MILLER, HUGH, pharmacien, juge de paix et fonctionnaire, né le 2 juin 1818 à Inverness, Écosse ; le 8 juin 1847, il épousa à Whitby, Haut-Canada, Helen Dow, et ils eurent sept enfants ; décédé le 24 décembre 1898 à Toronto.
Hugh Miller immigra dans le Haut-Canada en 1841 et s’établit à Toronto. Il reçut une formation de pharmacien et travailla durant une brève période pour deux sociétés pharmaceutiques. Il ouvrit ensuite une pharmacie rue King est qu’il exploiterait avec un certain succès jusqu’à la fin de sa vie. Deux de ses fils furent ses associés un certain temps. C’est l’aîné, William, qui participa à cette entreprise le plus activement, mais il mourut en 1894 ; Kenneth A. avait quant à lui quitté la pharmacie au début des années 1880.
Outre l’exploitation de son commerce, Miller prit en charge l’établissement et l’administration de diverses associations de pharmaciens en Ontario. Pendant les années 1860, à l’instar de leurs collègues de Grande-Bretagne et des États-Unis, les pharmaciens canadiens avaient entrepris de se regrouper officiellement pour contrer les menaces de la profession médicale à l’égard des libertés dont ils avaient toujours joui. Miller fut membre fondateur et vice-président de la Canadian Pharmaceutical Society, établie en 1867 à Toronto afin de presser le nouveau gouvernement fédéral d’adopter un projet de loi qui créerait une association professionnelle chargée de la réglementation de l’activité des pharmaciens. À l’automne de 1868, devant la lente progression du dossier, la société se tourna vers le gouvernement provincial pour obtenir de l’aide. On choisit Miller et quelques-uns de ses collègues pour rédiger le projet de loi, que le Parlement de l’Ontario adopta en 1871 sous le nom d’Ontario Pharmacy Act.
La loi prévoyait la création d’un organisme de réglementation, l’Ontario College of Pharmacy, qui avait le pouvoir d’émettre des autorisations d’exercer aux personnes qui satisfaisaient aux nouvelles dispositions législatives, et elle autorisait les médecins et chirurgiens à exercer la profession de pharmacien sans avoir à subir d’examen. Elle déterminait en outre la structure du collège, lui reconnaissait le pouvoir de posséder des biens et contrôlait la vente de poisons, l’utilisation des titres de « droguiste » et de « pharmacien » ainsi que l’exploitation des pharmacies. Ce collège, qui occuperait une place importante à l’échelle nationale jusqu’au début du xxe siècle, était également responsable de la formation des pharmaciens. William Elliot en fut le premier président. Élu au conseil dès sa fondation, Miller fut réélu régulièrement jusqu’en 1888. Entre 1881 et 1883, il en occupa la présidence, et c’est au cours de cette période que le collège fonda une école de pharmacie, qui allait s’affilier à la University of Toronto en 1892 pour finalement devenir une faculté indépendante en 1953.
Hugh Miller ne se porta jamais candidat à une élection, mais il était fervent allié du parti libéral et l’un des confidents de George Brown* et d’Alexander Mackenzie. Il n’oublia jamais sa terre natale et participa aux activités d’un certain nombre d’organismes écossais à Toronto, dont la St Andrew’s Society, les Sons of Scotland, la Caledonian Society et la Gaelic Society. Il appartenait aussi à la York Pioneer and Historical Society. Une notice nécrologique le décrivit comme « l’un des plus estimés » francs-maçons de Toronto ; il avait adhéré à l’ordre en Grande-Bretagne puis s’était joint à la St Andrew’s Lodge No. 16 à Toronto. Durant les 25 dernières années de sa vie, Miller remplit la fonction de juge de paix et, à partir de 1894 jusqu’à la veille de son décès, celle de magistrat de police adjoint, ce qui lui gagna le respect d’un grand nombre de gens.
Canadian Druggist (Strathroy, Ontario, et Toronto), 11 (1899) : 9.— Canadian Pharmaceutical Journal (Toronto), 32 (1898–1899) : 282.— Evening News (Toronto), 27 déc. 1898.— Globe, 26 déc. 1898.— Toronto World, 26 déc. 1898.— Toronto directory, 1843–1899.— A brief history of pharmacy in Canada, A. V. Raison, édit. ([Toronto, 1969]), 70–75.— Elizabeth MacNab, A legal history of health professions in Ontario [...] (Toronto, [1970]), 216–243.— One hundred years of pharmacy in Canada, 1867–1967, [E. W. Stieb, édit.] (Toronto, 1969).— B. P. DesRoches, « The first 100 years of pharmacy in Ontario », Canadian Pharmaceutical Journal, 105 (1972) : 225–227.— E. W. Stieb, « A century of formal pharmaceutical education in Ontario », Canadian Pharmaceutical Journal (Ottawa), 116 (1983) : 104–107, 153–157 ; « A professional keeping shop : the nineteenth-century apothecary », Material Hist. Bull. (Ottawa), 22 (1985) : 1–10.
Ernst W. Stieb, « MILLER, HUGH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/miller_hugh_12F.html.
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Auteur de l'article: | Ernst W. Stieb |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |