YOUNG, GEORGE, ministre méthodiste et auteur, né le 31 décembre 1821 près du lac East, comté de Prince Edward, Haut-Canada, fils unique de George Young et de Mary (Polly) Platt ; le 13 juillet 1848, il épousa Mary Alsy Holmes, de Brantford, Haut-Canada, et ils eurent un fils ; décédé le 1er août 1910 à Toronto.
Les ancêtres de George Young, des loyalistes, furent les premiers colons blancs du comté de Prince Edward, dans le Haut-Canada. Son père étant mort avant sa naissance, George passa une grande partie de son enfance à la ferme de son beau-père. Il fit peu d’études, mais sa mère lui enseigna les principes essentiels du méthodisme. Sa conversion eut lieu en octobre 1840, après la mort d’un ami très cher.
Young fréquenta la Picton Grammar School durant un an, puis fut admis à l’essai par l’Église méthodiste wesleyenne en Canada en juin 1842, qui l’ordonna et le reçut membre à part entière en 1846. Pendant les 21 années suivantes, il allait exercer diverses fonctions dans le Haut et le Bas-Canada.
Tout bon pasteur qu’il eût été, Young ne serait jamais sorti du rang si, à l’automne de 1867, il n’avait entendu le révérend George Millward McDougall* souligner que le Nord-Ouest avait besoin de missionnaires. Prêt à relever le défi, il démissionna des trois postes qu’il occupait : ministre de l’église Richmond Street à Toronto, président du district de Toronto et surintendant de la circonscription ecclésiastique. En mai 1868, il se mit en route avec les révérends Peter Campbell et Egerton Ryerson Young, leur famille et la sienne ; le révérend McDougall leur servit de guide. Une fois dans l’Ouest, il s’employa à fonder la première mission méthodiste de la colonie de la Rivière-Rouge (Manitoba).
Jusqu’à l’arrivée de Young, les missionnaires méthodistes de l’Ouest avaient œuvré principalement auprès des Indiens ; ils allaient maintenant commencer à s’occuper surtout des besoins des colons, en créant une structure ecclésiastique. Young fonda des missions au sein de plusieurs nouvelles communautés, et en 1871, il construisit le premier temple méthodiste de Winnipeg, l’église Grace. Ses paroissiens comprenaient des gens de toute condition – aussi bien des Canadiens que des vieilles familles de la Rivière-Rouge. Deux ans plus tard, il ouvrit la première école méthodiste de Winnipeg, le Wesleyan Institute.
Pendant la résistance de 1869–1870, Young sympathisa avec le « parti canadien » de John Christian Schultz* et s’opposa ouvertement au chef métis Louis Riel*. Lui qui, au cours de la rébellion de 1837–1838, avait servi dans le Haut-Canada comme volontaire au sein d’un escadron de dragons, demeurait un fervent partisan de l’ordre public. Il pourvut aux besoins spirituels des prisonniers de Riel, dont Thomas Scott*, à Upper Fort Garry (Winnipeg). Il plaida pour que Scott soit gracié, assista à son exécution en 1870 et réclama ensuite que les responsables de cette « sanglante tragédie » soient châtiés. Au début d’octobre 1871, il fut aumônier de la troupe de volontaires levée pour défendre la colonie contre une possible invasion fénienne [V. William Bernard O’Donoghue*].
Au cours d’un séjour dans l’est du Canada, de 1876 au milieu de 1879, Young desservit diverses assemblées de fidèles de la région torontoise. À son retour au Manitoba, il se fixa à Emerson. En 1879, le Cornell College de l’Iowa lui décerna un doctorat honorifique en théologie. Après avoir été en congé durant toute l’année 1882, il fut nommé surintendant des missions manitobaines et devint le premier président de la Conférence du Manitoba et du Nord-Ouest de l’Église méthodiste du Canada. C’est lui qui organisa et présida la première assemblée de la Conférence, qui se tint à Winnipeg en juillet 1883.
Young prit sa retraite l’année suivante. Son travail dans l’Ouest avait été fructueux, mais comme ses racines étaient dans l’Est, il retourna à Toronto. Son zèle religieux n’était pas égal à celui de ses prédécesseurs, et il n’avait pas les préoccupations sociales dont ses successeurs allaient faire preuve. Cependant, il avait surveillé la naissance du méthodisme dans l’Ouest, et par ses talents d’organisateur, il avait contribué à son épanouissement en Église institutionnalisée et autosuffisante.
Une fois à la retraite, George Young consigna ses souvenirs. Paru en 1897, Manitoba memories donne sa version des événements de 1869–1870 et raconte ses années de sacerdoce au Manitoba et en Ontario. C’est en raison de cet ouvrage ainsi que de sa ferme opposition à Riel, qui le distinguait de ses collègues, que son nom passa à la postérité. Manitoba memories allait influencer l’historiographie de la résistance des Métis de la Rivière-Rouge jusque dans les années 1950.
George Young est l’auteur de : Manitoba memories ; leaves from my life in the prairie province, 1868–1884 (Toronto, 1897).
Christian Guardian, 1840–1910.— Manitoba Morning Free Press, 2 août 1910.— Alexander Begg, Alexander Begg’s Red River journal and other papers relative to the Red River resistance of 1869–1870, W. L. Morton, édit. (Toronto, 1956 ; réimpr., New York, 1969).— W. H. Brooks, « Methodism in the Canadian west in the nineteenth century » (thèse de ph.d., Univ. of Manitoba, Winnipeg, 1972).— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898).— Cornish, Cyclopœdia of Methodism.— J. H. Riddell, Methodism in the middle west (Toronto, 1946).
Michael R. Angel, « YOUNG, GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/young_george_13F.html.
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Auteur de l'article: | Michael R. Angel |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1994 |
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