BELL, ROBERT, imprimeur, homme d’affaires, fonctionnaire, homme politique, juge de paix et officier de milice, né le 16 mars 1808 à Londres, quatrième fils de William Bell* et de Mary Black ; le 17 janvier 1839, il épousa à Brockville, Haut-Canada, Emmeline Sedate Jones, et ils eurent deux fils et une fille ; décédé le 2 avril 1894 à Carleton Place, Ontario.
En 1817, William Bell, qui était devenu ministre presbytérien, immigra avec sa famille à Perth, dans le Haut-Canada, et c’est là que Robert Bell fit ses études. Dès 1825, il apprenait le métier d’imprimeur à Brockville sous la direction de William Buell*, rédacteur en chef du Brockville Recorder. En mars 1827, il était imprimeur à la Gore Gazette d’Ancaster ; il y fut promu prote en mars 1828, mais le journal cessa de paraître en juin de l’année suivante. À Perth, le 8 août, parut une première annonce dans laquelle Bell faisait savoir qu’il avait ouvert à Morphy’s Falls un magasin général, succursale de l’entreprise de son frère William Bell*.
C’est dans cette agglomération de la vallée de la rivière Mississippi, rebaptisée Carleton Place en 1830, que Bell devait s’installer. Il y devint maître de poste en 1834 et « ingénieur en chef » de la première compagnie de sapeurs-pompiers. En 1835, on le nomma commissaire de la Cour des requêtes du district. En 1836 et 1838, il remplit les fonctions de président et de secrétaire des « Loyal Village Guards ». En collaboration avec James Wylie, de Shipman’s Mills (Almonte), il fonda en 1840 une société connue aujourd’hui sous le nom de North Lanark Agricultural Society. Deux ans plus tard, Bell fut l’un des représentants du canton de Beckwith au sein du premier conseil du district de Bathurst, dont il fut le préfet en 1847–1848. Les conseils de comté remplacèrent les conseils de district en 1850, et Bell, qui était alors président du conseil municipal de Beckwith, fut élu préfet des comtés unis de Lanark et de Renfrew. Deux ans plus tôt, il avait assumé la présidence de la Bathurst District Temperance Union.
À la fin des années 1840, Bell élargit encore ses intérêts dans le domaine public. Candidat réformiste aux élections générales de 1847–1848, il l’emporta sur Thomas Mabon Radenhurst* et Daniel McMartin dans la circonscription de Lanark, qu’il représenterait jusqu’en 1851. En 1849, en s’échappant par une échelle d’une fenêtre située à l’étage supérieur, il évita de justesse d’être la victime des émeutiers qui incendièrent les édifices du Parlement à Montréal [V. James Bruce*]. En 1854, 1857–1858, 1861 et 1863, il fut élu député de Lanark North. William McDougall*, membre du cabinet de la Grande Coalition [V. George Brown*] qui venait d’être battu dans une élection complémentaire, le persuada en 1864 d’abandonner son siège en échange d’une compensation qu’il demanda à John Alexander Macdonald. McDougall gagna l’élection et on attribua à Bell un poste récemment créé au département des Finances, celui d’inspecteur des revenus des canaux, qu’il occupa jusqu’en 1880.
Tout en remplissant ses fonctions parlementaires à Québec et à Toronto, Bell continuait d’accomplir ses tâches de fonctionnaire et d’exercer des activités commerciales à Carleton Place. Il demeura maître de poste jusqu’en 1856, délivra des dispenses de bans pendant de nombreuses années et assuma la charge de juge de paix à partir des années 1840. En plus de posséder un magasin, Bell eut des intérêts financiers, à un moment ou l’autre, dans un moulin à blé, une scierie, un atelier de fabrication de pièces de harnais, une ferblanterie et une compagnie d’assurances. De 1851 à 1854, il appuya le projet de construction du Bytown and Prescott Railway ; il fut l’un des administrateurs de la Brockville and Ottawa Railway Company et, plus tard, de la Compagnie du chemin de fer du Canada central.
Bell résida à Carleton Place jusqu’à sa mort. Il s’intéressa à beaucoup de choses, entre autres aux sciences naturelles et à la philosophie. Il cultivait des fleurs, s’occupait de sa riche bibliothèque et, dans la région, on le considérait comme un expert en ornithologie. Il joua un rôle actif dans la milice de Lanark, où il obtint le grade de lieutenant-colonel, et dans les conseils d’administration de la Carleton Place Library Association and Mechanics’ Institute (créée en 1846), de la grammar school du village (ouverte en 1853), de la Carleton Place Mutual Improvement Association (formée en 1868 et où, pour un penny, on pouvait assister à dés lectures publiques) et de la Carleton Place Game, Fish and Insectivorous Birds Protective Society (fondée en 1884). Enfin, il aurait été président du bureau d’éducation pendant 50 ans et conseiller presbytéral pendant quelques décennies.
Au cours des dernières années de sa vie, Robert Bell perdit une bonne partie de ses biens, peut-être à cause de crises économiques ; il put toutefois continuer d’assurer sa subsistance grâce à une pension du gouvernement. Il mourut en 1894 et on l’enterra à Perth.
AN, MG 26, A, W. McDougall à Macdonald, 16 août 1864.— AO, MU 7098 ; RG 8, I-6-A, 1 : 44.— Bathurst Independent Examiner (Perth, Ontario), 11 sept. 1829.— Canadian (Carleton Place, Ontario), 5 avril 1894. Il s’agit d’une notice nécrologique soignée [c. c. j. b].— Globe, 28 juill., 8 déc. 1864.— Herald (Carleton Place), 10, 17, 24 avril 1894, 5 mai 1903.— Canadian biog. dict., 1 : 536–537.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898), 71.— CPC, 1862.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), 1.— Illustrated atlas of the Dominion of Canada [...] Lanark supplement (Toronto, 1880), iii, viii.— H. M. Brown, Founded upon a rock : Carleton Place recollections (Carleton Place, 1969).— Isabel [Murphy] Skelton, A man austere : William Bell, parson and pioneer (Toronto, 1947), 28, 298, 303–304. Il est évident que l’auteure a fait une erreur d’une année en établissant la date de naissance de Robert Bell [c. c. j. b].— J. J. Bell, « The burning of the Parliament Buildings », Canadian Magazine, 20 (nov. 1902–avril 1903) : 501–506.— C. C. J. Bond, « Tracks into Ottawa : the construction of railways into Canada’s capital », OH, 57 (1965) : 122–134.— Elizabeth Hulse, « A Printer writes home », Devil’s Artisan (Toronto), no 12 (1983) : 3–8.
Courtney C. J. Bond, « BELL, ROBERT (1808-1894) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/bell_robert_1808_1894_12F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1990 |
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