HANDFIELD, JOHN, officier, membre du Conseil de la Nouvelle-Écosse ; il épousa Elizabeth Winniett ; décédé vers 1763.

On connaît peu de chose des premières années de John Handfield. Il reçut une commission d’enseigne dans le régiment de Philipps (40e régiment d’infanterie) en février 1719/1720 et toute sa carrière militaire se déroula en Nouvelle-Écosse. En 1721, il était parmi les officiers qui signèrent l’acte d’accusation dénonçant la conduite du lieutenant John Washington* et, au cours de l’hiver 1729/1730, il fut témoin de la prestation du serment d’allégeance que le gouverneur de la Nouvelle-Écosse, Richard Philipps, avait réussi à obtenir des Acadiens de la région de la rivière Annapolis. En 1731, il était établi à Annapolis Royal (autrefois Port-Royal) où il s’était construit une maison « à grands frais, pour le confort de sa famille ». La mention de sa famille indiquerait qu’à cette date il avait déjà épousé la fille de William Winniett.

Il fut promu lieutenant en avril 1731 et, en novembre 1736, il était nommé au conseil en même temps que son beau-frère, le lieutenant Edward Amhurst, et l’enseigne John Slater. Le lieutenant-gouverneur, Lawrence Armstrong*, décrivit les nouveaux membres comme des « hommes de bon sens et de mérite ». Pendant 13 ans, Handfield assista régulièrement aux réunions du conseil, participant aux discussions et faisant partie de ses comités. En 1740 il fut promu capitaine. Il était toujours à Annapolis Royal en 1744 lorsque les troupes françaises, sous les ordres de François Du Pont* Duvivier, assiégèrent le fort sans succès.

Son séjour à Annapolis connut un intermède en 1749, lorsque Paul Mascarene, qui y commandait la garnison, reçut l’ordre d’envoyer 100 hommes aux Mines (Minas) pour parer à la menace française et indienne dans cette région. Handfield prit la tête du détachement et au cours d’une escarmouche avec les Indiens, son fils, le lieutenant John Handfield, fut fait prisonnier. Au début des années 50, Handfield était de nouveau revenu à Annapolis Royal et y commandait les troupes. On lui accorda une commission de juge de paix en juillet 1751 et, comme il n’y avait pas de ministre du culte à cette époque, on l’autorisa à présider la cérémonie du mariage de sa fille avec John, fils d’Otho Hamilton, en août 1752. À titre de commandant d’Annapolis Royal, Handfield reçut l’ordre de menacer de peines sévères « les habitants qui auraient des rapports trop étroits avec les Français » et aussi de tenter d’empêcher les Acadiens et les marchands anglais de la baie de Fundy d’approvisionner en maïs les Français et les Indiens. Ces instructions le plaçaient dans une situation embarrassante, étant donné qu’une des personnes que le gouverneur Charles Lawrence soupçonnait de trafiquer avec l’ennemi n’était autre que Joseph Winniett, propre beau-frère de Handfield.

La déportation des Acadiens fut pour Handfield une autre des circonstances où il fut partagé entre des relations de famille et son devoir d’officier anglais. On lui fit savoir, en août 1755, que les Acadiens seraient « dispersés dans les diverses colonies de sa Majesté situées sur le continent d’Amérique » et qu’il aurait la responsabilité de l’embarquement des résidents du district d’Annapolis. Il exécuta ses ordres méthodiquement et, le 8 décembre 1755, sept navires de transport quittèrent la rade d’Annapolis emportant leur cargaison d’exilés acadiens vers les colonies de la Nouvelle-Angleterre et les Carolines. Dans la correspondance qu’il échangea avec le colonel John Winslow*, chargé de l’exécution des mêmes ordres aux Mines, Handfield lui fit part de sa répugnance à remplir sa mission. « Je me joins à vous de tout cœur, écrivait-il, pour souhaiter que soit terminée cette partie extrêmement désagréable et des plus embarrassantes de notre service. » Il avait de bonnes raisons de qualifier la déportation d’« extrêmement désagréable ». La mère de sa femme était Marie-Madeleine Maisonnat, et, parmi les victimes de la déportation on comptait « une belle-sœur, des neveux, des nièces, des oncles, des tantes et des cousins » d’Elizabeth Winniett. Il intervint dans au moins un cas, pour retarder le départ d’un parent en cause et écrire en Nouvelle-Angleterre à son sujet.

Handfield qui avait été promu major le 15 octobre 1754 fut nommé lieutenant-colonel en mars 1758. Cette année-là il participa à la prise de Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton). D’après l’annuaire militaire il prit sa retraite en 1760. Il semble s’être fixé à Boston et on a situé la date de sa mort aux environs de 1763. En plus de son fils John et de sa fille Mary, il avait au moins un autre enfant. Thomas, qui devint « l’ancêtre des Handfield de Montréal ».

William G. Godfrey

Boston Public Library, Mellen Chamberlain autograph coll., Ch. F.1.65.— PANS, RG 1, 21, pp. 29, 150 ; 35, nos 5, II ; 134, pp. 2, 6, 7, 74, 75, 86, 87, 88, 107, 201, 202, 246, 247, 248, 287, 288, 302, 303, 321, 322, 323, 324, 325, 326 ; 164/1, p. 68.— Army list, 1760, 91.— Documents relating to currency in Nova Scotia, 1675–1758 (Shortt), 147.— Knox, Historical Journal (Doughty), I : 214.— N.S. Archives, I, 274–276, 580 ; III, 182, 183, 185, 186, 232, 233, 234, 239, 243, 249, 254 ;IV, 6, 10, 11, 14, 18, 22, 25–27, 29–33, 40, 42, 49–53, 55s., 86, 88, 90, 93, 95–97.— Journal of Colonel John Winslow, Coll. of the N. S. Hist. Soc., III (1883) : 103, 134, 137, 138, 142, 164, 168.— Calnek, History of Annapolis (Savary).— Dalton, George the first’s army, II.— C. J. d’Entremont et H.-J. Hébert, Parkman’s diary and the Acadian exiles in Massachusetts, French Canadian and Acadian Geneal. Rev. (Québec), I (1968), 241–294.— A. W. H. Eaton, Lt.-Col. Otho Hamilton of Olivestob lieutenant-governor of Placentia, lieutenant-colonel in the army, major of the 40th Regiment of Foot, member of the Nova Scotia Council from 1731 to 1744 (Halifax, 1899).— Harry Piers, The fortieth regiment, raised at Annapolis Royal in 1717 ; and five régiments subsequently raised in Nova Scotia, Coll. of the N.S. Hist. Soc., XXI (1927) : 115–183.— Smythies, Historical records of the 40th régiment.

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William G. Godfrey, « HANDFIELD, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/handfield_john_3F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
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