ELLIOT, WILLIAM, fermier et homme d’affaires, né le 22 décembre 1812 à Hammersmith (Londres) ; il épousa Mary Oliphant, et ils eurent quatre filles et un fils ; décédé le 3 juin 1893 à Toronto.

William Elliot fit ses études dans un pensionnat de Londres. Sa famille immigra à Dundas, dans le Haut-Canada, et il vint la rejoindre quand il eut terminé ses études, à l’âge de 15 ans. En 1834, il s’installa sur une terre près de la ville et commença à la cultiver. Il épousa Mary Oliphant, et leur premier fils, Robert Watt*, naquit en 1835. Pendant qu’il demeurait à Dundas, Elliot passa de la religion anglicane à la foi baptiste. Le travail de ferme ne le satisfaisait pas, même s’il semblait assez bien réussir. Il se joignit au bureau de Lesslie and Sons à Dundas, vaste entreprise spécialisée dans la vente de médicaments et de papeterie qui avait aussi des magasins à Toronto et à Kingston [V. James Lesslie*]. En 1846, Elliot et un associé, un certain Thornton, firent l’acquisition de l’établissement de Dundas, et leur firme prit de l’expansion.

Il y a toutefois des limites à la taille que peut prendre un magasin de vente au détail dans une petite localité, quelle que soit la qualité de son administration. Au début des années 1850, il semble qu’Elliot était parvenu au bout des possibilités commerciales de Dundas. Il vendit sa part et s’installa à Toronto en vue de se lancer dans la vente en gros de médicaments ; en 1855, il s’associa à Benjamin Lyman* pour former la Lyman, Elliot and Company. Une fois de plus, les affaires d’Elliot prospérèrent. Il se joignit au groupe de capitalistes associés à William Pearce Howland* et à William McMaster*, et participa à de nombreuses réussites du groupe. Par exemple, en 1867, il fut l’un des administrateurs qui fondèrent la Banque canadienne de commerce de McMaster (il devait en être vice-président de 1879 à 1887) et il occupa, avec McMaster, la vice-présidence de l’Association d’assurance sur la vie, dite la Confédération. En 1882, Elliot, McMaster et d’autres établirent la Standard Publishing Company, qui publiait le Canadian Baptist. Les deux hommes d’affaires firent construire l’église baptiste Jarvis Street, terminée en 1875 ; Elliot y fut plus tard diacre et administrateur.

C’est au cours des années 1860 que s’organisa la profession de pharmacien au Canada. Elliot et un associé, Edward Buckingham Shuttleworth*, directeur d’une filiale de la Lyman, Elliot and Company, spécialisée dans la fabrication de médicaments, participèrent à la mise sur pied de la Toronto Chemists’ and Druggists’ Association en 1867, qui prit de l’ampleur et devint plus tard dans l’année la Canadian Pharmaceutical Society. Elliot en fut le deuxième président. Il s’employa à promouvoir le projet de loi sur la pharmacie qui fut présenté au Parlement ontarien en 1868, sans être adopté, et le Pharmacy Act de 1871, qui établissait l’Ontario College of Pharmacy et réglementait de façon générale la profession dans cette province. Il fut le premier président de cette association et remplit un deuxième mandat de 1877 à 1879.

En avril 1870, Elliot s’était retiré de la Lyman, Elliot and Company. Il fonda avec son fils une entreprise appelée Elliot and Company, et acheta le commerce de Dunspaugh and Watson rue Front. Il s’associa à son gendre pour effectuer une autre transaction, soit l’achat de l’immeuble qui abritait cette entreprise de vente en gros. La firme Elliot and Company se hissa au premier rang des grossistes de produits pharmaceutiques en Ontario et dans l’Ouest. L’usine de l’entreprise, située rue Beverley, fabriquait divers médicaments et préparations pharmaceutiques, ainsi que d’autres produits chimiques, comme des colorants et de l’huile de lin. Elliot s’intéressa à d’autres secteurs du monde des affaires ; il fut président du Board of Trade de Toronto en 1870–1871, administrateur de la Northern Railway Company of Canada, de la Toronto General Trusts Company et de la Freehold Permanent Building Society, et président de la People’s Loan and Savings Company. Après l’incendie qui détruisit les installations d’Elliot and Company de la rue Front en 1886, Elliot prit sa retraite et vendit ses intérêts à son fils.

William Elliot décéda en 1893 d’une grippe qui faisait suite à une longue maladie. Ses derniers jours furent assombris par le décès tragique de son petit-fils, Howard, qui mourut d’une péritonite à l’âge de 25 ans. Il avait été un étudiant en pharmacie remarquable et semblait destiné à mener l’entreprise familiale vers de plus hauts sommets. William Elliot mourut riche. L’homologation de son testament révéla un actif de plus de 100 000 $, comprenant des intérêts substantiels aux États-Unis.

Philip Creighton

Canadian Pharmaceutical Journal (Toronto), 26 (1892–1893) : 173–174, 190–191.— Empire (Toronto), 5 juin 1893.— Toronto Daily Mail, 5 juin 1893.— Dominion annual reg., 1882 : 373.— Emile Holowachuk, « Biography of William Elliot » (essai de 1er cycle, Faculty of Pharmacy, Univ. of Toronto, s.d.).— E. W. Stieb, « Edward Buckingham Shuttleworth, 1842–1934 », Pharmacy in Hist. (Madison, Wis.), 12 (1970) : 91–116.

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Philip Creighton, « ELLIOT, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/elliot_william_12F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
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