GAULTIER DU TREMBLAY, FRANÇOIS (il porta aussi le nom de Gaultier de La Vérendrye), explorateur, soldat, né le 29 octobre 1715 et baptisé à Sorel (Québec) le 22 décembre suivant, troisième fils de Pierre Gaultier* de Varennes et de La Vérendrye et de Marie-Anne Dandonneau Du Sablé, décédé à Montréal le 30 juillet 1794.

François Gaultier Du Tremblay n’avait pas encore 16 ans lorsqu’il partit pour l’Ouest en 1731 avec son père et ses frères Jean-Baptiste* et Pierre*. Après avoir passé le premier hiver à Kaministiquia (Thunder Bay, Ontario), il assistait au cours de l’été de 1732 à la construction du fort Saint-Charles, sur le lac des Bois. En 1737, il se rendit avec son père au fort Maurepas, situé sur la rivière Rouge (Manitoba), puis, à l’automne de l’année suivante, au pays des Mandanes – région qui correspond à peu près au Dakota du Nord actuel. Lorsque, le 3 décembre 1738, les explorateurs pénétrèrent dans le principal village des Mandanes, François ouvrait la marche, portant le drapeau aux armes de France.

Quelques années plus tard, François retourna dans la même-région au cours d’une longue expédition organisée par son frère Louis-Joseph* – appelé le chevalier de La Vérendrye – vers le sud-ouest. Ils étaient partis, au printemps de 1742, accompagnés de deux Français et de guides indiens, et s’étaient d’abord rendus chez les Mandanes. Puis, après avoir traversé un grand nombre de villages indiens, ils étaient arrivés chez les Gens de l’Arc – probablement une tribu de Panis – avec l’espoir d’obtenir des renseignements sur la mer de l’Ouest. Alors que le chevalier de La Vérendrye se voyait obligé de participer à une guerre organisée par ces Indiens, François resta avec les non-combattants pour garder les effets. Au mois de mars 1743, les explorateurs rencontrèrent des Gens de la Petite-Cerise, un clan de Panis-Arikaras, et séjournèrent quelque temps parmi eux. C’est près de leur fort, situé au confluent des rivières Bad et Missouri, en face de l’actuelle Pierre, dans le Dakota du Sud, que le chevalier de La Vérendrye enfouit sous terre une plaque pour marquer leur passage. On y trouve le nom de François, abrégé en « t b l t » (pour Tremblet, graphie que l’on trouve en plusieurs occasions), ainsi que celui du chevalier et des deux Français qui les accompagnaient.

Après la démission de son père, qui prit effet en 1744, François resta dans l’Ouest et servit sous les ordres de Nicolas-Joseph de Noyelles* de Fleurimont qui remplaçait La Vérendrye comme commandant du poste de l’Ouest. En 1746, La Vérendrye réintégra son poste de commandant et Pierre vint rejoindre son frère François au cours de l’hiver de 1747–1748. Ce dernier était toujours dans cette région lorsque son père mourut à Montréal au mois de décembre 1749. Le 1er octobre 1750, il fut nommé cadet à l’aiguillette, dans les troupes de la Marine, par le gouverneur La Jonquière [Taffanel*] et il revint dans la vallée du Saint-Laurent cette année-là, ou la suivante, après plus de 19 ans d’absence.

François Gaultier Du Tremblay ne devait pas rester longtemps dans l’est puisqu’en février 1752, alors que son frère Louis-Joseph entrait en société avec Luc de La Corne pour exploiter le poste de Chagouamigon (près d’Ashland, Wisconsin), il s’engageait à travailler pour eux en qualité d’interprète, avec traitement de 500# par an. De retour à Montréal avec son frère en 1755, François cédait à ce dernier, le 13 juin de l’année suivante, tous ses droits sur les biens immeubles de la famille, dont sa part dans le fief Du Tremblay, contre une rente viagère de 400# par an. Il signa ce contrat d’une écriture étudiée et maladroite : « tranblei ». C’est la seule signature que nous ayons de lui. À la mort de Louis-Joseph en 1761, François se retrouva malgré lui en possession de l’héritage familial ; le 29 novembre 1769 il céda à nouveau tous ses droits, cette fois à la veuve de son frère, Louise-Antoinette de Mézières de Lépervanche, à condition qu’elle le nourrisse et l’entretienne ou qu’elle lui verse une rente annuelle de 450#. Celle-ci, dans une requête adressée au gouverneur Haldimand en 1781, parlait de la charge que représentait pour elle son beau-frère, « un vieillard incapable de se procurer ses besoins ».

À peu près complètement illettré, François Gaultier Du Tremblay ne semble pas avoir eu les capacités et l’esprit d’initiative de ses frères. Il vécut toujours de façon modeste et effacée et serait probablement resté dans l’ombre s’il n’avait appartenu à une grande famille de découvreurs. À sa mort, en 1794, disparaissait le dernier des La Vérendrye.

Antoine Champagne

Outre les deux ouvrages d’Antoine Champagne, Les La Vérendrye et le poste de l’Ouest (Québec, 1968) et Nouvelles études sur les La Vérendrye et le poste de l’Ouest (Québec, 1971), il existe sur la famille La Vérendrye de nombreuses études et sources imprimées. On consultera avec profit, aux volumes II et III du DBC, les bibliographies des biographies de Pierre Gaultier* de Varennes et de La Vérendrye et de ses fils Jean-Baptiste*, Louis-Joseph* et Pierre*.  [a. c.] AN, Col., C11A. 100, ff.28, 30, 32 ; C11E, 16, ff.308–313 ; D2C, 61, f.125.— ANQ-M, Greffe de L.-C. Danré de Blanzy, 13 juin 1756 ; Greffe d’Antoine Foucher, 18 févr. 1752 ; Greffe de Pierre Panet, 5 juill. 1764, 29 nov. 1769 ; Greffe de François Simonnet, 15 juill. 1750.— BL, Add. mss 21 734, 3 févr. 1781 (copie aux APC).

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Antoine Champagne, « GAULTIER DU TREMBLAY, FRANÇOIS (Gaultier de La Vérendrye) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/gaultier_du_tremblay_francois_4F.html.

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Auteur de l'article:    Antoine Champagne
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
Année de la révision:    1980
Date de consultation:    28 novembre 2024