FISET, LOUIS, avocat, juge et protonotaire, né à Québec le 20 août 1797 du mariage de Pierre Fiset et d’Ursule Maufet ; le 8 mai 1821 il épousa à Québec Mary Powers ; décédé à Québec le 4 janvier 1867.

Louis Fiset étudia chez les protonotaires Joseph-François Perrault* et John Ross et fut admis au barreau le 4 janvier 1822. Il pratiqua ensuite à Québec jusqu’en 1844. Fiset ne fut jamais député mais devint très tôt l’ami et le conseiller d’hommes politiques de l’époque, tels Elzéar Bédard*, Augustin-Norbert Morin, René-Édouard Caron*, Jean-François-Joseph Duval, Étienne Parent* et John Neilson*. En cette qualité, il fut mêlé à tous les mouvements politiques de 1822 à 1838. Il prit part à toutes les élections du temps et soutint le parti canadien, devenu le parti patriote en 1826. Aux élections de 1834, entre autres, il organisa la campagne d’Amable Berthelot* et de René-Édouard Caron, candidats dans la haute ville de Québec. Selon le Canadien, il fut durant cette période l’éminence grise des Patriotes de la région de Québec.

À la suite de la présentation en chambre des Quatre-vingt-douze Résolutions, la Gazette de Québec publia le 25 avril 1834 une petite pièce intitulée « la Première Comédie du Statu Quo », dont les auteurs étaient Louis-David Roy*, avocat, et Georges-Barthélemi Faribault, greffier de la chambre d’Assemblée. Les principaux personnages de cette comédie étaient les Patriotes modérés de la région de Québec, Étienne Parent, Elzéar Bédard, Hector-Simon Huot, Louis Fiset et François-Xavier Garneau. Dans cette satire, ceux-ci étaient représentés comme des républicains braillards prenant plaisir à se quereller entre eux.

Lorsque survinrent les troubles de 1837–1838, Louis Fiset, tout en luttant contre le parti tory d’alors, eut peur des conséquences de la rébellion et se joignit à la plupart de ses amis de Québec pour la repousser et maintenir l’opposition dans la voie constitutionnelle. Ainsi, il fut l’un des principaux organisateurs de la grande assemblée qui eut lieu sur l’Esplanade à Québec le 31 juillet 1837. À cette assemblée, qui regroupait selon la Gazette de Québec plus de 8 000 personnes, Louis Fiset, en compagnie de Duval et de Neilson, fustigea ceux qui sabotaient le régime parlementaire, prêchaient la contrebande et fomentaient la révolution. Proclamant sa fidélité aux institutions démocratiques, Fiset proposa d’envoyer une pétition à la reine pour l’assurer de la fidélité de ses sujets canadiens et lui demander de mettre fin aux abus et aux dissensions dont les Canadiens étaient victimes. Toutefois, à l’automne de 1838, lorsqu’un mandat d’arrêt fut lancé contre Augustin-Norbert Morin, Fiset, bien qu’il ne partageât pas alors toutes les idées de ce dernier, s’empressa de l’aider à s’échapper et de cacher des papiers qui auraient pu le compromettre. De plus, après l’arrestation, le 26 décembre 1838, d’Étienne Parent et de Jean-Baptiste Fréchette, respectivement rédacteur et imprimeur du Canadien, Louis Fiset fut l’un de ceux qui soutinrent ce journal durant cette période difficile.

Nommé juge du district de Gaspé le 23 avril 1844, Louis Fiset ne put s’adapter au climat de la région et aux pénibles voyages qu’occasionnait l’administration de la justice dans ce coin éloigné. Sa santé s’altérant de jour en jour, il résigna sa fonction au bout de deux ans. Le 27 juin 1846, il acceptait du gouvernement de William Henry Draper* et Denis-Benjamin Viger la charge de protonotaire du district de Québec, laissée vacante par le décès d’Hector-Simon Huot. Fiset abandonna cet office le 10 octobre 1861 en faveur de son fils, Louis-Joseph-Cyprien*, avocat et poète. Il décéda à sa résidence rue Mont-Carmel à Québec, le 4 janvier 1867, à l’âge de 69 ans.

Claude Vachon

ANQ-Q, AP-G-79 ; AP-P-184 ; QBC 25, Événements de 1837–1838, no 3 249.— APC, MG 30, D62, 12, pp.801–805.— Le Canadien, 28 juill., 2, 4 août 1837, 7 janv. 1867.— La Minerve, 8 janv. 1867.— Le Pays, 10 janv. 1867.— Beaulieu et Hamelin, Journaux du Québec, 179s.— P.-V. Charland, Notre-Dame de Québec : le nécrologe de la crypte ou les inhumations dans cette église depuis 1652, BRH, XX (1914) : 310, 338.— P.-G. Roy, Les avocats de la région de Québec, 163 ; Fils de Québec, III : 84–86 ; Les juges de la prov. de Québec, 205.— N.-E. Dionne, Les trois comédies du « Statu Quo » 1834 (Québec, 1909).— Protonotaires du district de Québec, BRH, X (1904) : 117.— Antoine Roy, Les Patriotes de la région de Québec pendant la rébellion de 1837–1838, Cahiers des Dix, 24 (1959) : 250.

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Claude Vachon, « FISET, LOUIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/fiset_louis_9F.html.

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Auteur de l'article:    Claude Vachon
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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