AILLEBOUST DES MUCEAUX, CHARLES-JOSEPH D’, soldat, gouverneur intérimaire de Montréal, juge civil et criminel de Montréal, commerçant, membre de la Communauté des Habitants ainsi que de la Société Notre-Dame de Montréal, baptisé en juin 1621 à Ancy-le-Franc, en France, fils de Nicolas d’Ailleboust de La Madeleine et de Coulonge et de Dorothée de Manthet, inhumé à Montréal le 20 novembre 1700.
D’Ailleboust Des Muceaux vint au Canada avec son oncle, Louis d’Ailleboust, récemment nommé gouverneur de la Nouvelle-France. Arrivé à Québec le 20 août 1648, il partit immédiatement pour Montréal où il prit le commandement d’un camp volant, une troupe de 40 hommes qui se tenaient constamment en alerte pour repousser les Iroquois. Un an plus tard, il repassa en France, sans doute pour chercher du renfort, car on le nomme parmi ceux qui débarquèrent à Québec le 8 septembre 1650 et, quelques mois après, les effectifs de son camp se portaient à 70 soldats. Chomedey de Maisonneuve, avant de s’embarquer pour la France, en 1651, lui confia le gouvernement de Montréal.
Le 16 septembre 1652, il épousa à Québec, où il élut domicile, Catherine, fille de Pierre Legardeur de Repentigny, qui devait lui donner 14 enfants. Puis, ayant vendu à Jean Madry ses immeubles à Québec le 8 août 1659, il retourna se fixer à Montréal où, dès 1661, il possédait deux emplacements sur la rue Notre-Dame ; sa résidence était la plus considérable de la ville.
En 1663, il fut lieutenant de la garnison à Montréal ; il y agissait déjà comme officier de justice seigneuriale, fonction qu’il paraît avoir exercée dès son arrivée en 1659, mais à laquelle il ne fut pas nommé officiellement avant le 27 septembre 1666. C’est alors que Talon régla en faveur des Sulpiciens, seigneurs de Montréal, et de Charles-Joseph d’Ailleboust, leur candidat, un conflit de juridiction entre la Sénéchaussée royale (créée en 1663 par le gouverneur de Saffray de Mézy, avec Louis-Arthus de Sailly comme juge) et la cour seigneuriale des Messieurs de Saint-Sulpice. Des Muceaux demeura juge civil et criminel de Montréal jusqu’au 26 août 1677, date où il fut remplacé par Migeon de Branssat.
En 1666, M. d’Ailleboust partit avec l’expédition de Prouville de Tracy contre les Agniers, mais une morsure d’ours le força de rentrer à Montréal. À partir de 1670, il se tourna de plus en plus, mais avec assez peu de succès, vers le commerce. Dès 1668, il avait transigé avec sa tante, Marie-Barbe d’Ailleboust [Boullongne], relativement à l’héritage du gouverneur défunt et, en 1673, il vendit à l’Hôtel-Dieu de Québec sa part des seigneuries de Saint-Vilmé, d’Argentenay et de Coulonge. Ses fonds ainsi augmentés, il entra en société avec le marchand François Lenoir*, dit Rolland (18 mars 1675). Mais, en 1681, il était si pauvre que le gouverneur de Buade de Frontenac dut lui obtenir du roi une pension de 150#.
Le gouverneur Louis d’Ailleboust étant mort sans enfants, Charles-Joseph est l’ancêtre de tous les d’Ailleboust canadiens.
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Bibliographie de la version révisée :
Arch. départementales en ligne, Yonne (Auxerre, France), « Arch. en ligne », Ancy-le-Franc, juin 1621 : archivesenligne.yonne-archives.fr (consulté le 25 févr. 2011).— Bibliothèque et Arch. nationales du Québec, Centre d’arch. de Québec, CE301-S1, 16 sept. 1652.
J. Monet, « AILLEBOUST DES MUCEAUX, CHARLES-JOSEPH D' », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/ailleboust_des_muceaux_charles_joseph_d_1F.html.
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Auteur de l'article: | J. Monet |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
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