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WADE, FREDERICK COATE, rédacteur de journaux, avocat, fonctionnaire et représentant général de la Colombie-Britannique, né le 26 février 1860 à Bowmanville, Haut-Canada, deuxième fils de William Wade, commis de banque, et de Harriet Coate ; le 1er septembre 1886, il épousa à Toronto Edith Mabel Read (décédée en 1932), fille de David Breakenridge Read*, et ils eurent un fils et une fille ; décédé le 9 novembre 1924 à Londres.
Frederick Coate Wade était un homme à l’esprit vif et à la langue bien pendue. Élève dans des écoles publiques d’Ottawa et d’Owen Sound, en Ontario, il s’inscrivit en 1879 à la University of Toronto au programme de licence ès arts, diplôme qu’il reçut en 1882. Pendant qu’il suivait ce programme, il fut rédacteur au journal étudiant, le Varsity, et, fervent libéral, obtint aussi un poste de rédaction à l’organe du parti, le Globe. Il amorça ses études de droit en 1883 avec David Breakenridge Read et, installé à Winnipeg dans le courant de la même année, il les poursuivit dans cette ville, probablement auprès de son oncle Charles Rann Wilkes, qui y était avocat. En février 1884, il participa à la fondation d’un cercle voué à l’étude du droit, à l’art oratoire et à la rédaction d’essais, le Winnipeg Legal Club. Premier président de la Young Liberal Association of Winnipeg en 1886, il fut réélu l’année suivante.
Bien qu’il ait été admis au Barreau du Manitoba en 1886, Wade n’exerça pas immédiatement. Il accepta plutôt un poste d’éditorialiste au journal de William Fisher Luxton*, le Manitoba Free Press. Dans son premier éditorial, intitulé « le Sonnailler », il comparait les partisans du gouvernement conservateur de John Norquay* à des moutons « qui ne comprennent pas ce que veut dire légiférer et qui s’en fichent ». Les écrits virulents de Wade et de Luxton contribuèrent beaucoup à la défaite du gouvernement Norquay à la fin de décembre 1887 et à l’arrivée du gouvernement libéral de Thomas Greenway* à la mi-janvier 1888.
Dans le courant de 1887, Wade avait quitté le Free Press pour pratiquer le droit avec Wilkes. Une de ses premières affaires consista à représenter les États-Unis dans l’enquête sur les demandes d’indemnisation déposées par le trafiquant Jean-Louis Légaré* pour des provisions fournies aux Dakotas et à leur chef Sitting Bull [Ta-tanka I-yotank*]. L’année suivante, Wade forma le cabinet Wade and Martin avec Archer Evans Stringer Martin*. De 1891 à 1894, il exerça avec Anson Whealler. En plus, il trouva le temps de compiler The revised statutes of Manitoba, 1891 ; cet ouvrage parut à Winnipeg en 1892.
Wade consacra beaucoup d’énergie à l’avancement de l’instruction publique de langue anglaise au Manitoba. En 1889, il avait été membre du bureau d’Éducation de Manitoba, du conseil de l’université de Manitoba et du conseil scolaire de Winnipeg. À l’instar du procureur général Joseph Martin, il défendait avec fermeté la politique scolaire du gouvernement libéral de la province [V. Thomas Greenway], ce dont témoignent notamment deux opuscules écrits par lui, National schools for Manitoba et The Manitoba school question, parus à Winnipeg respectivement en 1892 et en 1895. Par ailleurs, en février 1897, Wade fut chargé, à titre de commissaire, d’enquêter sur les accusations déposées contre des employés du pénitencier de Stony Mountain. D’après la nécrologie que lui consacrerait le Province, son rapport, daté du 1er septembre 1897, entraîna une « amélioration considérable » des conditions de détention à cet endroit.
Le 26 août 1897, en prévision de la création du territoire du Yukon, le gouvernement fédéral nomma Wade registrateur. Arrivé à Dawson en mars 1898, Wade ne tarda pas à être déçu par l’administration territoriale. Dans une lettre au ministre de l’Intérieur, Clifford Sifton, il critiqua les agissements de plusieurs fonctionnaires. Sa propre conduite en tant que registrateur suscita la controverse. Un député de l’opposition à la Chambre des communes, sir Charles Hibbert Tupper, l’accusa de s’être enrichi en exigeant des frais supplémentaires pour l’enregistrement de terres et de concessions aurifères. Le 7 juillet 1898, Wade fut démis de son poste et nommé conseiller juridique du conseil du Yukon. En février suivant, il devint procureur de la couronne. Wade traitait ses dossiers avec diligence et efficacité. Après son arrivée à Dawson, il avait fondé, avec Orange H. Clark et Herbert G. Wilson, un cabinet privé dont l’existence prit fin en mai 1899. Il fut ensuite associé à James Allan Aikman, puis, jusqu’en 1903, à Frederick Tennyson Congdon*. Sa pratique privée lui valut encore une fois des critiques : en 1899, des fonctionnaires locaux le stigmatisèrent parce qu’il assurait la défense de plusieurs sociétés minières qu’il poursuivait au nom de la couronne. Le gouvernement fédéral réagit au moyen d’un arrêté en conseil qui interdisait la pratique privée aux fonctionnaires.
Après son départ du Yukon en juillet 1901, Wade passa plusieurs mois en voyage à l’étranger. Le 23 avril 1902, il fut nommé conseiller du roi. Plus tard la même année, le National Liberal Club de Londres l’admit à titre de membre. Au début de 1903, il fut sélectionné pour faire partie des conseillers juridiques qui défendraient la position britannique dans le litige sur la frontière de l’Alaska [V. sir Wilfrid Laurier*]. Il passa six mois en Angleterre à travailler sur l’affaire. Bien que, en définitive, le Canada n’ait pas obtenu gain de cause devant le tribunal d’arbitrage, Sifton, qui avait défini et exposé la position canadienne au nom de la partie britannique, félicita Wade pour le soin qu’il avait mis à préparer le dossier. Installé à Vancouver à l’été de 1904, Wade forma un cabinet juridique avec Ernest John Deacon et William Stearne Deacon. En 1909, il ouvrit avec Whealler, son ex-associé, et William Garland McQuarrie, une firme qui porterait le nom de Wade, Whealler, McQuarrie, and Martin à compter de l’arrivée de George Edgar Martin en 1911.
Wade avait perdu aux élections provinciales de 1909, où il s’était présenté sous la bannière libérale dans la circonscription de la ville de Vancouver. Il se retira de son cabinet juridique en 1912 et prit part à la fondation du Vancouver Sun, qui se déclara bientôt « l’organe officiel du Parti libéral ». En sa double qualité de rédacteur du Sun et de président de la compagnie qui le publiait, Wade, connu pour son appui indéfectible aux libéraux, fut à la tête de l’un des journaux d’opposition les plus redoutables de la province sous le régime conservateur de sir Richard McBride*.
En août 1918, Wade succéda à John Herbert Turner au poste de représentant général de la Colombie-Britannique à Londres. Peu après son arrivée dans la capitale, il veilla à ce que les soldats canadiens en permission aient des lits à la British Columbia House. Promoteur efficace de la Colombie-Britannique et du Canada, il était toujours en fonction lorsqu’il succomba à un « rhumatisme musculaire » à Londres en 1924.
Frederick Coate Wade était particulièrement fier d’avoir créé en 1906 un fonds pour l’érection d’un monument à la mémoire du major-général James Wolfe* au parc de Greenwich (Londres). Le dévoilement de la statue aurait lieu en 1930. À la fois en tant que journaliste, avocat et fonctionnaire, Wade avait fait preuve de compétence, mais suscité la controverse. Ses talents avaient été utilisés au mieux dans le litige sur la frontière de l’Alaska et au pire, peut-être, dans le débat sur les écoles du Manitoba.
Nous aimerions remercier Ronald Greene pour l’aide qu’il nous a apportée. Outre les ouvrages mentionnés dans le texte, Frederick Coate Wade est l’auteur d’un grand nombre de brochures, dont quelques-unes ont paru d’abord sous forme de longues lettres aux journaux. On en trouvera la liste dans le Répertoire de l’ICMH. [b. r. m. et c. j. p. h.]
AO, RG 80-5-0-147, no 14161.— BAC, MG 26, G.— BCA, GR-1415, file 10216 ; GR-2951, no 1932-09-470476 ; VF155, frames 3013–3029.— City of Vancouver Arch., Add. mss 44 (Wade family fonds).— Daily Colonist (Victoria), 14–15 août 1918, 11, 14 nov. 1924, 6 août 1967 (Islander Magazine).— Daily Klondike Nugget (Dawson, Yukon), 15 juill., 7 oct., 11 déc. 1901.— Dawson Daily News (Dawson), 17 oct. 1899–22 juin 1901.— Klondike Nugget (Dawson), 27 juill. 1898, 3 mai, 3 juin 1899.— Manitoba Free Press, 12 févr. 1885, 19 avril 1898, 26 juin 1909.— Vancouver Daily Province, 12 avril, 13 août 1902, 16–17 juin, 17 sept. 1909, 14 août 1918, 11 nov. 1924, 20 mai 1932, 15 déc. 1934.— Vancouver Sun, 14 août 1918, 11 nov. 1924, 4 mars 1958.— Victoria Daily Times, 10 janv. 1903, 14 août 1918, 10 nov. 1924, 2 avril 1929.— Annuaires, C.-B., 1905 ; Manitoba, 1888, 1890–1891, 1894 ; Ottawa, 1866, 1870–1871 ; Toronto, 1883 ; Vancouver, 1908–1910, 1912 ; Winnipeg, 1883–1884.— Canada, Commission to investigate, inquire into and report upon charges preferred against certain officers and guards connected with the Stony Mountain Penitentiary, Report ([Winnipeg ?], 1897).— Canada Gazette, 4 sept. 1897, 8 mai 1902.— Canadian annual rev., 1910, 1912.— The Canadian law list (Toronto), 1906–1913.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912).— D. J. Hall, Clifford Sifton (2 vol., Vancouver et Londres, 1981–1985).— D. R. Morrison, The politics of the Yukon Territory, 1898–1909 (Toronto, 1968).— Newspaper reference book.— C. [L.] Porsild, Gamblers and dreamers : women, men, and community in the Klondike (Vancouver, 1998).— Jim Wallace, Forty Mile to Bonanza : the North-West Mounted Police in the Klondike gold rush (Calgary, 2000).— Who’s who in western Canada [...] (Vancouver), 1911.— Winnipeg Legal Club, Constitution [...] (Winnipeg, [1884 ?]).
Brad R. Morrison et Christopher J. P. Hanna, « WADE, FREDERICK COATE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/wade_frederick_coate_15F.html.
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Titre de l'article: | WADE, FREDERICK COATE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2005 |
Année de la révision: | 2005 |
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