CARPMAEL, CHARLES, météorologue, astronome et fonctionnaire, né le 19 septembre 1846 à Streatham, Londres, huitième fils d’un agent des brevets bien connu, William Carpmael, et de Sarah Pitt ; le 22 juin 1876, il épousa à Toronto Julia McKenzie, et ils eurent un fils et une fille ; décédé le 21 octobre 1894 à Hastings, Angleterre.
Charles Carpmael fit ses études élémentaires à la Clapham Grammar School auprès de Charles Pritchard, qui fut plus tard titulaire de la chaire d’astronomie Henry Savile à la University of Oxford. Après avoir mérité une bourse pour étudier les mathématiques à la University of Cambridge en 1865, il se classa sixième à la remise des diplômes en 1869. Élu fellow du St John’s College de Cambridge en 1870, il partit la même année pour l’Espagne, avec une expédition britannique, pour faire des observations spectroscopiques de la couronne solaire durant une éclipse.
Carpmael passa par Toronto au cours d’un voyage en Amérique du Nord en 1871, au moment où George Templeman Kingston*, directeur de l’observatoire magnétique de cette ville, mettait sur pied le Bureau météorologique du dominion (qui devint plus tard le Service météorologique). Kingston avait pour objectifs de recruter et de former un groupe d’observateurs qui recueilleraient des données sur le climat et la température, de classifier ces données à Toronto en vue d’établir des tendances à court et à long terme et, ultimement, de prévoir avec une certaine justesse les conditions météorologiques quotidiennes pour ceux dont le gagne-pain en dépendait. Il souhaitait aussi pouvoir émettre des signaux horaires, déterminer des latitudes et des longitudes et corriger les relevés magnétiques. Nommé surintendant adjoint du service en octobre 1872 grâce à sa réputation et à l’intérêt qu’il portait à ce programme, Carpmael devint surintendant et directeur de l’observatoire au moment où Kingston prit sa retraite au début de 1880.
Carpmael réussit à concrétiser la plupart des espoirs de Kingston avant et après 1880. En 1877, il avait étendu jusqu’à la Colombie-Britannique et aux Territoires du Nord-Ouest le réseau d’observateurs qui s’étendait déjà de Halifax à Winnipeg au moment de sa nomination. Son penchant pour les mathématiques, et particulièrement pour la théorie des probabilités, permit d’accroître la justesse des prévisions et, croit-on, de réduire le nombre de naufrages à mesure que les marins faisaient confiance aux avis de tempête placardés dans les ports. Les agriculteurs aussi en vinrent à compter sur ces avertissements qui furent affichés sur les wagons de chemin de fer à compter de 1885. Les observations de marée avaient toujours fait partie du travail des météorologues de la côte mais, en 1891, Carpmael importa d’Écosse des jauges à enregistrement automatique ; l’année suivante, il entreprit de mettre en place dix postes où l’on pourrait noter les mouvements à long terme des marées. Il avait aussi commencé en 1880 à parler de la nécessité de faire des observations sur l’océan et dans l’Arctique.
L’influence de Carpmael sur le Service météorologique se manifeste dans la nature des recherches faites à l’observatoire de Toronto et, moins directement, dans l’insistance qu’il mit durant des années à demander que les observateurs et autres adjoints soient reconnus comme fonctionnaires. Outre les travaux qu’il entreprit en physique solaire, y compris en spectroscopie, il fit participer le Canada à des manifestations scientifiques internationales. Parmi les plus importantes, mentionnons l’observation du passage de Vénus sur le disque du soleil en 1882 et la première Année polaire internationale en 1882–1883, qui exigea de fréquentes observations magnétiques et la présentation des résultats de ces observations à l’International Polar Commission. En 1883, Carpmael fonda un service de signaux horaires pour le dominion et devint surintendant des observatoires astronomiques de Québec [V. Edward David Ashe] et de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. Grâce aux chronographes placés dans les trois observatoires du dominion et dans celui de Montréal, grâce aussi à la communication régulière des résultats des observations astronomiques, ce service fut en mesure de déterminer l’heure juste.
Membre fondateur de la Société royale du Canada, Charles Carpmael fut président de la section III – mathématiques, physique et chimie – en 1882 et en 1886 et vice-président en 1884 et en 1885. Il fit également partie du conseil du Canadian Institute, dont il présida les destinées en 1888, au moment où l’institut s’intéressait de plus en plus à l’anthropologie. En 1890, il participa à la fondation de l’Astronomical and Physical Society of Toronto. Il en fut président jusqu’en 1894 et, à ce titre, organisa des observations magnétiques systématiques afin d’étudier les courants terrestres. Une longue maladie, apparemment un cancer de l’estomac, l’obligea à se rendre en Angleterre, où il mourut en 1894.
Charles Carpmael est l’auteur de : On the reduction of the barometer to sea level ; with tables (Toronto, 1878) ; et plusieurs articles parus dans les SRC Mémoires : « On the law of facility of error in the sum of « n » independent quantities, each accurate to the nearest degree », 1re sér., 1 (1882–1883), sect. iii : 9–12 ; « On the determination in terms of a definite integral [...] and on the deduction therefrom of approximate values in certain cases », 1re sér., 3 (1885), sect. iii : 101–110 ; « Presidential address », 1re sér., 4 (1886), sect. iii : 1–5 ; et avec Clement Henry McLeod, « The longitude of the Toronto observatory », 1re sér., 6 (1888), sect. iii : 27–53.
Canada, Environnement Canada, Service de l’environnement atmosphérique, National Headquarters (Toronto), Meteorological Service, superintendent’s letter-books ; Charles Carpmael, letter-books, 1870–1895.— Astronomical and Physical Soc. of Toronto, Trans., 1890–1894.— Canada, Parl., Doc. de la session, 1872–1885 ; 1893–1894 (rapport annuel du dép. de la Marine et des Pêches) ; 1886–1892 (rapport annuel du dép. de la Marine).— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), 1.— Suzanne Zeller, Inventing Canada : early Victorian science and the idea of a transcontinental union (Toronto, 1987).— M. K. Thomas, « A century of Canadian meteorology », Canada, Service de l’environnement atmosphérique, Annual report of operations ([Toronto]), 1971–1972 : 1–20.
Suzanne Zeller, « CARPMAEL, CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/carpmael_charles_12F.html.
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Auteur de l'article: | Suzanne Zeller |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
Année de la révision: | 1990 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |