WILLIS, MICHAEL, ministre presbytérien, enseignant et abolitionniste, né en 1798 à Greenock, Renfrew, en Écosse, fils de William Willis, ministre éminent et théologien du synode Original Associate (Old Light Burghers), l’un des groupes issu de la première scission de 1733 qui protesta contre les abus du droit aux bénéfices ecclésiastiques dans l’Église d’Écosse ; décédé le 19 août 1879 à Aberlour, Banff, en Écosse. On ne connaît pas le nom de sa femme.
Michael Willis obtint une maîtrise ès arts de l’University of Glasgow en 1817 et fit des études de théologie au Divinity Hall des Old Light Burghers. Après son ordination le 23 janvier 1821, il exerça son ministère à l’église Albion Street, à Glasgow, jusqu’à ce qu’il fût nommé en 1839 à l’église Renfield Street, dans cette même ville. On lui avait déjà donné de nouvelles responsabilités quand, en 1835, il succéda à son père dans la chaire de théologie de Divinity Hall.
Willis joua un rôle de première importance dans les négociations qui aboutirent à la réunification des Old Light Burghers et de l’Église d’Écosse en 1839. Il reçut cette année-là le doctorat en théologie de l’University of Glasgow. Cependant son appartenance à l’Église d’Écosse fut de courte durée, car il rejoignit ceux qui s’en séparèrent en 1843 pour former l’Église libre d’Écosse. Il fut envoyé au Canada en 1845 pour représenter la cause de l’Église libre et consolider les relations avec les Canadiens qui, en faveur de l’Église libre, s’étaient séparés du synode de l’Église d’Écosse. Pendant son séjour au Canada, il enseigna temporairement à Knox College, qui venait d’être fondé à Toronto. Deux ans plus tard, sur la recommandation unanime des membres du comité pour les colonies de l’Église libre d’Écosse, il fut nommé professeur de théologie à Knox College. Ses dons d’érudit et d’administrateur furent reconnus par sa nomination comme directeur, le premier du collège, en 1857. Il aida à élaborer la constitution qui fut reconnue officiellement l’année suivante. Durant son mandat, Willis garda Knox College dans les chemins de l’orthodoxie calviniste. Prédicateur et ministre populaire, Willis visitait souvent les congrégations de son Église.
Nommé au conseil d’administration de l’University of Toronto en 1851 par le gouverneur général lord Elgin [Bruce*], Willis fut également un des examinateurs de l’université. Cependant il abandonna ces deux postes en 1863 quand on critiqua son rôle comme examinateur. Ces objections semblaient provenir de ses affinités avec le point de vue reflété dans les conclusions du rapport de la commission de l’université publié au début de 1863. Willis appuya ouvertement des collèges confessionnels qui revendiquaient leur part de la fondation de l’université. Son appui déplut au synode et au collège, tous deux fermement opposés à ce qu’on accorde une aide financière aux collèges confessionnels. De telles subventions, croyaient-ils, détruiraient « le système d’enseignement non confessionnel dans le Canada-Ouest ». Queen’s University à Kingston lui décerna le doctorat en droit en 1863.
Willis fut le premier et le seul président de l’Anti-Slavery Society of Canada, fondée en 1851 pour trouver les moyens de soulager et de réhabiliter les esclaves qui s’étaient enfuis des États-Unis. Outre Willis, George Brown et Oliver Mowat* faisaient partie du conseil d’administration. Avant son arrivée au Canada, Willis avait écrit un très long réquisitoire contre l’esclavage, le décrivant comme dégradant et contraire à la volonté de Dieu. Il s’intéressa personnellement à la colonie Elgin fondée par le révérend William King* où ce dernier essayait de préparer les fugitifs noirs à une participation active à la communauté canadienne. C’est Willis qui prêcha lors de la première communion qui fut célébrée pour cette petite congrégation de fugitifs, à Buxton.
Willis cessa d’exercer ses fonctions de directeur et de professeur à Knox College en 1870. Il fut élu modérateur de la première assemblée générale de l’Église presbytérienne du Canada pour cette même année. Il se retira à Londres, en Angleterre, mais fit de nombreux voyages sur le continent ou en Écosse en tant que prédicateur invité et, en 1877, au premier concile général presbytérien tenu à Édimbourg, il représenta l’Église presbytérienne au Canada. Il mourut en 1879 pendant qu’il prêchait pour l’un de ses amis à Aberlour, Banff, en Écosse.
Michael Willis est l’éditeur de Collectanea græca et latina : selections from the Greek and Latin fathers ; with notes, biographical and illustrative (Toronto, 1865), et l’auteur de A discourse on national establishments of Christianity (Glasgow, 1833) ; Pulpit discourses, expository and practical and college addresses (Londres, 1873) ; Remarks on the late union between the Church of Scotland and the Associate Synod in opposition to certain statements of the dean of faculty, with the documents pertaining to the union (Glasgow, 1840) ; Slavery indefensible : an essay (Glasgow, 1847).
Acts and proceedings of the general assembly of the Canada Presbyterian Church (Toronto), 1870, 61.— Acts and proceedings of the general assembly of the Presbyterian Church in Canada (Toronto), 1880, 59.— Constitution and bye-laws of the Anti-Slavery Society of Canada (Toronto, 1851).— Documentary history of education in Upper Canada (Hodgins), XVII : 171s. ; XVIII : 15.— Ecclesiastical and Missionary Record for the Presbyterian Church of Canada (Toronto), IV (1847–1848) : 35 ; VII (1851–1852) : 180.— First annual report, presented to the Anti-Slavery Society of Canada, by its executive committee, March 24th 1852 (Toronto, 1852).— Minutes of the Synod of the Canada Presbyterian Church (Toronto), 2e session, 1862, 54s. ; 3e session, 1863, 26s.— Minutes of the Synod of the Presbyterian Church of Canada (Toronto), 28e session, 1857, 26, 54.— The Presbyterian Record (Montréal), IV (1879) : 263.— Hew Scott, Fasti ecclesiœ, the succession of ministers in the Church of Scotland from the Reformation (nouv. éd., 9 vol., Édimbourg, 1915–1961), III : 431s.— Our Scottish clergy ; fifty-two sketches, biographical, theological, & critical, including clergymen of all denominations, John Smith, édit. (Édimbourg, 1840), 120–125.— G. S. Pryde, Scotland from 1603 to the present day (Londres, 1962), 182.— W. J. Rattray, The Scot in British North America (4 vol., Toronto, 1880–1884), III : 823s.— William Caven, The Rev. Michael Willis, D.D., LL.D., Knox College Monthly (Toronto), IV (1885–1886) : 97–101.
Allan L. Farris, « WILLIS, MICHAEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/willis_michael_10F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |