MOTIN (Mottin), JEANNE (Menou d’Aulnay ; Saint-Étienne de La Tour), née vers 1615 en France, fille de Louis Motin de Corcelles (Courcelles), un des associés de la compagnie de commerce Razilly-Condonnier, et de Marie de Salins, morte vers 1666 au cap de Sable.
Elle vint en Acadie en 1636 avec ses deux sœurs et son beau-frère, Nicolas Le Creux Du Breuil. La même année, elle épousa, probablement à Port-Royal, Charles de Menou d’Aulnay, futur gouverneur de l’Acadie, dont elle eut quatre fils, qui s’engagèrent dans l’armée et périrent au combat, et quatre filles, qui devinrent toutes religieuses.
Après la mort de d’Aulnay, survenue en 1650, elle continua d’habiter Port-Royal. Elle constata que la succession de son mari était obérée de dettes dont le total dépassait 300 000# et qu’elle n’était guère en mesure de réunir une telle somme. Les créanciers devinrent pressants et les représentants d’Emmanuel Le Borgne allèrent même jusqu’à envahir et à piller ses domaines. Elle chargea un de ses officiers d’aller déloger Nicolas et Simon Denys de leurs postes dans l’île du Cap-Breton, prétendant qu’ils s’étaient établis sur des terres relevant de la succession de d’Aulnay. Au mois de juillet 1651, elle chargea son intendant, Brice de Sainte-Croix, fils de Mme de Brice, d’aller en France défendre ses intérêts. L’entente inautorisée qu’il conclut avec le duc de Vendôme et selon laquelle ce dernier assumait la moitié des dettes en échange de la moitié des domaines de d’Aulnay et de la moitié aussi du commerce des fourrures ne fit que compliquer la situation.
Elle contracta un mariage de convenance le 24 février 1653 avec Charles de Saint-Étienne de La Tour, qui avait été le plus ardent rival de son mari en Acadie. Ils vécurent à l’embouchure de la rivière Saint-Jean jusque vers 1656, et allèrent alors s’installer au cap de Sable. Elle donna à La Tour cinq enfants : Jacques (marié à Anne Melanson), Charles*, Marie (mariée à Alexandre Le Borgne), Marguerite (mariée à Abraham Mius de Plemazais), et Anne (mariée à Jacques Mius d’Entremont, baron de Pobomcoup). Une pétition présentée par sa fille Marie en 1667 révèle que Jeanne Motin était morte à ce moment-là.
V. les bibliographies de Menou d’Aulnay et de Charles de Saint-Étienne de La Tour.— Quant au procès intenté par Dame Marie de Menou, chanoinesse de Poussay, et subséquemment par Charles de Saint-Étienne* de La Tour, fils, V. AN, Col. C11D, 1 ff.55–60v., reproduits dans Coll. de manuscrits relatifs à la Nouv.-France, II : 351–363 ; V. aussi : Ibid., I : 132, 145s. ; II : 292s. ; 363–380 passim.
Bibliographie de la version révisée :
Bibliothèque et Arch. nationales du Québec, Centre d’arch. de Québec, P1000, S3, D1881.— S. A. White, Dictionnaire généalogique des familles acadiennes (2 vol. parus, Moncton, N.-B., 1999– ), 2 : 1434.
George MacBeath, « MOTIN (Mottin), JEANNE (Menou d’Aulnay ; Saint-Étienne de La Tour) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/motin_jeanne_1F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 2019 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |