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PRUD’HOMME, LOUIS, pionnier, marguillier, brasseur, caporal et capitaine de milice de Montréal, fils de Claude Prud’homme et d’Isabelle Aliomet, né à Pomponne (Île-de-France) vers 1611, décédé à Montréal le 1er juillet 1671.
Venu en Nouvelle-France au plus tard en 1641, établi tôt à Ville-Marie, il y reçut en octobre 1650 une concession proche du fort et voisine de celle de Michel Chauvin, dont il révéla la bigamie au gouverneur de Chomedey de Maisonneuve. En effet, Prud’homme avait découvert, cette même année, lors d’un voyage en France, que Chauvin y avait une épouse à laquelle il s’était uni avant son départ pour la colonie. Aussi ce second mariage avec Anne Archambault, célébré à Québec en 1647, fut-il déclaré nul en 1651, et Chauvin, banni de Ville-Marie. C’est la plus ancienne sentence qui nous soit parvenue du fondateur de Montréal. En 1654, 1662 et 1666, Prud’homme reçut d’autres concessions de terre.
En novembre 1650, Louis Prud’homme épousait Roberte Gadoys (1621–1716), fille de Pierre Gadoys, surnommé le premier habitant de Ville-Marie. En 1644, Roberte Gadoys avait déjà passé, à Québec, avec César Léger, un premier contrat de mariage devant Guillaume Tronquet. Cette union, semble-t-il, avait été annulée par la suite.
A l’arrivée des Sulpiciens en 1657, il fut élu un des trois premiers marguilliers de la paroisse Notre-Dame. Lors de la constitution de la milice de la Sainte-Famille, en 1663, il y fut caporal d’une escouade. L’année suivante, il était élu juge de police, avec quatre autres de ses concitoyens ; mais les autorités de la Nouvelle-France, jugeant l’institution du tribunal trop démocratique, refusèrent de ratifier l’élection.
Louis Prud’homme mourut à Montréal en 1671. Il avait été le plus ancien brasseur de la ville. L’inventaire de ses biens, dressé par Bénigne Basset en 1673, donne la description des instruments de sa brasserie. Au mariage de son fils François en 1684, le célébrant donne à feu Louis Prud’homme la qualité de « premier capitaine de milice de Montréal ».
Sa veuve, Roberte Gadoys, convola en secondes noces en 1673 avec Pierre Verrier. Comme sa mère, Louise Manger Gadoys, elle s’éteignit nonagénaire.
Un de ses fils, Pierre (1658–1703), reçut en 1683 des mains de Cavelier de La Salle une concession en fief au fort des Illinois, qui portait le nom de Prud’homme depuis l’année précédente. Le fils de ce dernier, Louis (1692–1769), homonyme du pionnier, naquit et mourut à Montréal ; il fut, dès 1751, lieutenant-colonel des milices de cette ville qu’il commanda à Sainte-Foy en avril 1760.
AJM, Greffe de Bénigne Basset, 29 juillet 1658 ; 11, 12, 14 janv., 2 juillet 1673.— Faillon, Histoire de la colonie française, I, II : passim.— La Famille Prud’homme, BRH, XXXIV (1928) :151–170.— É.-Z. Massicotte, Pierre Prud’homme, un montréalais compagnon de La Salle, BRH, XXVIII (1922) : 28–30 ; Pierre Prud’homme, compagnon de La Salle, Can. Antiquarian and Numismatic J., XI (1914) : 21–31 ; Les Tribunaux de police de Montréal, BRH, XXVI (1920) : 180–183.— Tanguay, Dictionnaire, I : 502.
Jean-Jacques Lefebvre, « PRUD’HOMME, LOUIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/prud_homme_louis_1F.html.
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Auteur de l'article: | Jean-Jacques Lefebvre |
Titre de l'article: | PRUD’HOMME, LOUIS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |