DUPUY, ZACHARIE (appelé parfois « sieur de Verdun », du nom de son fief sur le Saint-Laurent), commandant des forts de Québec et d’Onontagué, major, commandant et gouverneur intérimaire de Montréal, né en 1608 ou 1610 à Saverdun, en Gascogne, et décédé à Montréal en 1676.
On ne connaît pas la date exacte de l’arrivée de Dupuy en Nouvelle-France, et plus particulièrement à Québec, où il commande le fort dès 1656. Cette même année, les Jésuites, ayant remarqué ses qualités d’excellent et honnête officier, acceptent son offre de se joindre à l’expédition organisée pour la fondation d’une mission chez les Onontagués. À son retour, en 1658, il s’établit à Montréal avec le titre d’aide-major. Il succède au major Lambert Closse en 1662 et agit comme gouverneur intérimaire de Montréal en remplacement de M. de Chomedey de Maisonneuve, en 1665.
En 1671, les seigneurs de Montréal concèdent à Dupuy, en fief noble et sans justice, 320 arpents au saut Saint-Louis : c’est le fief Verdun. L’année suivante, nouvelle concession, par Talon, cette fois, de l’île aux Hérons et d’autres îles, face au fief Verdun. En 1673, Dupuy et son épouse « desirans Se Tirer des Ambarras du Monde & Se donner a Dieu », font cession de tous leurs biens à la congrégation de Notre-Dame. Les sœurs de la Congrégation s’engageaient à pensionner à vie Dupuy et son épouse.
Le 15 mai 1674 – il déclare avoir 66 ans —, le vieux major assiste à la messe de Pâques en l’église Notre-Dame et entend le sermon dans lequel l’abbé de Fénelon [V. Salignac] attaque Buade de Frontenac. En homme avisé, Dupuy croit plus prudent, à l’interrogatoire des témoins après cette affaire, de se déclarer « incommodé de l’ouye et de la mémoire » et n’est pas appelé à témoigner lors du procès retentissant qui suivit.
Dupuy fut inhumé à Montréal le 1er juillet 1676. Sa veuve semble être rentrée en France peu après. Il avait d’abord épousé Jeanne Fauvenel, morte sans doute avant sa venue en Nouvelle-France, puis à Québec, le 25 octobre 1668, Jeanne Groisard. Le major Dupuy n’a pas laissé de descendance.
AJM, Documents judicaires, 10 oct. 1662 ; 27 janv. 1667 ; 14 janv. 1669 ; Greffe de Bénigne Basset, 12 nov. 1673.— AJQ, Greffe de Pierre Duquet, 22 oct. 1668.— AN, F, 178, 308–341 (copie aux APC).— JR (Thwaites), passim.— Le Procès de l’abbé de Fénelon devant le Conseil souverain de la Nouvelle-France en 1674, RAPQ, 1921–22 : 138.— Recensement de 1667.— BRH, XXI (1915) : 309s. XXXIII (1927) : 237.— Cahiers des Dix, VII (1942) 84–87 ; VIII (1943) : 239 ; X (1945) : 228.— Faillon, Histoire de la colonie française, II : 517, 524–52 I,— Francis Parkman, The old régime (25th ed.), 20–39.— J.-E. Roy, Hist. seign. Lauzon, I : 159.
Roland-J. Auger, « DUPUY, ZACHARIE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/dupuy_zacharie_1F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
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