WASHINGTON, JOHN, lieutenant et ingénieur, affecté à la garnison anglaise d’Annapolis Royal, Nouvelle-Écosse ; circa 1719–1724.

La conduite de Washington a été une source d’ennuis de toutes sortes dans la capitale anglaise de 1719 à 1724. Comme ingénieur, il négligeait de tenir ses dossiers à jour et en ordre, il ne tenait aucun compte des ordres de ses supérieurs et menait des intrigues contre les autorités d’Annapolis Royal. En juin 1721, un autre officier remarqua que Washington passait une bonne partie de son temps dans « les lieux » d’aisances du fort. Un jour, en quittant les latrines, Washington laissa échapper un morceau de « papier souillé » sur lequel on trouva un brouillon d’une lettre adressée au Board of Ordnance accusant le gouverneur Richard Phillips* et les conseillers provinciaux de corruption et de malversation. On fouilla alors les appartements de Washington et on découvrit qu’il envoyait des lettres semblables en Angleterre depuis des mois. La découverte « d’agissements clandestins d’aussi vilaine nature » amena une enquête et les conseillers s’empressèrent d’expédier de volumineuses dépêches de démentis à Londres. Il était évident que Washington n’était pas digne de confiance et peut-être même pas tout à fait sain d’esprit, mais le conseil ne voulait pas entamer de poursuites judiciaires contre lui, vu qu’il relevait directement du Board of Ordnance, organisme très puissant sur le plan politique. Apparemment il ne quitta la Nouvelle-Écosse qu’au printemps de 1724 après avoir été, ou bien rappelé en Angleterre, ou bien persuadé d’y rentrer.

Maxwell Sutherland

APC, Nova Scotia A, 11–16 ; particulièrement, 13, pp.105–144, 164–185.— Mass. Hist. Soc., Gay papers, III, IV.— Documents relating to currency in Nova Scotia 1675–1758 (Shortt).— RAC, 1894.— Brebner, New England’s outpost.