HALL, GEORGE BENSON, marchand de bois et homme d’affaires de la région de Québec, né à Amherstburg (Haut-Canada) en 1810, fils de George Benson Hall, officier de la marine anglaise, et d’Angelica Fortier, décédé à Montmorency le 4 septembre 1876 et inhumé à Québec le 7 septembre 1876 au cimetière Mount Hermon.
George Benson Hall était d’ascendance irlandaise et de religion anglicane : son père était venu au Canada avec les troupes britanniques qui devaient défendre les colonies anglaises pendant la guerre anglo-américaine de 1812. Il avait assumé le commandement d’un navire sous les ordres du général Isaac Brock* dans les Grands Lacs.
Les circonstances qui amenèrent son fils dans la région de Québec sont inconnues. Il semble que Hall ait tout simplement voulu profiter de l’exploitation commerciale du bois qui se faisait sur une haute échelle dans la province de Québec au xixe siècle. Mais lorsque la Grande-Bretagne révoqua en 1842 la préférence douanière jadis accordée aux Canadas et se mit à acheter le bois de la Baltique, vendu à meilleur marché, Hall a été de ceux qui ont trouvé la parade dans l’expansion de l’industrie du sciage du bois. Et Hall a été doublement servi par les circonstances. Le traité de réciprocité de 1854 créa des conditions très favorables aux propriétaires de scieries en leur ouvrant un marché considérable et sûr aux États-Unis. De plus, Hall épousa en 1843 Mary Jane Patterson et, comme sa femme était l’unique enfant de Peter Patterson*, il hérita de l’importante entreprise commerciale de son beau-père. En exploitant le pouvoir de la chute Montmorency, Patterson avait fondé l’industrie manufacturière du bois dans la région de Québec. Faite sur un pied lucratif, l’exploitation du bois de commerce avait été si considérable que Patterson avait pu acheter au prix de £8 300 la seigneurie de Beauport, le 27 mai 1844.
Ainsi favorisé, Hall multiplia ses activités commerciales dans la région de Québec et au-delà. Pendant 25 ans, avec intelligence et énergie, il acheta des moulins qu’il rendit prospères et obtint de nouvelles concessions de terre dans toutes les régions du pays, jusqu’à la haute Matawin, où il installa une ferme en 1869 pour l’approvisionnement agricole de ses chantiers. À sa mort, en 1876, il était reconnu comme un des plus actifs et des plus riches marchands de bois du Canada. « Les moulins de Hall étaient les plus importants au monde », selon The storied province of Quebec. Son commerce passa alors aux mains de son fils, Peter Patterson Hall (1851–1910), un des dix enfants qu’il avait eus entre 1843 et 1863.
Pour la ville de Québec, Hall fut un citoyen précieux : il y ouvrit un commerce de bois en 1851 et, comme échevin, il participa à l’administration de la ville de 1853 à 1862. Mais c’est la région de la chute Montmorency et de la paroisse de Beauport qui profita surtout de l’activité de Hall. En 1876, 800 familles de cette région vivaient de son commerce de bois. Aussi, au lendemain de sa mort subite, le conseil municipal de Beauport tint-il une réunion extraordinaire et, sous forme de résolutions votées à l’unanimité, les citoyens de Beauport reconnurent en George Benson Hall « un des plus grands bienfaiteurs de la paroisse » et « le protecteur et le père » de tous les défavorisés sociaux de Beauport. Pour le rédacteur du Morning Chronicle de Québec, Hall a été « l’un des citoyens les plus éminents et les plus actifs de Québec [...] estimé surtout pour sa bienveillance et sa bonté ».
AJQ, Greffe de E. G. Meredith, acte de vente de héritiers Hall à L.-A. Sénécal, 7 juin 1883.— AVQ, Procès-verbaux du conseil.— Documents concernant la construction, la pose de la pierre angulaire et l’inauguration solennelle du nouvel hôtel-de-ville (Québec, 1896).— Le Canadien (Québec), 7 sept. 1876.— L’Événement (Québec), 7 sept. 1876.— Morning Chronicle (Québec), 6 sept. 1876.— Raoul Blanchard, Le Canada français ; province de Québec ; étude géographique (Montréal, 1960).— Storied Quebec (Wood, Atherton et Conklin), I : 402 ; IV : 400.— P.-B. Casgrain, Le Kent-House ; rectification historique, BRH, XIX (1913) : 5–9.
Andrée Désilets, « HALL, GEORGE BENSON (1810-1876) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hall_george_benson_1810_1876_10F.html.
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Auteur de l'article: | Andrée Désilets |
Titre de l'article: | HALL, GEORGE BENSON (1810-1876) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |