DUROCHER, JOSEPH (baptisé René-Joseph), marchand, tailleur d’habits, né le 2 juillet 1706, à Angers, France, fils de Joseph Durocher, tailleur d’habits, et de Marguerite Le Roy, décédé avant le 15 septembre 1756.

Le nom de Joseph Durocher apparaît pour la première fois dans les documents canadiens en 1730. Le 6 mai de cette année-là, il épousait à Batiscan Marie-Louise-Catherine Juillet. Dans son contrat de mariage, passé le 19 février précédent devant le notaire Nicolas-Auguste Guillet de Chaumont, il est précisé que Durocher donnait à son épouse la somme de « trois mil livres de Douaire prefix ». Peu après le décès de son épouse, qui lui avait donné neuf enfants en 13 ans, Durocher convola, le 24 juin 1743 à Montréal, avec Marguerite Gaudé, veuve de Jean-Baptiste Jarry, « marchand voyageur » de Montréal. Marié en communauté de biens, Durocher apportait à sa nouvelle épouse « quinze cent livres de Douaire prefix ». Un seul enfant naquit de cette union, mais ne survécut pas.

Durocher fut à la fois tailleur et marchand durant une grande partie de sa vie. Toutefois, seules ses activités commerciales nous sont connues. Apparemment gros brasseur d’affaires, il multiplia les achats de maisons, de terres et de fermes. Il s’intéressa également au commerce des fourrures : c’est ainsi qu’en 1745 il engagea cinq hommes pour se rendre au poste de Michillimakinac. Deux ans plus tard, ses affaires étaient, semble-t-il, assez prospères puisqu’il engageait pour un an Jean-Baptiste Dumontet, dit Lagrandeur, et son épouse, « pour le servir en touttes choses Licites et honnestes qui Leur Seront Commandées ». Vers les années 1750, Durocher fut en relations avec les marchands François Havy et Jean Lefebvre de Québec ; le 15 janvier 1753, nous le retrouvons en procès contre les deux hommes devant le Conseil supérieur au sujet de trois emplacements.

Cependant, le « marchand tailleur d’habits » avait vu trop grand ; il fut poursuivi par ses innombrables créanciers qui l’obligèrent à régler ses comptes. Le bilan de son avoir personnel révélait un excédent des revenus sur les dépenses de 35 408# 18s. 3d. ; mais comme il devait 60 398# 16s. 7d., il fut déclaré failli. Chacun de ses créanciers reçut 58 et 5/8 p. cent de ce qui lui était dû.

Joseph Durocher est probablement décédé à Montréal en 1756 ; le 15 septembre de cette année-là, son épouse était déclarée veuve dans le contrat d’adjudication des biens de son mari que rédigea le notaire Louis-Claude Danré de Blanzy.

Robert Lahaise

ANQ, Greffe de J.-A. Saillant, 29 sept. 1757 (acte de L.-C. Danré de Blanzy, 15 sept. 1756).— ANQ-M, Greffe de N.-A. Guillet de Chaumont, 19 févr., 27 juill. 1730, 24 janv. 1732 ; Greffe de J.-C. Raimbault, 1er août 1733, 24 oct. 1734, 21 juill., 4 sept. 1735 ; Greffe de Simon Sanguinet, 24 juin, 18 juill., 1er août 1747 ; Greffe de François Simonnet, 20 juin 1743.— Dictionnaire national des Canadiens français (1608–1760) (2 vol., Montréal, 1958).— Massicotte, Répertoire des engagements pour l’Ouest, RAPQ, 19291930, 457, 459, 460, 462, 465.— P.-G. Roy, Inv. jug. et délib., 1717–1760, III : 110, 114 ; V : 5, 15, 259.— Tanguay, Dictionnaire.— J.-J. Lefebvre, Les familles Durocher de Montréal et de Saint-Antoine-sur-Richelieu, BRH, LXV (1959) : 6782.

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Robert Lahaise, « DUROCHER, JOSEPH (baptisé René-Joseph) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/durocher_joseph_3F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
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