DANRÉ DE BLANZY, LOUIS-CLAUDE, avocat au parlement de Paris, notaire royal, juge seigneurial, né en France en 1710, fils de Charles Danré de Blanzy, avocat au parlement de Paris, et de Suzanne Morillon, décédé en France à une date inconnue.

Louis-Claude Danré de Blanzy était un fils de bonne famille et avocat au parlement de Paris. Cependant, il semble avoir eu une vie peu disciplinée et ses parents obtinrent une lettre de cachet pour l’envoyer en Nouvelle-France où il arriva en 1736. Quatre autres fils de bonne famille l’avaient accompagné dans la colonie. L’arrivée de telles recrues posait toujours quelques problèmes aux autorités coloniales. En effet, trop souvent ces jeunes gens arrivaient sans métier et vivaient aux dépens de l’administration coloniale. De plus, alors que leurs parents croyaient les éloigner de la métropole, il était très facile pour eux de retourner en France sans, bien sûr, en avertir les autorités. Cependant, tel ne fut pas le cas de tous ces nouveaux arrivants.

Danré de Blanzy se fixa rapidement à Montréal où il épousa le 25 novembre 1737 Suzanne, fille de feu Denis d’Estienne* Du Bourgué de Clérin. Quelques mois plus tard, le 20 mars 1738, il obtenait de l’intendant Gilles Hocquart* une commission de notaire royal pour exercer dans la juridiction royale de Montréal, remplaçant le notaire Joseph-Charles Raimbault* de Piedmont, décédé le 17 décembre précédent. Cette commission lui fut octroyée, semble-t-il, non pas tellement à cause de sa formation juridique, mais surtout grâce à ses liens de parenté avec le procureur général du Conseil supérieur de la colonie, Louis-Guillaume Verrier.

Danré de Blanzy, en plus de sa charge de notaire, exerça d’autres fonctions judiciaires. En 1739 et 1740, il fut juge de la seigneurie de Boucherville et, le 13 novembre 1744, il recevait une commission de greffier pour la juridiction de Montréal où il remplit aussi, à l’occasion, les charges de lieutenant général civil et criminel, de procureur du roi, d’assesseur et de greffier des conseils de guerre jugeant les déserteurs.

Du 4 au 18 septembre 1747, Danré de Blanzy procéda à l’inventaire des biens meubles et immeubles, des titres et autres papiers de l’Hôpital Général de Montréal qui se trouvait alors dans une piètre situation [V. Jean Jeantot ; Marie-Marguerite Dufrost* de Lajemmerais]. Le document qu’il rédigea lors de cet inventaire donne en 90 pages de texte serré un état détaillé de tous les objets se trouvant dans les différentes pièces de l’hôpital et dans les autres bâtiments attenants.

Danré de Blanzy exerça sa charge de notaire durant 22 ans et son greffe contient de nombreux contrats d’engagement pour l’Ouest. Il signa son dernier acte le 29 avril 1760 et, peu après, il s’embarqua pour la France. En 1770, il était à Paris où l’on perd sa trace.

Michel Paquin

AN, Col., E, 107 (dossier Danré de Blanzy). – ANQ-M, Greffe de L.-C. Danré de Blanzy, 1738–1760.— É.-Z. Massicotte, Les tribunaux et les officiers de justice de Montréal sous le régime français, BRH, XXXVII (1931) : 190, 303, 307.— Les notaires au Canada, RAPQ, 1921–1922, 46.— P.-G. Roy, Inv. ord. int., II : 239 ; III : 63, 100.— Tanguay, Dictionnaire.— Vachon, Inv. critique des notaires royaux, RHAF, XI (1957–1958) : 101.— J.-E. Roy, Histoire du notariat, I.— Gérard Malchelosse, Les fils de bonne famille en Nouvelle-France, 1720–1750, Cahiers des Dix, XI (1946) : 279, 284, 290, 292, 297s.— É.-Z. Massicotte, La justice seigneuriale de Boucherville, BRH, XXVIII (1922) : 75s.