DENYS (Denis) DE LA TRINITÉ, SIMON, membre du Conseil souverain, anobli par Louis XIV, deuxième fils de Jacques Denys de La Thibaudière et de Marie Cosnier, frère cadet de Nicolas Denys, né en 1599 à Tours, France, inhumé le 11 novembre 1678 dans la paroisse Saint-Barthélemy à La Rochelle, France.
Simon Denys appartenait à une famille distinguée qui avait bien servi l’État dans les domaines tant militaire que civil. Simon passa la plus grande partie de sa vie à Tours. Il fut « conseiller du roi et lieutenant civil au grenier à sel de Tours », où il était probablement chargé de percevoir la gabelle ou impôt sur le sel. Il épousa d’abord, en France, Jeanne Dubreuil, également de Tours (morte en 1639), puis Françoise Du Tartre (1621–1670) ; il fonda une famille nombreuse et remarquable.
En 1632, Simon accompagna son frère Nicolas en Acadie. Nicolas établit une pêcherie au port Rossignol (près de l’actuelle ville de Liverpool, en Nouvelle-Écosse) et confia à Simon le commandement d’un navire qu’il avait acheté pour ce commerce. Au moment où le navire déchargeait sa première cargaison de morue à Oporto, la guerre éclata entre la France et l’Espagne, dont le Portugal faisait alors partie ; Simon perdit donc son navire et fut emprisonné à Madrid. À sa libération, il rentra en France porteur de messages secrets de l’ambassadeur de France au cardinal de Richelieu. Pour le dédommager des souffrances qu’il avait endurées, le cardinal lui confia le commandement d’un vaisseau du roi.
De toute évidence, Tours demeura son lieu de résidence jusqu’à ce qu’il déménage à Paris en 1648. Deux ans plus tard, il rejoignait son frère en Acadie avec toute sa famille. En 1645, Nicolas avait établi un poste à Miscou, peut-être en vertu d’une concession de la Compagnie des Cent-Associés. En 1647, Menou d’Aulnay devenait gouverneur de l’Acadie et, revendiquant le territoire tout entier, il s’empara du poste. Plus tard, peut-être après la mort du gouverneur en mai 1650, Nicolas tenta de s’établir au Cap-Breton ; il construisit une habitation à Saint-Pierre, tandis que Simon reconstruisait le poste du capitaine Charles Daniel à Sainte-Anne. À l’automne de 1651, Mme d’Aulnay [Motin], veuve du gouverneur, envoya des troupes pour s’emparer de ces postes. Les deux frères furent faits prisonniers et, en octobre 1651, envoyés à Québec. C’est ainsi que Simon se trouva, lui aussi, impliqué dans la rivalité complexe qui existait entre Menou d’Aulnay et la compagnie.
Nicolas retourna en Acadie, mais Simon demeura au Canada. En août 1652, les Jésuites, seigneurs de Notre-Dame-des-Anges, lui accordaient une concession appelée « ferme de la Trinité ». Il fut gratifié par la suite de plusieurs autres concessions qui lui permirent de s’établir avec sa famille pour cultiver la terre. On dit en outre qu’en 1660 il était « procureur fiscal et receveur général » pour le compte de la Compagnie des Cent-Associés. En septembre 1664, il était nommé membre du Conseil souverain et il le demeura jusqu’au 6 décembre 1666.
Apparemment, Simon Denys ne s’enrichit guère, mais il gagna l’estime des autorités, car il fut anobli par le roi en 1668 sur la recommandation de l’intendant Talon. Même si ces lettres de noblesse ne furent enregistrées au Conseil souverain de Québec qu’en 1680, après la mort de Simon Denys, personne ne lui contesta, ni à ses descendants, leurs quartiers de noblesse. L’abolition par Louis XIV, en 1669, des titres de noblesse non encore enregistrés n’a eu, dans la pratique, aucun effet en Nouvelle-France.
Denys, Description géographique et historique (Ganong).— JR (Thwaites).— Lettres d’annoblissement de Simon Denys, BRH, XII (1906) : 345s.— Lettres de noblesse, (P.-G. Roy).— Thomas Guérin, From the Crusades to Quebec : The Knights of Malta in the New World (Montréal, 1949), 202.— Hugolin Lemay, Le père Joseph Denis, premier récollet canadien (1657–1736) (2 vol., Québec, 1926).— P.-G. Roy, Les Conseillers du Conseil souverain de la Nouvelle-France, MSRC, IX (1915), sect.
Bibliographie de la version révisée :
Arch. en ligne, Charente-Maritime (La Rochelle, France), « Reg. paroissiaux, pastoraux et d’état civil », La Rochelle, Saint-Barthélémy, 11 nov. 1678 : charente-maritime.fr/CG17/jcms/cg17_34489/les-archives-en-ligne (consulté le 2 août 2011).
Jean Lunn, « DENYS (Denis) DE LA TRINITÉ, SIMON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/denys_de_la_trinite_simon_1F.html.
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Auteur de l'article: | Jean Lunn |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
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