HUMPHREYS, THOMAS BASIL, homme politique, chercheur d’or, rédacteur des actes translatifs de propriété et encanteur, né le 10 mars 1840 à Liverpool, Angleterre, fils de John Basil Humphreys et de Mary Elizabeth Morgan ; le 3 novembre 1873, il épousa Caroline (Carrie) Watkins, et ils eurent un fils et trois filles ; décédé le 26 août 1890 à Victoria.
Thomas Basil Humphreys fit ses études à Walton-on-the-Hill (maintenant partie de Liverpool), mais on connaît mal les autres détails concernant sa jeunesse. Bien que sa nécrologie signale qu’il servit dans l’East India Company, les archives de cette compagnie qui subsistent ne le mentionnent pas. Humphreys arriva en Colombie-Britannique, en provenance de Californie, à bord du vapeur Oregon le 26 juillet 1858. Suivant la description qu’il fit plus tard, il avait « débuté comme un aventurier sans le sou ». Il semble peu probable qu’il ait eu du succès dans les champs aurifères car, en mars 1859, il fut embauché comme constable au fort Hope (Hope, Colombie-Britannique) au salaire de $80 par mois. Bientôt muté à Port Douglas (Douglas, Colombie-Britannique), il y resta jusqu’à sa démission le 4 décembre 1860. Comme constable, Humphreys manifesta une indépendance d’esprit vis-à-vis des autorités et des excès de langage qui allaient caractériser sa carrière politique. À la suite de sa démission, « formulée en termes abominables et diffamatoires », selon la remarque d’un fonctionnaire, il retourna dans les mines jusqu’en août 1864, puis devint encanteur et rédacteur des actes translatifs de propriété à Port Douglas ; moins d’un an après, il alla s’installer à Lillooet, où il mena de pair ventes à l’encan et exploitation minière. Malgré ces différentes occupations, Humphreys fut inscrit toute sa vie comme manœuvre sur les listes électorales. Pour lui, les affaires comptèrent toujours nettement moins que la politique. T. B. Humphreys and Company, encanteur, ne fit plus de réclame après 1874, et, pendant les dix dernières années de sa vie, Humphreys connut une série quasi ininterrompue de difficultés financières.
En novembre 1868, Humphreys fut élu représentant de Lillooet au Conseil législatif de la Colombie-Britannique comme candidat partisan de la Confédération ; il occupa ce siège jusqu’en 1871, année de l’entrée de la Colombie-Britannique dans la Confédération et de l’abolition du conseil. Fortement en faveur d’un gouvernement responsable, Humphreys, pendant les débats portant sur la Confédération, insista pour qu’il soit instauré immédiatement et pour que le plus grand nombre possible de postes demeurent entre les mains de gens de Colombie-Britannique. Cependant, ses opinions et sa façon de les présenter le firent se heurter aux autres membres du Conseil législatif. Lors d’une assemblée publique le 11 avril 1870, il accusa Joseph William Trutch*, commissaire en chef des Terres et Travaux publics, de mauvaise gestion fiscale, laissant à entendre qu’il y avait eu un détournement de fonds de $500 000 ; il dénonça aussi le Conseil législatif comme une « abominable affaire de vauriens », et déclara qu’il n’avait aucune confiance en l’exécutif. Ces paroles eurent pour résultat de faire suspendre Humphreys du conseil pour atteinte aux privilèges, le 19 avril. Une pétition réclamant sa réintégration recueillit 160 signatures, mais ni la pétition ni sa lettre d’excuses ne donna le résultat escompté. Comme autre témoignage en sa faveur, il se vit offrir, au cours d’une assemblée publique que présidait Amor De Cosmos* à Victoria le 13 mai, une montre et une chaîne en or. En novembre, les mandants de Lillooet l’élisaient au Conseil législatif.
De 1871 à 1875, Humphreys siégea comme député de Lillooet à l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique. Il fut l’un de ceux qui prirent le plus souvent la parole contre le gouvernement de John Foster McCreight* et proposa une motion de défiance qui porta De Cosmos au pouvoir en décembre 1872. Cependant, De Cosmos ne lui donna pas de poste dans son cabinet malgré leur longue association, et Humphreys passa immédiatement dans l’opposition. De septembre 1875 jusqu’en juillet 1882, il représenta la circonscription du district de Victoria. Lorsque Andrew Charles Elliott forma un gouvernement en février 1876, il ne répéta pas l’erreur de De Cosmos et offrit à Humphreys le portefeuille des Finances et de l’Agriculture. Toutefois, le 26 juillet, Humphreys démissionnait à cause d’un différend avec le reste du cabinet à propos de questions financières et se ralliait de nouveau à l’opposition en appuyant George Anthony Walkem* aussi ardemment qu’il l’avait attaqué auparavant. Après le retour au pouvoir de Walkem en juin 1878, Humphreys remplit les fonctions de secrétaire provincial et de ministre des Mines, portefeuilles qu’il garda lorsque Robert Beaven* devint premier ministre, en juin 1882, succédant à Walkem.
Aux élections générales tenues le mois suivant, Humphreys perdit son siège puis il se vit rejeter par l’électorat pendant plusieurs années. Il disputa sans succès une élection partielle dans Yale en octobre 1882 et, en juillet 1886, il fut battu dans son ancienne circonscription du district de Victoria. En février de l’année suivante, il chercha en vain à se faire élire à la chambre des Communes comme représentant de Victoria. Enfin, en décembre 1887, il fut élu à l’Assemblée législative comme député de Comox dans une élection partielle, mais sa santé se mit à décliner. Malgré un voyage à San Francisco qu’il fit en août 1889 pour consulter un médecin, son état ne fit que s’aggraver. Il se trouva dans l’impossibilité d’assister à la session de la législature de 1890 et mourut le 26 août de cette année-là.
Démagogue virulent, « démolisseur de gouvernements », Humphreys fut l’un des premiers qui fit de la politique une profession en Colombie-Britannique. Il joua un rôle important dans la législature provinciale au cours des premières décennies qui suivirent l’entrée de la colonie dans la Confédération, surtout en luttant pour un gouvernement responsable.
City of Victoria Arch., British Columbia Land and Investment Company, Limited, Letterbooks outward, 1872–1892.— PABC, Colonial corr., T. B. Humphreys corr. ; C. S. Nicol corr., C. S. Nicol à R. C. Moody, 17 mars 1859 ; Petitions, 18 avril 1870 ; GR 224, 6, 8 ; T. B. Humphreys, « Notes for election speech at Comox ».— C.-B., Legislative Assembly, Sessional papers, 1875–1890 (liste des voteurs, Victoria et Lillooet) ; Legislative Council, Journals, 1870.— Cariboo Sentinel, 21 nov. 1868, 19 nov. 1870.— Daily Colonist, 12 avril 1870, 4 nov. 1873, 5 juill. 1874, 27 juill. 1876, 24 juill., 24 oct. 1882, 17 févr., 7 juill., 4 déc. 1886, 4 janv., 29 avril 1888, 8, 23 août 1889, 24 janv., 27, 28 août 1890.— Gazette (Victoria), 28 juill. 1858.— Government Gazette-British Columbia (Victoria), mars, mai 1870.— J. B. Kerr, Biographical dictionary of well-known British Columbians, with a historical sketch (Vancouver, 1890).— The year book of British Columbia [...], R. E. Gosnell, compil. (Victoria), 1911.
Michael F. H. Halleran, « HUMPHREYS, THOMAS BASIL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/humphreys_thomas_basil_11F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1982 |
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