SIMMS, JAMES, avocat, marchand, haut fonctionnaire, baptisé le 24 février 1779 à Birmingham, Angleterre, fils de William et Mary Simms, décédé le 2 janvier 1863 à Tulse Hill, Surrey, Angleterre.

De 1788 à 1792, James Simms fréquenta une école à West Bromwich, près de Birmingham. Ensuite, il étudia vraisemblablement le droit à Birmingham ou à Londres. En 1809, il vint à Terre-Neuve et, durant les dernières années des guerres napoléoniennes, il fut dans les affaires à St John’s. Tantôt encanteur, notaire, agent pour des syndics d’actifs de faillis, tantôt courtier dans la vente de morue et bailleur d’espaces d’entrepôt et de quai, il fut l’associé de Joseph H. Costello, de 1811 à 1813. Simms commerça à St John’s et à Twillingate, où son frère Joseph paraît s’être établi en qualité de marchand. L’expérience diversifiée de Simms lui permit d’acquérir une connaissance profonde de l’activité économique et judiciaire de St John’s et de Terre-Neuve.

Cependant, Simms cessa ses activités d’homme d’affaires après 1825, alors que commença sa carrière de fonctionnaire. Cette année-là, il fut nommé procureur général suppléant de Terre-Neuve en remplacement de John William Molloy qui démissionna afin d’occuper une situation plus lucrative à la Cour suprême. Simms, qui obtint la permanence en octobre 1827, occupa son poste jusqu’en 1846.

La forme de gouvernement qui conviendrait le mieux à Terre-Neuve fut la question qui prédomina pendant la durée des fonctions de Simms à titre de procureur général. Simms exposa les grandes lignes de son opposition au système proposé de gouvernement représentatif dans un document écrit à la requête du gouverneur Thomas John Cochrane*, en 1831. Selon Simms, le coût accru de cette forme de gouvernement conduirait à la taxation additionnelle des pêcheries et ce fardeau supplémentaire forcerait les pêcheurs à émigrer aux États-Unis, au grand détriment de l’industrie. Il soutint que, en raison des structures économiques et sociales de Terre-Neuve, la nouvelle Assemblée serait composée de marchands résidant à Terre-Neuve seulement durant la courte saison de pêche, et dont la participation aux travaux de l’Assemblée serait, par conséquent, restreinte. Comme solution de remplacement, il proposait un conseil du gouverneur élargi, lequel, croyait-il dans son irréalisme, recevrait un large appui populaire. Il pensait que les marchands de Terre-Neuve, grâce aux liens sociaux et économiques qu’ils entretenaient en Grande-Bretagne, pourraient obtenir une législation favorable aux pêcheries par l’intermédiaire de la chambre des Communes britannique.

Malgré les objections de Simms, on accorda à Terre-Neuve le gouvernement représentatif en 1832, et Simms devint membre du conseil sous la nouvelle constitution. Sa nomination révéla l’une des faiblesses du gouvernement représentatif dans le nouveau système, le conseil, qui remplissait les fonctions législatives et exécutives, était formé de fonctionnaires qui s’opposaient catégoriquement à une assemblée élective et tentaient de contrecarrer ses initiatives chaque fois que c’était possible. La législation votée par l’Assemblée, tel que le projet de loi sur le revenu de 1833, fut maintes et maintes fois mise en veto ou amendée par le conseil. Simms était leader de ce groupe de fonctionnaires conservateurs et, selon un historien du xixe siècle, « semble avoir été leur porte-parole dans toutes les réunions publiques ».

En avril 1833, on offrit à Simms, qui refusa, un siège à la Cour suprême ; cependant, dans le même mois, il devint juge en chef intérimaire après la retraite de Richard Alexander Tucker. Simms espérait apparemment recevoir une nomination permanente comme juge en chef, mais, en novembre 1833, on nomma Henry John Boulton du Haut-Canada. Il n’est donc pas surprenant que Boulton et lui se heurtèrent souvent sur la législation présentée au conseil. Simms s’opposa particulièrement au plaidoyer de Boulton en faveur de l’application plus étendue du droit anglais à Terre-Neuve. L’institution du droit anglais rigoureux au sujet des faillites, par exemple, briserait la facilité traditionnelle avec laquelle les firmes de Terre-Neuve se déclaraient en faillite, ce qui était une considération importante étant donné l’instabilité du commerce de la morue. En 1844, Simms servit de nouveau en qualité de juge en chef intérimaire pendant plusieurs mois avant l’arrivée de Thomas Norton.

Membre du conseil durant les premières années du gouvernement représentatif, Simms devint, en 1842, un des membres nommés de la nouvelle législature issue de la fusion du Conseil législatif et de la chambre d’Assemblée. Il maintint des vues conservatrices, s’opposant à toute extension des pouvoirs de l’Assemblée. Bien qu’il eût refusé les fonctions de juge adjoint en 1833, il ne souleva pas d’objection en 1846 quand le gouverneur sir John Harvey* le nomma pour remplir un siège vacant à la Cour suprême, où il servit pendant les 12 années suivantes. Son rôle subséquent dans la vie politique de la colonie fut amoindri puisque, au moment de sa nomination, il fut écarté du Conseil exécutif et du Conseil législatif. Cependant, il fut impliqué dans une controverse en 1849 et suspendu momentanément à la suite d’une dispute avec le gouverneur John Gaspard Le Marchant* ; le conflit éclata au sujet des dispositions de fonds pour les cours de circuit et, en guise de protestation, Simms refusa de prendre son tour dans le circuit.

Les dernières années de Simms à la Cour suprême furent marquées par son incapacité croissante. L’autre juge adjoint, Augustus Wallet DesBarres, était également âgé et affaibli. Ce n’est qu’en 1858 que Simms et DesBarres furent mis à la retraite par une loi spéciale de la première Assemblée du gouvernement responsable dirigé par Philip Francis Little*. Simms se retira en Angleterre, probablement la même année, et mourut en 1863.

James Simms fut l’un de ces rares hauts fonctionnaires de Terre-Neuve dont la carrière commença avec l’instauration du régime colonial en 1824, se poursuivit sous le gouvernement représentatif et se termina pendant l’époque du gouvernement responsable, après 1855. Ce laps de temps relativement court fit, de fonctionnaires nommés tels que Simms, des êtres à la fois uniques et anachroniques.

David J. Davis

PANL, GN 2/1, 1826–1833 ; GN 2/2, 1826–1833 ; GN 13, James Simms, Observations on the propriety of instituting a local Legislative Assembly for Newfoundland (circa 1831) ; P3/A/2 (James Simms correspondence, 1788, 1790, 1823).— PRO, CO 199/20–25.— T.-N., Blue book, 1828–1858 ; House of Assembly, Journals, 1834–1836, 1858.— Courier (St John’s), 12 mai 1858.— Newfoundlander, 27 févr., 6 mars 1834.— Newfoundland Mercantile Journal (St John’s), 1816.— Royal Gazette (St John’s), 3 févr. 1863.— Greene, Influence of religion in the politics of Nfld., 1850–61.— Marjorie Smith, Newfoundland, 1815–1840 : a study of a merchantocracy (thèse de m.a., Memorial University of Newfoundland, St John’s, 1968).— E. A. Wells, The struggle for responsible government in Newfoundland, 1846–1855 (thèse de m.a., Memorial University of Newfoundland, 1966).

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David J. Davis, « SIMMS, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/simms_james_9F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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