VAVASOUR, MERVIN, soldat, né probablement au fort George (Niagara-on-the-Lake), Haut-Canada, en 1821, fils du capitaine Henry William Vavasour du corps royal de génie et de Louisa Dunbar, fille de sir George Dunbar ; il épousa Frances Elizabeth Hartwell Dickson à Manchester, Angleterre, le 23 octobre 1860, et ils eurent au moins deux filles, et, après la mort de celle-ci en 1863, il épousa Georgiana Oakes, le 12 janvier 1866 ; décédé le 27 mars 1866 à Niagara Cottage, à Henley sur la Tamise, en Angleterre.

Mervin Vavasour entra à la Royal Military Academy, à Woolwich en Angleterre, comme gentilhomme-cadet en février 1837 et fut affecté au corps royal de génie comme lieutenant en second le 19 mars 1839. De 1839 à 1841, il fréquenta le Royal Engineer Establishment à Chatham où il reçut son instruction en génie de campagne et autres sujets connexes. Il fut envoyé au Canada et arriva à Montréal le 18 septembre 1841.

Vavasour fut d’abord en garnison à Kingston puis, en 1842, il fut promu lieutenant. Du mois d’août 1843 au 13 octobre 1846, il travailla aux canaux d’Ottawa et de Rideau, sauf du 5 mai 1845 au 20 juillet 1846 où il fut détaché, en service spécial, en mission de reconnaissance militaire dans le territoire de l’Oregon avec Henry James Warre.

Le statut politique du territoire à l’ouest des Rocheuses n’avait pas été revu depuis 1827, au moment où la Grande-Bretagne et les États-Unis avaient convenu de l’occuper conjointement. En 1845, les relations anglo-américaines étaient tendues. Le 29 mars, sir George Simpson* prépara un mémoire dans lequel il recommandait le renforcement des forces militaires et navales britanniques à la Rivière-Rouge, dans l’Oregon et sur la côte du Pacifique pour mieux protéger les intérêts britanniques et ceux de la Hudson’s Bay Company. Peu après, sir Richard Jackson*, commandant des forces au Canada, sur les instructions de lord Aberdeen, désigna Warre et Vavasour pour effectuer un voyage dans le territoire de l’Oregon, déguisés en voyageurs ; leur but était d’examiner comment le territoire britannique, sur la côte du Pacifique, pourrait être défendu en cas de conflit avec les États-Unis. Ils arrivèrent au fort Vancouver (Vancouver, Washington) le 25 août 1845 et entreprirent la reconnaissance de la majeure partie du territoire de la vallée de la Willamette jusqu’au fort Victoria. En septembre 1845, ils s’entretinrent avec le lieutenant William Peel, fils de sir Robert Peel, et avec le capitaine John Gordon du hms America. Le navire de Gordon était venu prêter main-forte à la Hudson’s Bay Company et Gordon avait envoyé Peel effectuer une reconnaissance de la colonie américaine. Peel arriva à Londres le 10 février 1846 avec son rapport, celui de Gordon et celui de John McLoughlin* sur la situation en Oregon. Les arguments que Peel présenta aux autorités britanniques pour la conservation de l’île de Vancouver, si le 49e parallèle était accepté comme frontière, arrivèrent à un moment critique des négociations qui aboutirent au traité de l’Oregon signé par la Grande-Bretagne et les États-Unis le 15 juin 1846. Il est probable que les rapports transmis par Peel raffermirent l’attitude de la Grande-Bretagne face au traité qui, de fait, fixa le 49e parallèle comme frontière entre les territoires britannique et américain en conservant au territoire britannique l’île de Vancouver.

Bien que ni Peel ni Gordon n’admirent s’être entretenus avec Warre et Vavasour, les vues exprimées par ces derniers sur l’Oregon dans leurs rapports sur la côte ouest (qui arrivèrent à Londres en juillet 1846, après la signature du traité) étaient semblables. Concernant la défense de cette région, ils n’étaient pas très enthousiastes. Ils signalèrent les faiblesses de la position militaire britannique en Oregon et insistèrent sur l’impossibilité d’utiliser des voies de terre pour déplacer les troupes, qui, par surcroît, dépendaient de postes mal ravitaillés, et firent quelques commentaires sur le peu d’utilité d’un port à Victoria. Ils écrivirent également que la politique de la Hudson’s Bay Company avait favorisé l’immigration américaine en Oregon, critique que McLoughlin qualifia de « noircissement de réputation ».

Warre et Vavasour avaient quitté l’Oregon en direction de Montréal le 25 mars 1846. Vavasour s’embarqua pour l’Angleterre en octobre. Il rejoignit l’Ordnance Survey de l’Irlande le 1er janvier 1847 et travailla quelque temps en 1848 pour le compte du Trigonometrical Survey de Grande-Bretagne. Promu capitaine en second en 1849, il partit en congé de maladie en 1850 mais se rétablit et reprit son service aux Antilles en 1851 et 1852. En 1853, il prit sa retraite à la demi-solde et mourut en 1866.

Frances Woodward

APC, MG 24, F71.— Institution of Royal Engineers (Chatham, Angl.), Conolly papers, index and notitia historica, 10, p.2.— PRO, FO 5/440 ; 5/442 ; 5/457 (copies aux PABC) ; WO 54/250–259.— Royal Military Academy (Woolwich, Angl.), Register of cadets, 1837–1839.— P. J. De Smet, Oregon missions and travels over the Rocky Mountains, in 1845–46 (New York, 1847).— Documents relative to Warre and Vavasour’s military reconnoissance in Oregon, 1845–6, Joseph Schafer, édit., Oreg. Hist. Soc., Quarterly (Salem et Portland), X (1909) : 1–99.— HBRS, VII (Rich).— [John McLoughlin], McLoughlin’s answer to Warre report, H. A. Leader, édit., Oregon Hist. Quarterly (Salem), XXXIII (1932) : 214–229.— [William Peel], Report of Lieutenant Peel on Oregon in 1845–46, L. M. Scott, édit., Oreg. Hist. Soc., Quarterly (Eugene), XXIX (1928) : 51–76.— Secret mission of Warre and Vavasour, Washington Hist. Quarterly (Seattle), III (1908–1912) : 131–153.— H. [J.] Warre, Sketches in North America and the Oregon Territory ([Londres, 1848] ; réimpr., Barre, Mass., 1970).— Roll of officers of the Corps of Royal Engineers from 1660 to 1898, compiled from the ms. rolls of the late Captain T. W. J. Conolly, R.E. [...], R. F. Edwards, édit. (Chatham, Angl., 1898).— B. M. Gough, The Royal Navy and the northwest coast of North America, 1810–1914 : a study of British maritime ascendancy (Vancouver, 1971), 68–75 ; H.M.S. America on the north Pacific coast, Oregon Hist. Quarterly (Portland), LXX (1969) : 293–311.— F. M. Woodward, The influence of the Royal Engineers on the development of British Columbia, BC Studies, 24 (hiver 1974–1975) : 3–51.

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Frances Woodward, « VAVASOUR, MERVIN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/vavasour_mervin_9F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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