Charlottetown), 1877–1896.— Examiner (Charlottetown), 1867–[1876].— Patriot (Charlottetown), 1867–1896.— Pioneer (Summerside, Î.-P.-E), 1896.— CPC, 1879 ; 1891.— Bolger, P.E.I. and confederation.— Canada’s smallest prov. (Bolger).— G. A. Leard, Historic Bedeque ; the loyalists at work and worship in Prince Edward Island : a history of Bedeque United Church (Bedeque, 1948).— I. R. Robertson, « Religion, politics, and éducation in P.E.I. ».

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Andrew Robb, « LAIRD, ALEXANDER (1830-1896) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/laird_alexander_1830_1896_12F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
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