HALE, JOHN, fonctionnaire, officier de milice, homme politique, juge de paix et seigneur, né en 1765 en Angleterre, fils aîné du colonel John Hale et de Mary Chaloner ; décédé le 24 décembre 1838 à Québec.

John Hale appartenait à une très vieille famille du nord de l’Angleterre. Ami intime du major général James Wolfe*, son père commandait le 47th Foot à Québec en 1759. C’est lui que Wolfe, au moment de sa mort, désigna pour transmettre à Londres la nouvelle de la prise de Québec. Hale semblait prédestiné à suivre, les traces de son père. Il entra dans les Royal Marines le 2 décembre 1776 et devint lieutenant dans le 2nd Foot le 12 mai 1779. Mis à la demi-solde de capitaine en 1793, il accompagna le prince Edward* Augustus à Halifax au cours des années suivantes, à titre d’aide de camp et de secrétaire militaire. De retour en Angleterre au début de 1798, Hale épousa à Londres le 3 avril de l’année suivante Elizabeth Frances Amherst*. Quatre filles et huit fils, dont Edward* et Jeffery*, naquirent de cette union.

Hale revint à Québec en juin 1799 en qualité de trésorier-payeur général adjoint des troupes britanniques cantonnées au Canada. En 1807, il succéda à Thomas Aston Coffin* comme inspecteur général des comptes publics. Il reçut également quelques commissions. Ainsi en 1800, il était devenu l’un des commissaires chargés de l’administration des biens des jésuites. Puis, en 1811, avec John Mure* et François Bellet*, on le nomma commissaire chargé de faire dresser les plans des nouveaux édifices parlementaires. En 1813, le gouverneur sir George Prevost* le fit juge de paix pour les districts de Québec, de Trois-Rivières et de Montréal. Hale fut désigné en 1818 pour faire partie d’un comité responsable du secours aux étrangers malades et dépourvus. Membre du Conseil législatif du 3 décembre 1808 au 27 mars 1838, il en .assuma la présidence du 23 février 1814 au 16 janvier 1815, puis du 21 février 1815 au 21 janvier de l’année suivante et, enfin, du 7 février 1817 au 10 mars 1823. Il siégea également au Conseil exécutif, du 28 décembre 1820 jusqu’à sa mort. À la demande du gouverneur Dalhousie [Ramsay], il fit aussi partie en 1823 d’un comité de trois membres dont le mandat était d’examiner l’état de la caisse du receveur général John Caldwell. Ce dernier ayant été trouvé coupable d’avoir détourné des fonds publics, on chargea Hale, le 25 novembre de la même année, de le remplacer. Il allait conserver la charge de receveur général jusqu’à sa mort. À l’instar de son prédécesseur, il ne put échapper aux critiques du parti patriote qui lui reprochait d’autoriser des dépenses sans avoir au préalable consulté la chambre.

Issu de familles bien nanties, le couple Hale possédait des propriétés en Angleterre, ainsi que dans le Haut et le Bas-Canada. En juillet 1799, Hale acheta plusieurs lots de terre et une résidence rue Saint-Louis, à Québec. Il revendit celle-ci avec un bon profit le 3 juin 1815 puis, le 5 mars 1818, il paya £4 210 trois autres lots et une maison de pierre à deux étages, situés rue des Carrières. Le 27 septembre 1819, il acquit de Marie-Anne Tarieu de Lanaudière la seigneurie de Sainte-Anne-De La Pérade. Hale, qui savait se montrer bon seigneur avec tous ses censitaires, n’hésitait pourtant pas à réclamer son dû et il s’était adjoint deux procureurs qui administraient ses affaires dans la seigneurie durant ses absences.

Hale réussit à accroître sa fortune, déjà substantielle, en agissant à titre de procureur ou de bailleur de fonds pour certains commerçants de la ville et de la région de Québec, dont William Bacheler Coltman*, George Waters Allsopp, John Cannon*, la veuve du juge en chef John Elmsley*, ainsi que pour le pasteur et les administrateurs de l’église St Andrew.

Hale fut colonel du 3e bataillon de milice de la ville de Québec de mai 1805 à mars 1812. En 1813, il assuma durant quelques semaines les fonctions de trésorier du bureau de Québec de la Loyal and Patriotic Society of the Province of Lower Canada, destinée à venir en aide aux miliciens blessés. Il siégea à titre de président de la Banque d’épargne de Québec, de 1821 à 1823, puis de vice-président, de 1823 à 1826. Il remplit également les fonctions de vice-président de la Société d’agriculture du district de Trois-Rivières vers 1823. Chaque hiver, Hale et sa famille quittaient le manoir de Sainte-Anne-De La Pérade pour revenir à Québec où le couple participait activement à la vie sociale de la capitale. Hale fut membre de la Société littéraire et historique de Québec et membre du comité de la Société de Québec des émigrés, en 1821–1822, en plus d’être l’un des syndics du musée Chasseur de Québec en 1829 [V. Pierre Chasseur].

La réputation de sa famille et sa fidélité au pouvoir sont deux facteurs qui assurèrent à John Hale des postes de confiance auxquels il fit honneur tout au long de sa carrière.

Christine Veilleux

John Hale est l’auteur de : « Observations on crickets in Canada », Literary and Hist. Soc. of Quebec, Trans., 1 (1824–1829) : 254–255.

ANQ-Q, CE1-61, 27 déc. 1838 ; CN1-26, 1801 ; CN1-49, 1818–1838 ; CN1-116, 1836–1838 ; CN1-208, 1830–1838 ; CN1-230, 1800–1825 ; CN1-256, 1799 ; CN1-262, 1805–1819 ; P1000-48-931.— APC, MG 23, GII, 18.— Doc. relatifs à l’hist. constitutionnelle, 1819–1828 (Doughty et Story).— La Gazette de Québec, 30 mai, 6 juin 1805, 23 mai 1811, 1er avril 1813, 26 déc. 1838.— Almanach de Québec.— F.-J. Audet, « les Législateurs du B.-C. ».— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth).— Desjardins, Guide parl.— Literary and Hist. Soc. of Quebec, Index of the lectures, papers and historical documents [...], 1829 to 1891, F. C. Würtele et J. C. Strachan, compil. (Québec, 1927).— Officers of British forces in Canada (Irving).— « Papiers d’État – B.-C. », APC Rapport, 1891 : 1–206 ; 1893 : 1–123.— P.-G. Roy, Inv. concessions.— Turcotte, le Conseil législatif.— R. C. Dalton, The Jesuits’ estates question, 1760–1888 : a study of the background for the agitation of 1889 (Toronto, 1968).— « La Famille Hale », BRH, 38 (1932) : 750–751.

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Christine Veilleux, « HALE, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hale_john_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
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