ARCHAMBAULT, PIERRE-URGEL, conseiller législatif, un des responsables de la fondation de l’école d’agriculture de L’Assomption, né à L’Assomption le 11 janvier 1812 du mariage de Pierre-Amable Archambault et de Madeleine Bruguière, décédé dans cette ville le 19 août 1871.

Pierre-Urgel Archambault était l’un des descendants de cette imposante lignée d’Archambault issue de Jacques Archambault et de Françoise Toureault (Thoureault), venus de Dompierre-sur-Mer au Canada en 1645. Pierre-Urgel Archambault, fils de marchand, continua le commerce de son père à L’Assomption, important centre commercial du nord-est de Montréal avant la construction des chemins de fer. Maire de sa ville de 1847 à 1854, il fut élu conseiller législatif pour la division de Repentigny en 1858 et le demeura jusqu’en 1867. À l’instar de plusieurs membres de sa famille, il s’engagea dans la milice. En 1851, il devint major du 1er bataillon de L’Assomption puis lieutenant-colonel en 1859.

Pierre-Urgel Archambault joua un rôle important dans l’établissement d’une école d’agriculture au collège de L’Assomption. En 1866, en effet, les sociétés d’agriculture des comtés de L’Assomption, Montcalm et Joliette prièrent les autorités du collège d’établir une école d’agriculture. C’est l’honorable Pierre-Urgel Archambault, président de la Société d’agriculture de L’Assomption, et Louis Archambault*, député du comté et futur ministre de l’Agriculture et des Travaux publics du Québec en 1868, qui sollicitèrent à cette fin l’appui du gouvernement. Grâce au succès de leurs démarches, le supérieur du collège, l’abbé Pierre-Férréol Dorval, pouvait annoncer à la distribution des prix (en 1867, affirme le docteur Jean-Baptiste Meilleur ; en 1868, prétend Marc-A. Perron dans son ouvrage consacré à Édouard-André Barnard*) que le collège se chargerait de l’organisation de cette école. L’un des plus illustres professeurs en fut Isidore-Amédée Marsan*, qui y enseigna depuis les débuts jusqu’en 1899.

Le programme d’études de cette école d’agriculture fut à peu près celui du collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière : cours théoriques et cours pratiques, école et ferme. Le cours y était d’une durée de deux ans pour ceux qui se présentaient avec une instruction suffisante. Dès 1864, la chambre d’Agriculture offrait 20 bourses de $50 partagées également, à partir de 1868, entre les écoles de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et de L’Assomption. Le gouvernement contribua, en outre, au paiement des salaires des professeurs ainsi qu’aux frais de l’administration. Les membres du parti conservateur, qui avaient aidé à la fondation de l’école d’agriculture, particulièrement Pierre-Urgel Archambault, continuèrent à s’intéresser vivement à l’œuvre, et cet intérêt explique, en grande partie, la prospérité des premières années. Il faut ajouter sans doute la sympathie agissante du surintendant de l’Éducation d’alors et du ministre de l’Instruction publique ensuite, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau*, qui favorisa de toutes les manières l’établissement d’écoles professionnelles, surtout celles qui préparaient les jeunes Canadiens français à leur vocation rurale. Des difficultés considérables surgiront cependant, pour l’école de L’Assomption, lorsque le parti national, avec Honoré Mercier*, accédera au pouvoir en 1887 : il préconisera le maintien d’une seule école d’agriculture pour le Québec. Cette politique sera reprise en 1897 par le parti libéral, avec Félix-Gabriel Marchand*, et entraînera la fermeture de l’école d’agriculture de L’Assomption en 1899.

Pierre-Urgel Archambault avait épousé à L’Assomption, en 1835, Joséphine Beaupré. De ce mariage naquirent deux fils et trois filles ; l’une d’elles, Georgine, s’unit en secondes noces à Louis-Olivier Taillon*, premier ministre du Québec quelques jours en 1887 et de 1892 à 1896, et ministre des Postes du Canada en 1896. Pierre-Urgel Archambault se remaria vers 1862 avec Louise Poulin. Il était le cousin germain de Louis Archambault qui eut six enfants dont Urgel-Eugène*, organisateur de la Commission scolaire catholique de Montréal, fondateur de l’académie du Plateau et de l’école Polytechnique de Montréal. Pierre-Urgel Archambault mourut à L’Assomption le 19 août 1871, à l’âge de 59 ans.

Louis-Phillippe Audet

AJM, Registre d’état civil (notes biographiques fournies par J.-J. Lefebvre).— J.-B. Meilleur, Mémorial de l’éducation du Bas-Canada (2e éd., Québec, 1876), 171s.— Anastase Forget, Histoire du collège de L’Assomption (Montréal, [1933]).— M.-A. Perron, Un grand éducateur agricole, Édouard-A. Barnard, 1835–98 ; étude historique sur l’agriculture de 1760 à 1900 (s.l., 1955), 52–56.— L.-P. Audet, Urgel-Eugène Archambault (1834–1904), Cahiers des Dix, XXVI (1961) : 143–175.-J.-J. Lefebvre, Les Archambault au Conseil législatif, BRH, LIX (1953) : 25–29.

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Louis-Phillippe Audet, « ARCHAMBAULT, PIERRE-URGEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/archambault_pierre_urgel_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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