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WALSH, WILLIAM LEGH, avocat, homme politique, sportif, juge et fonctionnaire, né le 28 janvier 1857 à Simcoe, Haut-Canada, fils d’Aquila Walsh* et de Jane Wilson Adams ; le 14 novembre 1883, il épousa à Barrie, Ontario, Bessie Amelia McVittie (décédée le 2 septembre 1925), et ils eurent une fille et un fils, puis le 22 avril 1931, à Vancouver, Bertha Main Barber, née Cassady (décédée le 20 août 1943) ; décédé le 13 janvier 1938 à Victoria.
D’ascendance loyaliste, le père de William Legh Walsh siégea à l’Assemblée législative de la province du Canada, puis, après la Confédération, à la Chambre des communes du nouveau dominion. Il était commissaire des Terres de la couronne quand il mit un terme à sa carrière publique à Winnipeg. Après avoir fréquenté l’école publique et l’école secondaire à Simcoe, William Legh fit des études de droit à la University of Toronto et à l’Osgoode Hall. Admis au barreau de l’Ontario en 1880, il commença à pratiquer le droit dans sa ville natale, puis s’installa l’année suivante à Orangeville. Il reconnaissait l’importance de préparer et de présenter une affaire avec rigueur. Il faisait preuve d’une puissante capacité analytique qui lui permettait de démêler des litiges embrouillés et complexes. Pendant ses 19 ans passés à Orangeville, il s’intéressa tout particulièrement au monde des affaires, aux affaires municipales, au sport et aussi au droit. Pendant trois ans, il fit partie du conseil des écoles publiques, pour lequel il accomplit également un mandat comme président, et fut maire de 1891 à 1893 et de 1899 à 1900. Candidat du Parti conservateur pour la circonscription voisine de Cardwell, il perdit les élections fédérales de 1896. Il était un joueur de cricket passionné et fit aussi partie d’une équipe de crosse réputée, les Dufferins d’Orangeville.
Attiré par la fièvre de la ruée vers l’or, Walsh partit vivre dans le territoire du Yukon en 1900. Il fut admis au barreau de la région la même année, puis ouvrit un cabinet d’avocat à Dawson. À son arrivée, la ruée vers l’or n’était plus à son apogée, mais il trouva encore beaucoup d’activités pour se tenir occupé sur le plan personnel – il se mit au curling – et sur le plan professionnel. Ce fut au Yukon qu’il toucha son plus gros chèque en tant qu’avocat. Il affirma cependant avoir quitté la région avec moins d’argent qu’il n’en avait au départ, résultat d’investissements très douteux dans des terres d’exploitation aurifère. Malgré son travail acharné pour les conservateurs, le gouvernement libéral à Ottawa le nomma conseiller du roi en 1903, en reconnaissance de sa contribution efficace au domaine juridique. La même année, il se présenta à la mairie de Dawson.
La défaite qui s’ensuivit et le déclin économique qui sévissait dans le nord convainquirent Walsh d’accepter l’invitation de Maitland Stewart McCarthy*, collègue d’Orangeville avec qui il avait exercé le droit et qui s’était installé à Calgary. En 1904, Walsh alla le rejoindre pour devenir son associé. Une fois de plus, Walsh fut très actif au sein de sa nouvelle communauté. Il marchait et jouait au golf pour rester en forme. Il participait aux affaires de l’Église d’Angleterre et serait chancelier du diocèse de Calgary de 1927 à 1931. Il poursuivit son engagement politique à titre de président fondateur, en 1905, de l’Alberta Conservative Association et en tant que directeur de l’association de Calgary. Ce fut dans ce milieu et dans les cours de justice qu’il fit la connaissance de Richard Bedford Bennett*, avocat de la région qui avait des aspirations politiques. En 1906, Walsh disputa sans succès les élections partielles provinciales à Gleichen. Il ne se porta plus jamais candidat, mais participa à l’organisation des élections fédérales de 1911, remportées par le Parti conservateur.
Le 3 avril 1912, à la suite de ces élections et de huit années de pratique du droit à Calgary, Walsh obtint le poste, qu’il avait convoité, de juge de la Cour suprême de l’Alberta. Le 27 janvier 1931, il fut nommé à sa division d’appel. Il sillonna presque toute la province afin d’instruire des procès. Comme d’autres parmi les premiers juges en Alberta, dont Nicholas Du Bois Dominic Beck*, il aimait la partie de son travail qui consistait à faire des recherches et, ensemble, ils aidèrent à constituer toute une série de précédents dans l’Ouest canadien. Selon l’avocat expérimenté James Short, Walsh « ne laissait jamais les procès ni les avocats traîner » et ses allocutions aux jurés étaient d’une « clarté exemplaire ». Souhaitant maintenir des liens étroits avec la Grande-Bretagne, il s’opposa en 1931 à l’idée d’abolir les appels du Canada au comité judiciaire du Conseil privé à Londres. Ces appels continueraient jusqu’en 1949.
L’élection de Walsh en 1907, comme l’un des premiers membres du conseil de la Law Society of Alberta, avait confirmé la très grande estime que lui vouaient ses pairs. Pour ses amis, il était « papa » Walsh, un juge qui suivait les meilleures traditions britanniques et présidait sa cour avec dignité et compassion. Il acquit cependant une réputation de juge bourreau pour avoir condamné à la pendaison 18 individus accusés de meurtre. Walsh croyait que la peine capitale était un élément de « dissuasion important » contre les crimes de nature violente. Un jour, il raconta à un journaliste que le procès pour homicide de Picariello-Lassandro en 1922 fut son affaire la plus intéressante. Ce procès, ainsi que plusieurs autres qu’il mena, éveilla un intérêt national et international [V. Filumena Costanzo*].
Comme Walsh possédait des états de service louables en tant que juriste et président d’un certain nombre d’enquêtes provinciales, le premier ministre Bennett le recommanda pour le poste de lieutenant-gouverneur de l’Alberta ; il entra en fonction le 5 mai 1931. Au cours de son mandat, il lutta contre le gouvernement au sujet de l’entretien de la résidence du lieutenant-gouverneur à Edmonton, puis se trouva mêlé à un incident constitutionnel mineur. Lorsque le premier ministre John Edward Brownlee* donna sa démission en juillet 1934, parce qu’il était impliqué dans une action civile désagréable – il fut accusé d’avoir séduit une jeune femme –, il ne nomma pas de successeur. Le gouvernement se réunit alors en caucus et choisit Richard Gavin Reid*. Walsh refusa cette décision jusqu’à ce que Reid ait fait la preuve de ses compétences en formant un nouveau cabinet, ce qu’il fit peu de temps après. Walsh assuma les fonctions de lieutenant-gouverneur jusqu’au 1er octobre 1936. Il obtint plusieurs distinctions. Notamment, les Gens-du-Sang lui attribuèrent le titre de chef en 1931 – il fut le premier non-autochtone à être honoré de la sorte – et la University of Alberta lui remit un doctorat honorifique en 1932.
William Legh Walsh passa sa retraite à Victoria, où il continua de s’intéresser vivement à la vie politique de l’Alberta. Il prit part au débat houleux concernant une loi controversée sanctionnée par le gouvernement créditiste de William Aberhart*, qui considérait le contrôle du crédit bancaire comme essentiel à la relance économique après la crise. Dans une lettre publiée en première page de l’Edmonton Journal, le 14 septembre 1937, Walsh affirma qu’il était juste que le gouvernement fédéral refuse de reconnaître le Credit of Alberta Regulation Act, parce que cette loi dépassait les limites de la juridiction de la province. C’était de la législation bancaire pure et simple, et non une question de droits afférents à des biens immobiliers ou de droits civils, comme la province le laissait entendre. Cette incursion, faite à distance, fut la dernière déclaration publique de Walsh. Après un accident vasculaire cérébral et une crise cardiaque, il mourut à Victoria et fut enterré au cimetière Union de Calgary.
AO, RG 80-5-0-120, no 11079.— GA, M 1278.— Calgary Herald, 14, 18 janv. 1938.— Edmonton Journal, 25 avril 1931.— Cyclopædia of Canadian biog. (Rose et Charlesworth), vol. 1.— L. [A.] Knafla et Richard Klumpenhouwer, Lords of the western bench : a biographical history of the supreme and district courts of Alberta, 1876–1990 (Calgary, 1997).— D. B. McDougall et al., Lieutenant-governors of the Northwest Territories and Alberta, 1876–1991 (Edmonton, 1991).— Who’s who (Londres), 1936.
Kenneth Munro, « WALSH, WILLIAM LEGH », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/walsh_william_legh_16F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2015 |
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