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CUNNINGHAM, ROBERT, journaliste et homme politique, né le 12 mai 1836 à Stewarton, près de Kilmarnock, dans le Ayrshire, en Écosse, fils de John Cunningham et de Barbara Newlands, décédé à St Paul, Minn., le 4 juillet 1874.
Cunningham grandit en Écosse où il fit ses études. Il obtint un diplôme en lettres à Glasgow College et, par la suite, un diplôme en sciences de l’University of London. En 1862, il épousa Annie Brown, d’Aberdeen en Écosse. De cette union naquirent trois filles et un fils. Six ans après son mariage, Cunningham décida d’émigrer au Canada. Il s’établit à Toronto où il travailla comme journaliste. Au cours de l’hiver de 1869, il fut dépêché dans l’Ouest en qualité d’envoyé spécial du Globe de Toronto et, plus tard, du Telegraph, également de Toronto, afin d’assurer le compte rendu des troubles de la Rivière-Rouge.
La nouvelle province du Manitoba semblait à Cunningham riche en promesses d’avenir et, très vite, il décida d’y demeurer. Conjointement avec William Coldwell il devint, et le demeura jusqu’à sa mort, rédacteur en chef et propriétaire du Manitoban, un journal libéral indépendant de Winnipeg. En 1870, les deux associés furent nommés imprimeurs de la reine, ce qui contribua peut-être à améliorer leur situation financière. En 1871, Cunningham fut nommé juge de paix ; il joua un rôle actif et prépondérant au moment de l’agitation causée par les Féniens [V. O’Donoghue] en ordonnant l’arrestation de deux suspects, sans formalités ni preuves suffisantes.
En politique, le journal de Cunningham appuya les libéraux et Cunningham établit des relations étroites avec Joseph Dubuc*, député de Baie de Saint-Paul à l’Assemblée législative, ainsi qu’avec d’autres dirigeants de la collectivité francophone qu’il considérait comme un noyau politique sûr. À la demande pressante de cette collectivité, Cunningham se présenta aux élections fédérales de 1872 dans la circonscription de Marquette et remporta la victoire. Un de ses agents était Louis Riel* qui remplit la fonction de directeur d’un bureau de scrutin, où Cunningham obtint une victoire massive.
Au parlement, Cunningham dut se faire le représentant de la collectivité métisse du Manitoba. Il donna à Riel l’assurance qu’il appuierait la demande d’amnistie générale pour tous ceux qui avaient été impliqués dans les troubles de la Rivière-Rouge en 1869 et 1870. Il contribua en outre à régler les réclamations des Métis concernant leurs terres : aux termes de la loi des terres du dominion de 1874, on garantit aux anciens colons 160 acres de terre plus leur privilège de couper le foin sur deux milles de profondeur à la limite des terres situées le long de la rivière. La même année, Cunningham se trouva engagé dans une autre célèbre querelle reliée aux Métis : il s’agissait d’autoriser Riel, élu dans la circonscription de Provencher, à siéger à la chambre des Communes malgré les accusations portées contre lui à la suite de l’agitation de la Rivière-Rouge.
Entièrement dévoué à la cause de ses électeurs, Cunningham se sentait beaucoup moins lié au parti libéral. Ses dispositions à l’indépendance en politique étaient si évidentes que sir John A. Macdonald* l’invita au « caucus » conservateur à l’automne de 1873. Cunningham, qui désirait nullement être pris dans les remous créés par le scandale de la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique, ne tint pas compte de l’offre de Macdonald. En 1874 il se présenta de nouveau comme libéral et fut élu haut la main. Une fois son parti au pouvoir, il trouva un net avantage à voter de façon régulière avec les libéraux. Le 7 mai 1874 Antoine-Aimé Dorion* annonça la nomination de Cunningham au Conseil des Territoires du Nord-Ouest, mais il n’occupa jamais ce poste. Il mourut en juillet de la même année, à St Paul, Minnesota, en route vers l’Ouest.
La carrière politique de Cunningham refléta le caractère instable d’une nouvelle province. Parce qu’il manifestait un esprit indépendant et un intérêt à la collectivité des Métis, il était pour les membres de son parti un collègue peu commode. Sa mort soudaine priva le Manitoba d’un député efficace et d’un journaliste compétent.
PAM, Adams George Archibald, 1870–1874 ; Settlement and pioneers, Robert Cunningham, 1872–1874 ; Alexander Morris Ketcheson Collection, Correspondence, 1872–1874 ; Louis Riel papers, Correspondence and papers, 1870–1874.— Begg et Nursey, Ten years in Winnipeg, 4, 6, 51s., 56, 59, 68, 71, 96, 99.— Manitoba Free Press (Winnipeg), 1872–1874.— Manitoban (Winnipeg), 1870–1874.— Can. parl. comp., 1874, 159s.
J. E. Rea, « CUNNINGHAM, ROBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/cunningham_robert_10F.html.
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Auteur de l'article: | J. E. Rea |
Titre de l'article: | CUNNINGHAM, ROBERT |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |