MAILLET, MARIE, religieuse, hospitalière de Saint-Joseph, première économe de l’Hôtel-Dieu de Montréal, née en 1610, à Saumur (Anjou), de Jean Maillet, marchand, et de Marie Rivard (ou Pinard), décédée en 1677.

Jusqu’à l’âge de 35 ans, elle vécut à Saumur « de ses rentes, fort commodément et dans la dévotion et sincère désir d’honorer et servir Dieu ». Elle décida de se consacrer au service des pauvres et entra à l’Hôtel-Dieu de La Flèche le 5 avril 1646.

Nommée dépositaire à La Flèche puis à Laval (France), elle conserva cette fonction lors de sa nomination tant désirée pour Ville-Marie, qu’elle dut d’ailleurs à Jérôme Le Royer de La Dauversière lui-même, « qui estoit son directeur [et qui] la demanda pour 3e dans son établissement de Ville-Marie ». Elle arriva à Québec le 7 septembre 1659 avec Jeanne Mance, les mères Moreau de Brésoles et Macé. Elle exerça ses fonctions d’économe « très vertueusement », nous dit Marie Morin*, annaliste de l’Hôtel-Dieu.

La dépositaire habile était en même temps une religieuse engagée dans les voies mystiques, comme l’étaient un grand nombre d’âmes ferventes de son temps. Voici à ce propos le témoignage de sœur Morin : « Sœur Maillet estoit une fille d’oraison très éminente [...] feu monsieur Olier s’étoit apparu à elle plusieurs fois, jouissant de la gloire, pour la fortifier et consoler dans ses peines intérieures [...] Elle a aussy vu Mr. de La Dauversière depuis sa mort pour le mesme sujet. Ces grands serviteurs de Dieu l’assurois de sa part que cette œuvre [l’Hôtel-Dieu] étoit sienne et qu’elle subsisteroit malgré les oppositions des hommes qui en cela agissois en aveugles, ne connaissant pas ses desseins ; mais qu’il sauroit bien tirer sa gloire de tous ces contretemps et l’advantage de cette maison, qui étoit fondée et soutenue par la croix. »

Religieuse avant tout, mère Maillet fut aussi excellente hospitalière ; « elle se surpassoit elle-mesme par les peines qu’elle prenoit pour [le] soulagement » de ses malades. Aussi l’aimaient-ils beaucoup, et les Amérindiens eux-mêmes ne l’appelaient toujours que « leur chère mère ».

Marie Maillet mourut « vers la fin du mois de novembre 1677, qui estoit le 18e de sa demeure en Villémarie ».

Esther Lefebvre, r.h.s.j.

AHDM, Registre des entrées et professions (contient l’acte de profession de mère Maillet) ; Contrat de fondation des Filles Hospitalières de Saint-Joseph de Montréal (9 juin 1659) ; Acte fait par les trois premières Mères durant leur séjour à La Rochelle, le 12 juin 1659, par lequel elles s’engagent à ne jamais sortir de la maison « sans permission » ; « Obédience » de Monseigneur de Laval confiant le mandat aux trois premières Mères (20 oct. 1659) ; Requête présentée à Monseigneur l’Évêque de Pétrée pour la solennité des vœux (7 oct. 1671) ; Marie Morin, Histoire simple et véritable de l’établissement des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph en l’Île de Montréal, dite à présent Ville-Marie, en Canada, de l’année 1659 [...] ; et autres documents.— Morin, Annales (Fauteux et al.).— Lefebvre, Marie Morin.— Mondoux, LHôtel-Dieu de Montréal.

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Esther Lefebvre, r.h.s.j., « MAILLET, MARIE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/maillet_marie_1F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    2017
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